BEIJING, 2 décembre (Xinhua) -- La récente victoire de la primaire de la droite de l'ancien Premier ministre français, François Fillon, candidat à l'élection présidentielle 2017, a animé le débat des élections en France. "Pour le moment, aucun candidat n'a annoncé sa politique envers la Chine", a fait savoir l'ambassadeur de France en Chine, Maurice Gourdault-Montagne. Selon lui, les relations franco-chinoises, qui sont constantes, confiantes et amicales, sont au-dessus de la conjoncture électorale de l'Hexagone.
La France et la Chine sont des partenaires stratégiques et la relation entre les deux pays est une permanence des relations internationales de la France, grâce à des décennies de coopération et aux contributions des chefs d'Etat, des Premiers ministres et des ministres, a rappelé jeudi, l'ambassadeur, lors d'une interview accordée à des journalistes.
"La France reste dans une position d'ouverture et d'accueil envers la Chine qui se traduit par leurs relations économiques se développant à travers une croissance des investissements français et chinois", a déclaré M. Gourdault-Montagne, ajoutant que son pays avait pris des mesures pour attirer davantage les investisseurs étrangers, au lendemain du référendum du Royaume-Uni pour quitter l'Union européenne.
Malgré une période de transition économique, la France dispose toujours de ses avantages dans les secteurs de la recherche, du commerce international, et des infrastructures. Elle représente le premier pôle de gestion d'actifs en Europe, a fait remarquer l'ambassadeur.
Il a expliqué que les Français étaient en majorité pour l'Europe et soutenaient la mondialisation, mais souhaitaient une mondialisation plus équilibrée et organisée. M. Gourdault-Montagne a aussi évoqué le succès du sommet du G20 tenu à Hangzhou, capitale de la province chinoise du Zhejiang, en septembre. La France a l'intention de coopérer avec la Chine sur la gouvernance internationale, afin d'établir de nouvelles règles.
Quant à la question de la sécurité intérieure, qui est aussi une préoccupation majeure pour les étrangers, y compris les touristes chinois, M. Gourdault-Montagne a indiqué que l'impact du contexte international troublé, en particulier le mouvement migratoire, les conflits régionaux, la crise humanitaire et le terrorisme, conditionnait les élections présidentielles en France. Le candidat élu doit mieux répondre à la situation, a indiqué l'ambassadeur.
Il a rassuré toutefois sur le fait que le gouvernement français avait pris de nouvelles mesures pour garantir la sécurité des touristes, comme durcir les contrôles de police sur les sites touristiques, et créer des référents de sécurité dans les préfectures, à la demande même des groupes quand ils voyagent.
En 2015, la France a accueilli 2,2 millions de voyageurs chinois, alors que ce nombre a baissé pour atteindre 1,6 million sur les onze premiers mois de l'année. "Cela reste quand même un chiffre important", a souligné l'ambassadeur.
Il a affirmé que la France poursuivrait les efforts en faveur des touristes chinois en créant de nouvelles filiales de tourisme, comme celles proposant des dégustations de vin, des séjours en montagne, la découverte de paysage nocturne et des voyages professionnels, ainsi qu'en renforçant la présence du tourisme français sur Internet.
Selon M. Gourdault-Montagne, le pays pourrait accueillir 5 millions de visiteurs chinois à l'horizon 2020, dont une nouvelle clientèle composée de jeunes et de familles.
La France a fait preuve de son ouverture envers la Chine en acceptant aujourd'hui 35.000 étudiants chinois dans son système d'enseignement supérieur, et le chiffre devrait s'élever à 50.000 en 2020, selon les prévisions de l'ambassadeur.
Lire aussi:
BEIJING, 2 décembre (Xinhua) -- Les difficultés et les incertitudes sont "à chaque fois des arguments pour renforcer la relation Chine-France", estime Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, dans un entretien à Xinhua.
