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Seize ans après, les BRICS dépassent les attentes de l'économiste qui avait inventé l'acronyme (INTERVIEW)

Publié le 2017-08-15 à 16:18 | french.xinhuanet.com

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LONDRES, 15 août (Xinhua) -- Les résultats économiques des cinq plus grandes économies émergentes au monde, connues sous l'appellation "BRICS", dépassent les attentes de Jim O'Neill, l'économiste qui avait inventé cet acronyme.

L'ancien économiste en chef de Goldman Sachs avait inventé l'acronyme "BRIC" en 2001 pour désigner le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, des économies qui, selon ses estimations, émergeraient au XXIe siècle et joueraient un rôle de premier plan dans le monde des affaires. L'Afrique du Sud rejoint plus tard le groupe, qui fut alors rebaptisé "BRICS".

"Seize ans après, la part des pays des BRICS dans le PIB mondial est bien plus élevée que tout ce que j'avais imaginé", s'est réjoui M. O'Neill lors d'une interview accordée récemment à Xinhua.

Dans son article intitulé "Building Better Global Economic BRICs", publié en 2001, M. O'Neill avait estimé que les pays des BRIC auraient une valeur économique combinée d'environ 11.600 milliards de dollars d'ici à aujourd'hui. Or, leur valeur s'élève cette année à 16.600 milliards.

Les années 2000 ont été une période au cours de laquelle le groupe a dépassé les estimations de M. O'Neill, attirant l'attention du monde entier. Selon le Fonds monétaire international (FMI), entre 2001 et 2011, les taux de croissance annuelle moyenne des pays des BRICS étaient les suivants : 3,8% pour le Brésil, 4,8% pour la Russie, 7,8% pour l'Inde, 10,7% pour la Chine et 3,7% pour l'Afrique du Sud.

Ces progrès se sont toutefois ralentis au cours de la décennie suivante, une période où l'économie mondiale se relevait tant bien que mal d'une grave crise financière et où certains pays tels que la Chine sont entrés dans une nouvelle phase de leur développement.

M. O'Neill a toutefois rejeté les allégations de certains experts, qui estiment que les pays des BRICS sont en perte de vitesse.

Il n'est pas raisonnable de ne prendre en considération que le ralentissement de la croissance combinée des économies, a estimé M. O'Neill.

L'économie chinoise a poursuivi son expansion au premier semestre de cette année, avec une hausse du PIB de 6,9% en glissement annuel pour atteindre environ 38.200 milliards de yuans (5.600 milliards de dollars), selon le Bureau national des statistiques de Chine.

Par ailleurs, la Russie et le Brésil ont subi des récessions ces dernières années, mais l'économie brésilienne a de nouveau progressé au premier trimestre de 2017 après un recul prolongé, tandis que la Russie a enregistré un taux de croissance de 2,5% en glissement annuel au deuxième trimestre.

"Le fait que leur croissance a ralenti est insignifiant, puisque leurs résultats sont déjà meilleurs que ce que j'avais estimé il y a 16 ans, principalement grâce à la Chine, mais aussi à l'Inde, et ce malgré les problèmes que le Brésil et la Russie ont rencontrés. [...] Il est donc ridicule de dire que la croissance n'est pas si importante que ça uniquement parce qu'ils ont moins progressé", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, M. O'Neill tourne également son regard vers d'autres pays qui pourraient aussi surprendre le monde dans les prochaines décennies.

"Je dirais que dans les 50 années à venir, probablement quatre pays pourraient devenir aussi importants que la Russie ou le Brésil [sur le plan économique]", a estimé M. O'Neill.

"Certainement l'Indonésie, probablement le Mexique et la Turquie, et, chose formidable, peut-être le Nigeria. Mais attendons de voir. Le fait qu'ils ont les capacités de le devenir ne signifie pas que cela se produira", a-t-il indiqué.

"Les pays des BRICS ont déjà déclaré qu'ils étaient ouverts à accueillir de nouveaux membres. Mais je ne pense pas que cela se produira dans un avenir proche, tant que l'un de ces quatre pays ne sera pas clairement devenu beaucoup plus important [sur le plan économique]", a-t-il déclaré.

La ville chinoise de Xiamen, dans le sud-est de la Chine, accueillera dans quelques semaines le 9e sommet des pays des BRICS.

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