BEIJING, 1er novembre (Xinhua) -- Le 6e sommet Chine-Japon-Corée du Sud s'est ouvert dimanche à Séoul, la capitale sud-coréenne, marquant la reprise de ce mécanisme de coopération trilatérale après une suspension de trois ans et demi.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang, son homologue japonais Shinzo Abe et la présidente sud-coréenne Park Geun-hye devraient échanger à cette occasion leurs vues sur cette coopération trilatérale et discuter de questions d'intérêt régional.
La reprise de ces réunions au sommet entre les dirigeants des trois pays, qui illustre la détente dans les relations entre le Japon et ses deux voisins asiatiques, pourrait permettre de relancer les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. En effet, ces trois pays jouent un rôle important dans ces pourparlers qui comprennent également la République populaire démocratique de Corée (RPDC), la Russie et les Etats-Unis.
Les pourparlers à six, lancés en 2003 dans le but de négocier une solution viable à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, sont en suspens depuis 2008, date à laquelle la RPDC s'est retirée unilatéralement du processus de négociation.
Parallèlement, des efforts communs ont conduit à la reprise du mécanisme de coopération trilatérale, qui est dans l'intérêt commun des trois pays et de l'Asie du Nord-Est.
En premier lieu, la confiance mutuelle établie entre la Chine et la Corée du Sud ainsi que la volonté politique commune des deux pays de résoudre pacifiquement le dossier nucléaire de la RPDC jetteront une base solide pour une reprise des pourparlers à six.
M. Li et Mme Park avaient déjà discuté samedi de la situation dans la péninsule coréenne, un sujet abordé à plusieurs reprises ces dernières années lorsque les dirigeants des deux pays ont tenu des réunions bilatérales.
La Chine s'en tient toujours à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, au maintien de la paix et de la stabilité et à la résolution de cette question par le dialogue, avait indiqué le président chinois Xi Jinping lors de la visite de Mme Park à Beijing en septembre.
Toutes les parties devraient adhérer à l'objectif de la dénucléarissation de la péninsule coréenne et s'atteler à une reprise rapide et à des progrès positifs des pourparlers à six, a-t-il souligné.
Mme Park a exprimé pour sa part la volonté de Séoul de renforcer la coordination et la coopération avec la Chine afin de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule et à la préservation de la paix et de la stabilité en Asie du Nord-Est.
Mais le succès du sommet trilatéral de Séoul dépendra de l'attitude du Japon, car la Chine et la Corée du Sud ne sacrifieront jamais leurs positions sur les questions fondamentales, telles que les questions historiques, sur l'autel de la coopération trilatérale.
"Si les questions historiques sont traitées correctement, les relations entre les trois pays pourront progresser. Sinon, elles ralentiront certainement", avait déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, lors d'un séminaire organisé avant le sommet, exhortant le Japon à réfléchir sincèrement sur ses erreurs passées et à effectuer "une rupture nette avec son passé infâme de sorte qu'il puisse travailler avec la Chine et la Corée du Sud pour ramener la coopération trilatérale sur de bons rails".
Bien entendu, une réunion au sommet ne peut pas résoudre tous les problèmes d'un seul coup, mais elle peut au moins créer des opportunités de contacts directs et de communication entre les trois pays sur les questions régionales.
Les parties concernées doivent coopérer étroitement pour dissiper la méfiance mutuelle et emprunter le bon chemin -les pourparlers à six- qui est le seul mécanisme de dialogue accepté par toutes les parties.