BEIJING, 13 mai (Xinhua) -- Un train de fret transportant du vin, des pièces automobiles et des produits agricoles français quitte Lyon, en France, pour un voyage de 16 jours.
Durant la quinzaine de jours à venir, il traversera l'Allemagne, la Pologne, la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan, avant d'atteindre sa destination, Wuhan, capitale de la province chinoise du Hubei (centre). Ce trajet est trois fois plus rapide que le transport maritime, et son coût s'élève à un cinquième de celui du fret aérien.
Le chemin de fer Lyon-Wuhan, qui s'étend sur 11.300 km et rend ce voyage possible, s'inscrit dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route" proposée il y a plus de trois ans par le président chinois, Xi Jinping.
Cette initiative ambitieuse, reliant des dizaines de pays le long de la Ceinture économique de la Route de la soie et de la Route de la soie maritime du 21e siècle, est une composante clé de la politique étrangère de M. Xi.
Elle doit son nom à un réseau historique de chemins et de routes caravanières qui reliaient les civilisations d'Asie, d'Europe et d'Afrique et qui a transformé la nature des liens commerciaux internationaux.
Il y a plus de 2.000 ans, l'envoyé impérial chinois Zhang Qian s'est aventuré dans un monde d'incertitudes lors d'une mission diplomatique vers l'Asie centrale et a donné une impulsion à un miracle économique.
Pendant plusieurs siècles, de nombreux postes commerciaux ont émergé le long de la Route de la soie frayée par Zhang Qian, permettant un flot constant de marchandises et de matériaux dans les deux sens. Des pensées, technologies, cultures et religions se sont propagées, créant un réseau homogène connectant véritablement l'Orient à l'Occident.
Aujourd'hui, alors que le monde s'efforce de combler le fossé de développement croissant et connaît un regain de protectionnisme, la Chine souhaite raviver l'héritage de ces routes historiques en les transformant en un exemple moderne de croissance inclusive et de coopération transcontinentale
En septembre 2013, lors d'une visite d'Etat au Kazakhstan, M. Xi a pour la première fois proposé que la Chine et les pays eurasiatiques conjuguent leurs efforts pour construire une Ceinture économique de la Route de la soie.
Un mois plus tard, le président chinois a suggéré en Indonésie de bâtir une communauté étroite Chine-ASEAN et a donné une orientation pour la construction d'une Route de la soie maritime du 21e siècle visant à promouvoir la coopération maritime.
L'idée est de combiner l'expansion rapide de l'économie chinoise avec les avantages de toutes les parties impliquées afin de former une plate-forme inclusive.
"'La Ceinture et la Route' connecte des économies en Asie-Pacifique et en Europe. La Chine et les pays le long de 'la Ceinture et la Route' partageront les bénéfices de ce projet, lequel permettra notamment de promouvoir l'économie, d'améliorer la qualité de vie des peuples et de traiter les crises", a expliqué M. Xi en novembre 2014.
Jusqu'à présent, sa grande vision a été soutenue par des actions concrètes. Et les fruits précoces de l'initiative ne représentent qu'une fraction du potentiel du projet.
L'initiative a déjà eu un effet considérable sur le commerce et les investissements. En 2016, les importations et exportations combinées de la Chine avec les pays le long de "la Ceinture et la Route" ont atteint quelque 913 milliards de dollars, représentant plus d'un quart de la valeur totale du commerce extérieur chinois.
Alors que les bénéfices de cette initiative deviennent de plus en plus évidents, les doutes la concernant se sont estompés.
Sur la seule période janvier-mars, les entreprises chinoises ont investi 2,95 milliards de dollars dans 43 pays le long de "la Ceinture et la Route".
Au total, les hommes d'affaires chinois ont investi plus de 60 milliards de dollars dans les pays impliqués dans "la Ceinture et la Route" et aidé à établir 56 zones de coopération économique et commerciale, générant environ 1,1 milliard de dollars de revenus fiscaux et créant 180.000 emplois.
Grâce à la reconnaissance croissante de l'initiative, les malentendus ont été levés.
Les pays le long de "la Ceinture et la Route" représentent 60% de la population mondiale et 30% du PIB de la planète.
A ce jour, une centaine de pays et d'organisations internationales se sont joints à l'initiative. L'Assemblée générale de l'ONU, le Conseil de sécurité de l'ONU, l'APEC et la Réunion Asie-Europe ont tous intégré ou reflété la coopération de "la Ceinture et la Route" dans leurs résolutions et documents.
L'établissement du Fonds de la Route de la soie et de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), qui compte 70 membres à l'échelle mondiale, a également offert une nouvelle source de soutien au projet.
Avec l'approfondissement de l'amitié, l'hostilité s'est estompée. A travers l'élargissement du consensus, l'opposition a reculé.