BEIJING, 3 mai (Xinhua) -- Un train baptisé "Vent oriental" est arrivé, vingt jours après son départ de Xi'an, capitale de la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest), à Budapest, capitale hongroise. Ce voyage a marqué le renouveau de l'ancienne Route de la soie et a donné une nouvelle impulsion à la coopération internationale.
Le train, tirant 41 wagons chargés de vêtements, de jouets et d'autres produits chinois, a achevé le 21 avril son voyage de 9.300 km à travers plusieurs pays, dont le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie.
Depuis Xi'an, le train a circulé le long d' une route où le commerce entre la Chine et l'Europe s'est épanoui pour la première fois il y a plus de 2.000 ans.
Xi'an, connu sous le nom de Chang'an dans l'antiquité, était la capitale de la Chine, le point de départ de la Route de la soie et un centre important pour le commerce international et la culture.
La ville devrait renouer en partie avec sa gloire d'antan, alors que la Chine élargit son commerce international à l'intérieur des terres. Le 1er avril, le pays a annoncé la création de sept nouvelles zones de libre-échange, dont cinq dans les provinces de l'arrière-pays, y compris une à Xi'an.
Aujourd'hui, Xi'an compte des lignes de fret ferroviaire à destination de Budapest, Hambourg, Moscou et Varsovie transportant des produits "fabriqués en Chine" vers l'Europe et ramenant du vin, de l'huile d'olive et des produits pharmaceutiques européens.
Le fret par voies ferrées est plus rapide que le transport maritime et moins onéreux que le fret aérien. Les services de fret ferroviaire express de la Chine desservent actuellement 28 villes européennes. Depuis mars 2011, plus de 3.500 voyages ont été effectués, et ce chiffre devrait atteindre 5.000 d'ici 2020.
En plus des connexions par voies ferrées, la Chine mène des projets de construction d'infrastructures, dont des routes, des ports et des oléoducs. Tout cela appartient à un plan ambitieux : l'initiative "la Ceinture et la Route", un réseau transnational de commerce, d'investissement à long terme et de développement économique.
L'initiative, proposée par la Chine en 2013, comprend trois missions principales, à savoir les infrastructures, le commerce et les investissements, ainsi que la coopération en matière de capacité industrielle. Elle injectera une nouvelle vigueur à l'économie mondiale, explique Chen Xiaochen, chercheur à l'Institut de Chongyang pour les études financières de l'Université Renmin.
Alors qu'une tendance anti-mondialisation émerge dans certains pays occidentaux, la Chine adhère fermement à l'esprit d'ouverture et de développement commun.
La mondialisation est en pleine évolution, principalement sous l'effet de la montée de la Chine, et est désormais davantage axée sur les investissements, les infrastructures et le développement, au lieu d'être simplement centrée sur le commerce, note Amitav Acharya, auteur du livre "La fin de l'ordre mondial américain" , dans une interview accordée récemment à l'Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle).
"L'initiative 'la Ceinture et la Route' va à l'encontre de l'étroitesse d'esprit du protectionnisme et de l'isolationnisme", estime Sergei Luzyanin, directeur de l'Institut des études sur l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie, "Dans les années 1990, nous n'avions que l'option d'intégration et de développement économique défendue par l'Europe de l'Ouest et l'Amérique. Aujourd'hui, nous avons une nouvelle option".
Depuis 2013, la Chine a investi plus de 50 milliards de dollars dans les pays le long de la Ceinture et la Route, où un total de 56 zones de coopération économique et commerciale ont été construites par des entreprises chinoises, générant 1,1 milliard de dollars de revenus fiscaux et créant 180.000 emplois locaux.
Le volume du commerce entre la Chine et ces pays a atteint 6.300 milliards de yuans (environ 913 milliards de dollars) en 2016.
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