Le concept du "Grand Tibet" est complètement déconnecté des réalités de la Chine. Le système d'autonomie régionale des minorités ethniques est un système politique fondamental de la Chine. Il permet, sous la direction unifiée de l'Etat, aux circonscriptions où vivent en groupes compacts une ou plusieurs minorités ethniques, de pratiquer l'autonomie régionale, d'établir un organe d'administration autonome et d'exercer l'autonomie. Les localités d'autonomie ethnique ont trois échelons : la région autonome, le département autonome et le district autonome. Toutes les localités d'autonomie ethnique font partie intégrante de la République populaire de Chine. Depuis l'établissement de celle-ci, on a mis en place, en plus de la Région autonome du Tibet, 8 départements autonomes tibétains, 1 département autonome tibétain et qiang, 1 département autonome mongol et tibétain et 2 districts autonomes tibétains dans les régions peuplées de Tibétains au Sichuan, au Yunnan, au Gansu et au Qinghai. Dans certains de ces départements autonomes tibétains, ont été établis les districts autonomes d'autres ethnies. Cette division administrative tient compte à la fois des caractéristiques historiques de la répartition des communautés ethniques et du développement futur, faisant preuve d'association des facteurs ethnique et géographique, historique et réaliste, politique et économique. Elle favorise la prospérité et le développement communs de toutes les ethnies dans la grande famille chinoise, la pratique ayant prouvé sa rationalité. L'article 14 de la Loi sur l'autonomie régionale des minorités ethniques stipule : "Une localité d'autonomie ethnique, une fois mise en place, ne subit pas de suppression ou d'annexion sans l'accomplissement des procédures légales. Les frontières d'une localité d'autonomie ethnique, une fois délimitées, ne subissent pas de changement sans l'accomplissement des procédures légales. En cas nécessaire, la suppression, l'annexion ou le changement concerné doit être soumis à la ratification conformément aux procédures légales, après de vastes consultations entre les départements concernés de l'organe d'Etat au niveau supérieur et l'organe d'administration autonome de la localité d'autonomie ethnique."
En conséquence, le "Grand Tibet" que la clique du XIVe dalaï-lama cherche à établir va à l'encontre de l'histoire et de la réalité, et est totalement détaché de la situation réelle de la Chine. Le concept du "Grand Tibet" renie le fait de la cohabitation plusieurs fois millénaire des diverses ethnies sur le plateau du Qinghai-Tibet, déforme l'histoire de l'exploitation multiethnique de ce plateau en la décrivant comme l'histoire d'une seule ethnie, crée des contradictions et des conflits entre les différentes ethnies, et cherche à établir un "Grand Tibet" extrêmement pur excluant les autres ethnies. Il incarne l'extrême nationalisme et le racisme.
-- L'"autonomie de haut degré" tente de créer un "Etat dans l'Etat" et transgresse totalement la Constitution et le régime étatique de la Chine.
L'"autonomie de haut degré" ou la "véritable autonomie" est l'un des points essentiels de la "voie médiane" prônée par la clique du XIVe dalaï-lama. En apparence, il s'agit de chercher à obtenir dans le cadre de la souveraineté chinoise une "autonomie" dans les domaines de la langue, de la culture, de la religion, de l'éducation et de la protection environnementale. En effet, les propos de la clique du XIVe dalaï-lama concernant l'"autonomie de haut degré" comprennent de façon explicite les idées nuisant à l'unité nationale de la Chine, à sa souveraineté et à son régime étatique. La nature de l'"autonomie de haut degré" est d'établir un "Etat dans l'Etat" libéré de la contrainte des autorités centrales.
1. Concernant les rapports entre le "gouvernement d'autonomie" et le gouvernement central. L'"autonomie de haut degré" prétend que, "excepté la diplomatie et la défense, toutes les autres affaires doivent être prises en charge par les Tibétains qui se dotent des pleins pouvoirs" et que "le gouvernement d'autonomie" a le droit d'établir des "représentations" à l'étranger. L'essence est de mettre le "gouvernement d'autonomie" à une place indépendante, libéré de toute contrainte des autorités centrales, ainsi que de renverser tous les systèmes politiques actuellement en vigueur dans la Région autonome du Tibet.
2. Concernant la défense militaire du Tibet. Selon la clique du XIVe dalaï-lama, "ce n'est qu'avec une retraite complète de l'armée du Parti communiste chinois que le processus de réconciliation peut être entamé" ; "il faut convoquer une conférence de paix régionale pour assurer la démilitarisation du Tibet". Elle tente de transformer le Tibet en "zone de paix internationale" et "zone tampon entre la Chine et l'Inde", et d'internationaliser les affaires intérieures de la Chine. Comme le Tibet fait partie de la République populaire de Chine, le stationnement des troupes chinoises au Tibet symbolise la souveraineté d'Etat et est nécessaire pour la sécurité du pays. La clique du XIVe dalaï-lama s'oppose au stationnement des troupes chinoises au Tibet et traduit ainsi justement son intention relative à l'"indépendance du Tibet".
3. Concernant les droits des autres communautés ethniques. La clique du XIVe dalaï-lama exige "d'arrêter l'immigration vers le Tibet, et de faire retourner en Chine les Han qui y ont immigré". Samdhong Rinpoche, membre majeur de la clique du XIVe dalaï-lama a déclaré en 2005 dans un discours : "Dans toute la région habitée des Tibétains, il impute aux Tibétains eux-mêmes d'exercer leur autonomie régionale. Les Han et les autres ethnies font office d'invités, et ne doivent contraindre nos droits sous aucune forme." Comme ce qui a été indiqué plus tôt, dans le cadre du "Grand Tibet" préconisé par la clique du XIVe dalaï-lama, notamment dans les régions limitrophes du plateau du Qinghai-Tibet, habitent depuis l'Antiquité diverses communautés ethniques chinoises, présentant une répartition géographique caractérisée par la cohabitation et le mélange des ethnies. La clique du XIVe dalaï-lama exige le départ des dizaines de millions de personnes non tibétaines qui y vivent depuis plusieurs générations. Ce qui incarne une logique absurde et épouvantable : une fois l'"autonomie de haut degré" réalisée, le plateau du Qinghai-Tibet sera le témoin d'une épuration ethnique.
4. Concernant l'"autonomie de haut degré" et "Un pays, deux systèmes". La clique du XIVe dalaï-lama prétend mettre en œuvre, en fonction du concept "Un pays, deux systèmes", une "autonomie de haut degré" dans le "Grand Tibet". Selon elle, comme le cas du Tibet est "plus particulier", il doit jouir d'une autonomie plus importante que celle de Hong Kong et de Macao. "Un pays, deux systèmes" est une politique fondamentale de la Chine visant à résoudre les questions de Taiwan, de Hong Kong et de Macao en vue d'une réunification pacifique du pays. Le cas du Tibet n'a rien de commun avec ceux de Taiwan, Hong Kong et Macao. Celui de Taiwan résulte de la guerre civile entre le Parti communiste chinois et le Guomindang. Celui de Hong Kong et de Macao est le résultat de l'agression impérialiste en Chine, et il s'agit de la reprise de l'exercice de la souveraineté de la Chine dans ces deux régions. Cependant, le Tibet qui a toujours été sous la juridiction souveraine de la Chine ne connaît aucun de ces problèmes.
De ce fait, la soi-disant "autonomie de haut degré" ne réclame pas une "autonomie", mais une "indépendance". Son but est de nier la souveraineté de la Chine sur le Tibet et de créer un "Grand Tibet" libéré du contrôle des autorités centrales. Cette "autonomie de haut degré" n'a ni fondement ni conditions pour sa réalisation.
Premièrement, l'"autonomie de haut degré" transgresse l'esprit et les principes de la Constitution chinoise sur les relations entre les différentes ethnies chinoises. Le préambule de la Constitution chinoise stipule : "La République populaire de Chine est un pays multiethnique unifié fondé de concert par toutes les ethnies du pays. Les relations interethniques socialistes -- égalité, solidarité et entraide -- sont déjà établies et continueront à se renforcer. Dans le combat pour la sauvegarde de la solidarité interethnique, il faut s'opposer à la fois au chauvinisme de grande ethnie, notamment à celui des Han, et au nationalisme local." Selon l'article 4, "toutes les ethnies de la République populaire de Chine sont égales" ; "toute discrimination ou oppression d'une ethnie, quelle qu'elle soit, est interdite ; tout acte visant à briser la solidarité interethnique et à provoquer la séparation nationale est interdit". L'article 48 de la Loi sur l'autonomie régionale des minorités ethniques stipule : "les organes d'autonomie des localités d'autonomie ethnique assurent des droits égaux à toutes les ethnies habitant dans leur localité". L'"autonomie de haut degré" préconisée par la clique du XIVe dalaï-lama dénie complètement les droits égaux de toutes les communautés ethniques vivant au Tibet, traduisant un nationalisme extrême.