BEIJING, 22 septembre (Xinhua) -- Le président chinois, Xi Jinping, effectuera sa première visite d'Etat aux Etats-Unis du 22 au 25 septembre depuis sa prise de fonction en 2013.
De célèbres universitaires et anciens politiciens occidentaux ont partagé leurs points de vue sur les relations sino-américaines à l'approche de cette visite.
Les citations suivantes sont extraites de leurs interviews accordées à l'Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle).
-- James B. Steinberg, professeur en relations internationales à l'Université de Syracuse et ancien secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis, a indiqué que la Chine et les Etats-Unis ne devaient pas nécessairement s'accorder sur tout.
"Reconnaître les différends et admettre que ces questions doivent être débattues est mieux pour les relations sur le long terme que de se focaliser simplement sur le côté positif".
"Il est clairement reconnu qu'une Chine couronnée de succès, pacifique et prospère est dans l'intérêt des Etats-Unis".
Kevin Rudd, ancien Premier ministre australien et locuteur de chinois, a indiqué que la Chine et les Etats-Unis étaient comme "une grande famille bruyante" et que leurs relations n'étaient "limitées que par l'imagination".
"Si quelqu'un dit qu'il y a une crise entre la Chine et les Etats-Unis, c'est vraiment hushuobadao (équivalent chinois du non-sens)".
David M. Lampton, professeur à l'Ecole Johns Hopkins d'études internationales avancées, a noté qu'il n'y avait aucune raison d'être négatif concernant l'économie chinoise et que les Etats-Unis devaient faire de la place à la Chine dans le système international.
"Vous avez une croissance de 7%. Même à 6% ou 5%, c'est de toute façon un taux élevé [...] Je ne vois aucune raison d'être négatif quant à l'avenir de l'économie chinoise".
"Il est important que les dirigeants de nos deux pays s'adaptent l'un à l'autre, dans le sens que les Etats-Unis soient prêts à laisser de la place à la Chine dans le système international, de manière coopérative et fluide".
Elizabeth Economy, directrice des études asiatiques du Conseil sur les relations étrangères, a indiqué que la nouvelle direction chinoise étaient ambitieuse dans la réforme et qu'il y avait suffisamment de place pour que les Etats-Unis et la Chine soient des leaders dans la région Asie-Pacifique.
"Une chose qui m'interpelle au sujet de la nouvelle direction chinoise sous M. Xi est son ambition en termes de réforme dans tous les domaines".
"Je ne sais pas s'il peut vraiment y avoir une compétition pour le leadership. Chacun a ses atouts et ses points faibles [...] Je crois qu'il y a suffisamment de place pour permettre aux deux pays d'être leaders en Asie-Pacifique".
Jeffrey Bader, membre de l'Institution Brookings et principal conseiller de M. Obama sur les affaires asiatiques entre 2009 et 2011, a indiqué que la transparence entre la Chine et les Etats-Unis pourrait être plus importante que la confiance.
"Je ne crois pas que beaucoup de pays se fassent pleinement confiance de toute façon. Les pays travaillent pour leurs propres intérêts. Le plus important est de parvenir à la prévisibilité, à la transparence et à une situation où nous comprenons ce que veut la Chine et où la Chine comprend ce que nous voulons".
"[Concernant la coopération militaire], nous comprenons les intentions de chacun, même si nous ne sommes pas totalement d'accord. Nous comprenons où sont les points sensibles et les lignes rouges de chacun".
Christopher K. Johnson, titulaire de la chaire d'études sur la Chine du Centre pour les études stratégiques et internationales, a expliqué qu'aborder les questions litigieuses constituait un signe de maturité et que le président Xi Jinping était très à l'aise.
"C'est un bon signe de pouvoir parler franchement des questions litigieuses [...] C'est le moment d'approfondir la coopération, au lieu de se demander 'avons-nous une coopération?'".
"Le président Xi pourrait être l'un des dirigeants chinois les plus confiants depuis longtemps. Il est très à l'aise".