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2016 : une année haute en couleur ! (épisode 3)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2016-12-20 à 14:05

Par l'artiste japonaise Yoko Ono (Photo: Gérald CIOLKOWSKI)

Par Gérald CIOLKOWSKI

Une année sous le signe de l'art

L'année 2016 a été une année riche en expositions et à Beijing, les occasions de découvrir des artistes n'ont pas manqué. Art contemporain, design, installations, vidéos ou photographies, il y en a eu pour tous les goûts cette année dans les musées et les galeries de la ville.

L'année 2016 a commencé très fort, avec en janvier, "Golden Laggers", l'exposition solo de l'artiste japonaise Yoko Ono, (qui fut mariée à John Lennon), et qui a présenté certaines de ses oeuvres à la Faurschou Foundation, dans le quartier de 798. Le public pouvait découvrir entre autres, à cette occasion, une grande installation réalisée avec des caissons en bois dans lesquels poussaient des arbres. D'autres oeuvres comme une immense échelle dorée, un escalier bleu sans fin, ou des bouteilles remplies d'eau avec des noms inscrits dessus figuraient dans l'exposition. "You are water, I am water, we are all water in different containers" disait le texte d'introduction, très philosophique. Il s'agissait d'une "exposition-expérience" à ressentir, vivre, éprouver, plutôt qu'à contempler, pour ressortir la tête pleine de questions. A l'entrée, le public pouvait acheter pour quelques yuans un badge avec l'inscription "Imagine", un mot résumant parfaitement l'exposition.


Par l'artiste chinois Song Dong (Photo: Gérald CIOLKOWSKI)

A la même période, on découvrait à l'espace Pace, situé à quelques mètres de là, l'exposition "Surplus value" de l'artiste chinois Song Dong, l'un de mes coups de coeur 2016. Cet artiste pékinois utilise des matériaux récupérés sur des maisons détruites, tels que des anciennes portes et fenêtres en bois que l'artiste assemble pour réaliser des oeuvres poétiques et conceptuelles sur le thème de l'impermanence et de l'oisiveté. Des oeuvres graves et légères à la fois, qui font aussi cogiter.

En ce début 2016, le musée UCCA (Ullens Center for Contemporary Art, dans le quartier de 798) nous invitait à voir "Well Fair", une exposition déroutante, désenchantée et même assez noire du duo d'artistes Elmgreen & Dragset’s (Danemark et Norvège). Cette exposition proposait un certain regard sur le marché de l'art contemporain et recréait un salon d'art contemporain fictif. Et ce duo n'a pas été tendre avec le monde de l'art. On y voyait un bébé abandonné près d'un distributeur de billets, un vautour veillant sur un berceau, un ado perdu sur un échafaudage ou une stèle mortuaire avec l'inscription "Tomorrow"... Une atmosphère assez déprimante.

La Red Gate gallery est un autre lieu à visiter à Beijing si l'on aime l'art contemporain, et cette fois-ci, en se dirigeant vers le centre-ville, dans le quartier de Dongbianmen. Proposant des expositions d'artistes chinois, cette galerie est une vraie curiosité car elle se trouve dans une ancienne tour fortifiée datant de la dynastie des Ming. La galerie est donc à voir pour les oeuvres présentées (on y trouve une collection permanente), mais aussi pour le lieu qui l'abrite, époustouflant. Plus à l'est, au printemps, "Art Beijing" a été l'un des événements artistiques majeurs de l'année et le public était au rendez-vous! C'est un événement où l'on passe un agréable après-midi pour découvrir seul ou en famille des oeuvres d'artistes internationaux, mais cela reste un salon, avec son "ambiance foire" et des conditions d'exposition pas idéales.

Par l'artiste américain Robert Rauschenberg (Photo: Gérald CIOLKOWSKI)

Par contre, un pavillon consacré au design valait vraiment le détour cette année. En juin, le musée UCCA consacrait une superbe exposition à l'artiste américain Robert Rauschenberg intitulée "Rauschenberg in China". Un vrai bonheur de pouvoir admirer "The 1/4 Mile or 2 Furlong Piece" (1981–98)", une oeuvre de 305 mètres de long composée de tableaux monumentaux réalisés avec des collages et des matériaux récupérés. Et là aussi, le public était bien présent.

Une autre exposition, qui a débuté en août, au Musée M. Woods (un nouveau musée dans le quartier de 798), est consacrée à Andy Warhol, un autre artiste américain des années 1970. L'exposition "Andy Warhol : contact" propose jusqu'au 7 janvier de découvrir des vidéos et photos de cet artiste. On peut y voir des vidéos silencieuses (avec les chanteurs Lou Reed, Nico..), un grand nombre de ses polaroids (avec Mike Jagger, Grace Jones, Keith Harring..) et son installation "The Silver clouds", composée de gros ballons argentés en forme d'oreillers avec lesquels le public peut s'amuser (succès garanti!). A découvrir, l'un de ses films "Empire" (1964) qui est un plan fixe de huit heures de l'Empire State Building. Lors de ma visite, je n'ai pas vu un spectateur rester plus de dix minutes devant l'écran et pourtant l'image a quelque de chose de fascinant et d'hypnotique.

Inaugurée en novembre, l'exposition "Obsession" (jusqu'au 10 janvier) de l'artiste chinois Jiang Zhe, à la galerie Lotus Art, près du quartier artistique de Song Zhuang (non loin de la Red Bricks gallery), nous transporte dans l'univers de cet artiste dont le travail est basé sur le découpage de petits personnages collés sur des toiles, enfermés dans des blocs de verre éclairés, des horloges ou des bouteilles. L'exposition réserve au public, dans la première salle, une surprise de taille : un arbre de plusieurs mètres de haut traversé par des centaines de fils lumineux reliés à des dizaines de bouteilles, elles aussi éclairées. A voir sans modération!

Lire aussi d'autres articles de l'auteur :

2016 : une année haute en couleur ! (épisode 2)

2016 : une année haute en couleur ! (épisode 1)

Regards croisés : Les hutongs, un concentré de poésie

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French.xinhuanet.com | Publié le 2016-12-20 à 14:05

Par l'artiste japonaise Yoko Ono (Photo: Gérald CIOLKOWSKI)

Par Gérald CIOLKOWSKI

Une année sous le signe de l'art

L'année 2016 a été une année riche en expositions et à Beijing, les occasions de découvrir des artistes n'ont pas manqué. Art contemporain, design, installations, vidéos ou photographies, il y en a eu pour tous les goûts cette année dans les musées et les galeries de la ville.

L'année 2016 a commencé très fort, avec en janvier, "Golden Laggers", l'exposition solo de l'artiste japonaise Yoko Ono, (qui fut mariée à John Lennon), et qui a présenté certaines de ses oeuvres à la Faurschou Foundation, dans le quartier de 798. Le public pouvait découvrir entre autres, à cette occasion, une grande installation réalisée avec des caissons en bois dans lesquels poussaient des arbres. D'autres oeuvres comme une immense échelle dorée, un escalier bleu sans fin, ou des bouteilles remplies d'eau avec des noms inscrits dessus figuraient dans l'exposition. "You are water, I am water, we are all water in different containers" disait le texte d'introduction, très philosophique. Il s'agissait d'une "exposition-expérience" à ressentir, vivre, éprouver, plutôt qu'à contempler, pour ressortir la tête pleine de questions. A l'entrée, le public pouvait acheter pour quelques yuans un badge avec l'inscription "Imagine", un mot résumant parfaitement l'exposition.


Par l'artiste chinois Song Dong (Photo: Gérald CIOLKOWSKI)

A la même période, on découvrait à l'espace Pace, situé à quelques mètres de là, l'exposition "Surplus value" de l'artiste chinois Song Dong, l'un de mes coups de coeur 2016. Cet artiste pékinois utilise des matériaux récupérés sur des maisons détruites, tels que des anciennes portes et fenêtres en bois que l'artiste assemble pour réaliser des oeuvres poétiques et conceptuelles sur le thème de l'impermanence et de l'oisiveté. Des oeuvres graves et légères à la fois, qui font aussi cogiter.

En ce début 2016, le musée UCCA (Ullens Center for Contemporary Art, dans le quartier de 798) nous invitait à voir "Well Fair", une exposition déroutante, désenchantée et même assez noire du duo d'artistes Elmgreen & Dragset’s (Danemark et Norvège). Cette exposition proposait un certain regard sur le marché de l'art contemporain et recréait un salon d'art contemporain fictif. Et ce duo n'a pas été tendre avec le monde de l'art. On y voyait un bébé abandonné près d'un distributeur de billets, un vautour veillant sur un berceau, un ado perdu sur un échafaudage ou une stèle mortuaire avec l'inscription "Tomorrow"... Une atmosphère assez déprimante.

La Red Gate gallery est un autre lieu à visiter à Beijing si l'on aime l'art contemporain, et cette fois-ci, en se dirigeant vers le centre-ville, dans le quartier de Dongbianmen. Proposant des expositions d'artistes chinois, cette galerie est une vraie curiosité car elle se trouve dans une ancienne tour fortifiée datant de la dynastie des Ming. La galerie est donc à voir pour les oeuvres présentées (on y trouve une collection permanente), mais aussi pour le lieu qui l'abrite, époustouflant. Plus à l'est, au printemps, "Art Beijing" a été l'un des événements artistiques majeurs de l'année et le public était au rendez-vous! C'est un événement où l'on passe un agréable après-midi pour découvrir seul ou en famille des oeuvres d'artistes internationaux, mais cela reste un salon, avec son "ambiance foire" et des conditions d'exposition pas idéales.

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Une autre exposition, qui a débuté en août, au Musée M. Woods (un nouveau musée dans le quartier de 798), est consacrée à Andy Warhol, un autre artiste américain des années 1970. L'exposition "Andy Warhol : contact" propose jusqu'au 7 janvier de découvrir des vidéos et photos de cet artiste. On peut y voir des vidéos silencieuses (avec les chanteurs Lou Reed, Nico..), un grand nombre de ses polaroids (avec Mike Jagger, Grace Jones, Keith Harring..) et son installation "The Silver clouds", composée de gros ballons argentés en forme d'oreillers avec lesquels le public peut s'amuser (succès garanti!). A découvrir, l'un de ses films "Empire" (1964) qui est un plan fixe de huit heures de l'Empire State Building. Lors de ma visite, je n'ai pas vu un spectateur rester plus de dix minutes devant l'écran et pourtant l'image a quelque de chose de fascinant et d'hypnotique.

Inaugurée en novembre, l'exposition "Obsession" (jusqu'au 10 janvier) de l'artiste chinois Jiang Zhe, à la galerie Lotus Art, près du quartier artistique de Song Zhuang (non loin de la Red Bricks gallery), nous transporte dans l'univers de cet artiste dont le travail est basé sur le découpage de petits personnages collés sur des toiles, enfermés dans des blocs de verre éclairés, des horloges ou des bouteilles. L'exposition réserve au public, dans la première salle, une surprise de taille : un arbre de plusieurs mètres de haut traversé par des centaines de fils lumineux reliés à des dizaines de bouteilles, elles aussi éclairées. A voir sans modération!

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