BEIJING, 5 juillet (Xinhua) -- Avec le soi-disant "arbitrage international" unilatéralement initié par les Philippines sur la question de la mer de Chine méridionale, qui doit être prochainement rendu par le tribunal arbitral de La Haye, de plus en plus de pays ont exprimé leur soutien à la position de la Chine sur ces litiges.
LA COMPETENCE DU TRIBUNAL D'ARBITRAGE
La vraie nature du litige entre la Chine et les Philippines sur la mer de Chine méridionale concerne la souveraineté territoriale, qui va au-delà de la compétence d'un tribunal arbitral.
Stefan Talmon, directeur de l'Institut de droit international public à l'Université de Bonn, a déclaré dans un article publié récemment que, malgré les allégations des Philippines sur des questions telles que les "droits traditionnels de pêche", la "controverse réelle" dans cette affaire concerne la souveraineté territoriale.
Le Tribunal arbitral de La Haye sur la question de la mer de Chine méridionale, établi à la demande unilatérale des Philippines, n'est pas compétent sur cette affaire, les différends sur la souveraineté territoriale n'étant pas régis par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), a expliqué M. Talmon.
UN "PORTE-PAROLE" POUR CERTAINS GROUPES
La Chine estime que le tribunal arbitral n'est qu'un "porte-parole pour certains groupes", car "il est étrange qu'il (Paul Reichler) semble savoir ce que la décision sera avant même qu'elle soit rendue".
Paul Reichler, avocat en chef des Philippines sur l'arbitrage international des différends en mer de Chine méridionale, a déclaré récemment dans une interview avec Reuters que la Chine risque d'être considérée comme un "Etat hors-la-loi" à moins qu'elle ne respecte le résultat, et il s'attend à ce que le tribunal se prononce en faveur des Philippines.
Shannon Ebrahim, commentatrice sud-africaine bien connue, a déclaré vendredi que l'intervention des Etats-Unis en mer de Chine méridionale a pour but d'atteindre leur objectif d'empêcher l'ascension de la Chine.
Cette voie navigable stratégique s'est transformée en un jeu d'échecs entre la Chine et certains de ses voisins le long de la mer de Chine méridionale, qui ont effectué plusieurs revendications territoriales et ont reçu le soutien des Etats-Unis, a indiqué Mme Ebrahim.
Sam Bateman, un expert australien sur la sécurité maritime, a déclaré : "Je crois que les Etats-Unis ont compliqué la situation en mer de Chine méridionale", se référant à la décision américaine d'envoyer des navires de guerre dans la région pour mener des "patrouilles de liberté de navigation".
LA SEULE VOIE EST LA NEGOCIATION DIRECTE
"Pacta sunt servanda" - ou respecter les accords - est un principe de base du droit international. Cependant, l'initiative unilatérale des Philippines viole leur accord avec la Chine stipulant que tout différend doit être résolu via des négociations bilatérales.
Sur la base des accords bilatéraux et de la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale (DOC), la Chine et les Philippines ont choisi la négociation comme moyen de résoudre leurs différends plutôt que l'arbitrage.
L'arbitrage initié par les Philippines sans avoir obtenu le consentement de la Chine va ainsi à l'encontre de leurs obligations internationales envers la Chine.
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a déclaré lundi que le Parti du peuple cambodgien (au pouvoir) considère la prochaine décision du tribunal arbitral comme "la pire collusion politique dans le cadre de la politique internationale", dont le résultat pourrait mener à la division entre les membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), et entre l'ASEAN et la Chine.
Lire aussi:
BEIJING, 4 juillet (Xinhua) -- La Chine a violemment critiqué les propos tenus par l'avocat en chef engagé par les Philippines, Paul Reichler, sur l'arbitrage international des différends concernant la mer de Chine méridionale, estimant que ses commentaires prouvent que le tribunal n'est qu'un "porte-parole de certains groupes".