Des premiers pourparlers en face à face en un demi-siècle pour les présidents des Etats-Unis et de Cuba (PAPIER GENERAL)

Publié le 2015-04-12 à 21:33 | french.xinhuanet.com

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PANAMA, 12 avril (Xinhua) -- Les présidents des Etats-Unis et de Cuba ont tenu à Panama leurs premiers entretiens en face à face en plus d'un demi-siècle, sur fond de dégel des liens entre les deux nations.

La rencontre entre le président américain Barack Obama et le leader cubain Raul Castro s'est tenue en marge du 7e Sommet des Amériques, auquel Cuba participe pour la première fois.

PREMIERE RENCONTRE EN PROFONDEUR

C'était la première rencontre en face à face significative entre MM. Obama et Castro après que les deux pays ont annoncé le début de la normalisation de leurs relations en décembre 2014.

Lors de leur rencontre, les deux dirigeants se sont engagés à restaurer les liens diplomatiques et à normaliser les relations.

M. Castro a indiqué que son gouvernement est ouvert à discuter de tous les dossiers, incluant les droits de l'Homme et la liberté de presse.

"Je crois que tout sujet peut être abordé, si c'est fait dans le respect mutuel", a affirmé M. Castro. "Peut-être que nous nous entendrons sur certaines choses, et pas sur d'autres".

"Nous devons être réalistes", a-t-il déclaré. "Nous avons beaucoup de différends et un passé compliqué, mais nous sommes prêts à réaliser des progrès lors des rencontres afin d'établir des liens diplomatiques".

M. Obama, pour sa part, a indiqué que "nous sommes maintenant en position d'avancer sur une voie vers le futur, et laisser derrière certaines circonstances du passé qui ont rendu la communication aussi difficile entre nos pays".

Il a également exprimé sa gratitude envers "l'esprit d'ouverture" de M. Castro, notant que les deux nations seront en mesure de réaliser des progrès en restaurant des relations "basées sur le respect mutuel".

Les deux leaders se sont également parlé au téléphone mercredi avant que M. Obama ne quitte Washington, a révélé Jorge Leganoa, directeur adjoint de l'Agence nationale de renseignements de Cuba, sur son compte Facebook.

Les Etats-Unis et Cuba ont tenu trois tours de pourparlers sur la restauration de leurs liens diplomatiques dans les trois derniers mois.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez ont tenu une rencontre à huis clos jeudi soir à Panama, en préparation des pourparlers entre leurs leaders samedi.

DES DIFFICULTES EN VUE

Après sa rencontre avec M. Castro, le président Obama a confié à la presse que Cuba ne représente pas une menace pour les Etats-Unis et qu'il n'est pas dans l'intérêt de Washington de rechercher "un changement de régime" et que la guerre froide contre Cuba est terminée.

Cependant, M. Obama a noté qu'il n'a pas encore décidé s'il compte retirer Cuba de la liste des Etats parrains du terrorisme, alors que le Département d'Etat américain a recommandé le retrait de Cuba de la liste après avoir évalué la situation de Cuba.

M. Obama avait pourtant promis d'agir rapidement après avoir reçu la recommandation du département.

Le président Obama a assoupli certaines restrictions par décret, mais il aura besoin de l'aval du Congrès pour obtenir la levée totale de l'embargo, une étape qui s'avère difficile suite à l'opposition des députés républicains qui dominent le Congrès.

Le dirigeant cubain a pour sa part appelé à la fin de la politique de sanctions qui paralyse l'économie du pays insulaire depuis plus de 50 ans.

"Je salue comme une étape positive sa dernière déclaration selon laquelle il comptait prendre une décision rapide quant au retrait de Cuba de la liste des Etats parrains du terrorisme, liste sur laquelle il n'aurait jamais dû figurer", a déclaré M. Castro samedi dans son discours au sommet.

Malgré le processus de réconciliation diplomatique officiellement entamé en décembre dernier, l'embargo économique, commercial et financier se poursuit, causant des dommages et des pénuries pour le peuple cubain, et constituant le principal obstacle au développement économique de Cuba, a déploré le dirigeant cubain, avant d'ajouter que le blocus viole le droit international et affecte les intérêts d'autres Etats.

Les Etats-Unis ont placé Cuba sur la liste des Etats soutenant le terrorisme en 1982, ce qui constitue un point d'achoppement majeur dans les efforts des deux pays pour rétablir leurs relations diplomatiques.

L'inclusion de Cuba sur la liste noire signifie un accès difficile à l'aide étrangère des Etats-Unis, une interdiction sur les exportations et les ventes dans le milieu de la défense, ainsi que diverses restrictions financières.

A en croire le Département d'Etat américain, le fait que Cuba a été mis sur la liste noire s'explique partiellement par son soutien aux membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le plus grand groupe rebelle de Colombie.

Néanmoins, la Havane sert maintenant d'acteur clé dans la facilitation des pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et les FARC. Le président colombien Juan Manuel Santos a exprimé sa gratitude à Cuba à plusieurs reprises.

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