BEIJING, 23 janvier (Xinhua) -- Un conseiller politique de Beijing a proposé de convertir les entreprises de sculpture de l'ivoire en institutions de recherche à but non lucratif pour la protection du patrimoine culturel après que la Chine a interdit fin 2017 le commerce d'ivoire.
Ces institutions pourront faire de la restauration d'antiquités en ivoire et engager des recherches et dispenser des formations sur les techniques de sculpture, en remplacement de la production de sculptures destinées à la vente, a indiqué Song Weizu, membre du Comité municipal de Beijing de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC) lors de la réunion annuelle du comité.
"La Cité interdite possède par exemple un grand nombre d'antiquités en ivoire qui ont besoin d'être restaurées par des professionnels", a expliqué M. Song, également ancien vice président de l'Association des activités artistiques et artisanales, ajoutant que le gouvernement doit associer ces institutions aux organisations de protection du patrimoine culturel.
Le Bureau national des forêts de Chine a annoncé fin 2017 l'interdiction de la transformation et de la vente d'ivoire dans le cadre de la protection de la faune sauvage.
Cette mesure concerne 34 entreprises de transformation et 143 points de vente. Ces derniers ont tous cessé leurs activités, selon l'administration.
"Les autorités culturelles doivent aider à la réaffectation des spécialistes de la sculpture de l'ivoire et des autres professionnels de ce secteur", note un communiqué publié en 2016 par le Conseil des Affaires d'Etat.
M. Song a également conseillé au gouvernement de désigner un département spécial pour diriger ces institutions, approuver leur installation et légitimer le patrimoine que constituent les techniques de la sculpture sur ivoire.
La sculpture sur ivoire a été inscrite en 2016 sur la liste du patrimoine culturel immatériel national. Elle a connu son apogée au cours de la dynastie Qing (1644-1911), Beijing et Guangzhou étant les deux centres de la sculpture sur ivoire au nord et au sud.
L'ivoire sculpté, le cloisonné, le jade et la laque sont considérés comme les quatre premières formes d'art traditionnelles de Beijing.
"Nous soutenons la mesure du gouvernement pour protéger les animaux sauvages, mais nous ne pouvons pas nous permettre perdre ce patrimoine culturel immatériel", a déclaré M. Song.