ZURICH (Suisse), 14 janvier (Xinhua) -- La Chine a aujourd'hui une réelle chance et même la responsabilité d'assumer un rôle de leadership mondial, notamment en matière d'environnement, estiment plusieurs experts et hommes d'affaires suisses à l'occasion de la venue du président chinois Xi Jinping au 47e Forum économique mondial de Davos.
"Il est bon de voir que le président Xi vient ici pour dire que la Chine entend continuer de travailler avec les institutions internationales et entend faire partie du groupe de tête qui entend vraiment les encourager", confie Andries Diener, vice-président de l'Association Suisse-Chine et partenaire d'une société suisse menant des projets immobiliers durables en Chine.
"J'espère que cela renforcera davantage les forces positives dans le monde. Utilisons-les et incitons les autres à participer", exhorte-t-il dans un entretien à Xinhua.
"Le monde se portait bien lorsque régnaient ouverture, échanges et respect mutuel. Mais aujourd'hui, les tendances protectionnistes et populistes vont complètement à l'opposé", se désole-t-il. "Ca rend le monde moins prévisible".
M. Diener, qui a été autrefois chef du marketing en Chine pour les ascenseurs Schindler, dit fonder de grands espoirs sur la présence du président Xi à Davos.
"A Davos, on peut s'adresser directement aux décideurs et aux dirigeants. Cela donne une grande opportunité de convaincre d'autres de travailler ensemble sur des questions telles que comment garder le monde ouvert, préserver l'environnement, etc. J'espère sincèrement que Xi pourra convaincre certaines personnes de travailler avec lui", dit-il.
Dans une tribune parue vendredi dans le quotidien Neue Zürcher Zeitung, M. Xi explique que le Forum de Davos constitue une bonne opportunité de doper la confiance pour faire face aux défis et de redynamiser la croissance économique mondiale, disant avoir hâte d'avoir des échanges francs et approfondis avec les participants.
"A l'heure actuelle, les gens s'inquiètent des perspectives de l'économie mondiale. Face à la montée sensible des mouvements anti-mondialisation, du populisme et du protectionnisme commercial et aux appels croissants à un réexamen et à une transformation des voies de développement, des systèmes de distribution de la richesse et des modes de gouvernance, on s'interroge sur l'orientation de l'économie mondiale", écrit M. Xi qui visitera également les organisations onusiennes et internationales à Genève et à Lausanne lors de son séjour en Suisse.
Pour Diego Salmeron, un expert en environnement et aménagement du territoire qui a une grande expérience de l'Asie, l'amélioration par une meilleure coordination de la gouvernance mondiale en matière d'environnement figure en tête de ses priorités.
"Il existe une forte volonté de maintenir la dynamique de la mondialisation et de gérer les défis du développement", selon lui. "Les organisations internationales et d'autres acteurs prônent toujours un monde durable avec une gouvernance mondiale durable", résume-t-il en réclamant plus d'efforts coordonnés.
"Ce dont nous avons besoin, c'est d'une meilleure coordination. C'est à la base de la gouvernance. Une bonne gouvernance mondiale implique la coordination de différents secteurs et obligations à un niveau mondial. Nous avons besoin d'institutions qui exercent leurs responsabilités, certains pouvoirs exécutifs et les moyens financiers correspondant afin de mener correctement cette tâche de coordination", plaide M. Salmeron, qui a travaillé sur de nombreux projets de développement durable en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.
Quant aux défis et aux responsabilités auxquelles la Chine fait face aujourd'hui, l'expert pense que celle-ci est devenu un acteur environnemental majeur.
"La Chine fait face à des défis liés aux conséquences de la dégradation de l'environnement. En tant qu'acteur économique, politique et social majeur, elle doit aussi assumer sa responsabilité globale en matière de protection de l'environnement", observe-t-il.
"La tendance générale montre que la Chine se concentre aujourd'hui davantage sur la qualité que la quantité. Tout dépend de la façon dont elle va gérer les détails", dit l'expert selon qui "si la Chine prouve qu'elle peut surmonter ces défis, elle pourra alors être vraiment un acteur important dans la gouvernance environnementale globale".