BELGRADE, 28 novembre (Xinhua) -- A l'occasion de la 6e Réunion des chefs de gouvernement de la Chine et des 16 pays d'Europe centrale et orientale (PECO), qui se tient du 26 au 29 novembre à Budapest (Hongrie), certains experts ont souligné que la coopération Chine-PECO avait renforcé le développement de l'Europe et les relations Chine-Union européenne (UE).
Depuis sa première réunion, tenue en 2012 à Varsovie (Pologne), le mécanisme de coopération "16+1", lancé sur proposition de la Chine, a fait preuve d'une grande vitalité dans la région.
CHINE-PECO : UNE COOPERATION FLORISSANTE
La Pologne et la Hongrie sont respectivement le premier et le troisième plus grand partenaire commercial de la Chine dans la région des PECO, tandis que la Chine est le plus grand partenaire traditionnel de la Hongrie en dehors de l'UE. Le premier centre de compensation en RMB (monnaie chinoise) de la Banque de Chine (Bank of China) a été ouvert à Budapest en octobre 2015.
Neven Cveticanin, chercheur doyen à l'Institut des sciences sociales de Serbie, a déclaré dans une interview accordée à l'agence Xinhua que le mécanisme "16+1" avait abouti à un renforcement de la coopération économique entre la Chine et la région de l'Europe centrale et orientale.
Grâce au développement des relations bilatérales, des ponts, routes et chemins de fer ont été et sont construits en Serbie avec l'aide de la Chine. Les deux pays ont exempté de visa les ressortissants de l'autre pays et la compagnie aérienne chinoise Hainan Airlines a lancé en septembre son premier vol à destination de Belgrade, a-t-il précisé.
"A travers le renforcement des relations économiques, les relations diplomatiques et politiques sont devenues plus fortes qu'auparavant", a-t-il ajouté. En 2016, les deux pays ont hissé leurs relations au niveau de partenariat stratégique global.
Marton Schöberl, directeur de l'Institut hongrois des affaires étrangères et du commerce, estime quant à lui que le mécanisme "16+1" marque "un nouveau chapitre de leur partenariat".
Lors d'une récente conférence des groupes de réflexion Chine-PECO tenue à Budapest, M. Schöberl a indiqué que le mécanisme "16+1" comprend "des mesures et des programmes dans des domaines tels que l'économie, le commerce, l'infrastructure, la finance, le tourisme, l'éducation, l'agriculture et la culture".
"Dans sa phase de développement, l'initiative 16+1 a eu beaucoup de succès, attirant l'attention des hommes politiques, des médias, des sociologues et des citoyens normaux", a commenté Marek Hrubec, directeur du Centre des études mondiales de l'Académie tchèque des sciences.
Patrycja Pendrakowsa, présidente du Centre des études Pologne-Asie, est également optimiste quant aux perspectives de la coopération "16+1". "Je pense que le réseau, la coopération marchent très bien, et il est important que nous apprenions l'un de l'autre", a-t-elle déclaré à Xinhua.
RENFORCER LE DEVELOPPEMENT DE L'EUROPE ET DES RELATIONS CHINE-EUROPE
La région de l'Europe centrale et orientale est considérée comme un nouveau point de croissance potentiel pour l'Europe. Face aux problèmes financiers et obstacles à la croissance en Europe, le mécanisme "16+1" injectera sans doute de l'élan au développement de la région, ce qui favorisera à son tour le développement de l'ensemble de l'Europe.
L'ambassadeur de Chine en Serbie, Li Manchang, a déclaré à l'agence Xinhua que les résultats bilatéraux entre la Chine et la Serbie avait servi d'exemple pour la coopération Chine-PECO, ce qui, dans une certaine mesure, renforce le développement des relations sino-européennes.
Agnes Szunomar, chercheuse de l'Institut d'économie mondiale de l'Académie hongroise des sciences, considère le mécanisme Chine-PECO comme un défi et une compétition pour l'UE et la Chine.
"Le défi pour l'Union est de reconnaître qu'elle a une position compétitive. La compétition est fondamentalement bonne, elle est anticipée et elle pousse les entreprises et les individus à améliorer leurs services", souligne Mme Szunomar.
SUGGESTIONS ET ANTICIPATION POUR L'AVENIR DE LA COOPERATION "16+1"
Certaines personnes doutent de la solidité et de la qualité de la coopération Chine-Europe centrale et orientale, car certains des PECO sont membres de l'UE tandis que d'autres ne le sont pas. A ce sujet, Mme Pendrakowska estime que "cette initiative est un processus à long terme", rappelant que "les pays non membres ont engagé la procédure d'adhésion à l'UE".
Pour M. Schöberl, même si les PECO ne sont pas au même niveau dans leur développement et leurs relations avec la Chine, "ils partagent un objectif commun: celui de prospérer et d'améliorer leurs relations avec la Chine, qui est une grande puissance".
Néanmoins, les différences entre ces pays doivent être prises en considération.
"Ils ont des intérêts et des points de vue divergents en matière de développement des relations avec la Chine. Par conséquent, la clé pour renforcer ces relations est l'approche chinoise, qui consiste, par exemple, à faciliter l'accès au marché chinois pour les entreprises de cette région, ainsi qu'à accorder plus d'importance aux nouveaux investissements consentis par plusieurs pays '16+1' ensemble et co-financés par la Chine", a déclaré Marcin Przychodniak, analyste du programme Asie-Pacifique de l'Institut polonais des affaires internationales.
Selon M. Cveticanin, la coopération actuelle se concentre sur les domaines politique et économique. Il espère que la coopération sera renforcée dans les domaines de l'éducation et de la science, de sorte à nouer une coopération globale.
A cette fin, Mme Pendrakowska a déclaré que "plus de volonté politique était nécessaire pour faire avancer les projets".