Par Grandesso Federico et Pan Geping
BRUXELLES, 2 juin (Xinhua) -- Dans une interview accordée récemment à Xinhua, Siegfried Bracke, président de la Chambre des représentants du Royaume de Belgique, a déclaré que la relation bilatérale sino-belge n'avait jamais été aussi bonne et qu'il était essentiel de poursuivre le dialogue et la collaboration en cherchant à mieux se comprendre. Voici le texte intégral de l'interview.
Xinhua : Monsieur le Président, fin 2016, vous étiez en Chine pour la première fois dans la cadre d'une visite officielle. Quelle a été votre impression ?
Siegfried Bracke : Mon voyage en Chine a été l'un des plus importants de ma carrière, car il a influencé ma vision du monde. J'ai été vraiment impressionné par ce que le système chinois a fait avec une population de 1,4 milliard d'habitants. La Chine a accompli un travail immense dans un système très différent de l'Europe, et je dois dire que mes conversations avec les dirigeants et autres personnalités de Chine se sont toutes déroulées dans une ambiance de respect, de dialogue et de communication positive. Je pense que la relation bilatérale sino-belge n'a jamais été aussi bonne et je souhaite qu'on l'approfondisse encore plus. Il est essentiel de poursuivre le dialogue et de travailler ensemble en cherchant à mieux se comprendre.
Xinhua : Quels domaines de la coopération avec la Chine sont prioritaires, selon vous ? Le commerce international, la défense ou la sécurité ?
Siegfried Bracke : Nous pouvons collaborer avec la Chine dans tous les domaines, par exemple, l'éducation, le tourisme, l'économie, la culture au sens large, mais nous devons surtout être créatifs. Premièrement, il faut coopérer dans l'éducation avec plus de programmes d'échange d'étudiants. Il y en a déjà un certain nombre, mais il est nécessaire d'en faire plus au niveau universitaire. Pendant ma visite à l'Université de Chengdu, j'ai rencontré plusieurs étudiants qui avaient étudié en Belgique. Je suis originaire de Gand et j'ai été membre du conseil d'administration de l'Université de Gand, où on a ouvert en 2006 une plate-forme sur la Chine qui fonctionne très bien. Le conseil d'administration a aussi lancé un nouveau site internet en mandarin pour favoriser les échanges entre Gand et la Chine.
Xinhua : Le commerce sera l'un des thèmes clé du prochain sommet Europe-Chine à Bruxelles. Comment envisagez-vous cette coopération bilatérale ?
Siegfried Bracke : Chaque obstacle au libre-échange doit être éliminé. Maintenant, nous avançons vers cet objectif, car ceci est dans l'intérêt de tout le monde. Le nouveau monde veut le libre-échange économique et nous devons travailler dans cette direction.
Xinhua : Quand on parle de coopération bilatérale, il ne faut pas oublier le terrorisme. Comment voyez-vous la collaboration entre la Chine et l'UE sur le plan de la sécurité ?
Siegfried Bracke : Tous les Etats sont préoccupés par le terrorisme. Pour cette raison, je pense que dans certains cas, il faut partager les informations. En Chine, il y a aussi eu des attaques terroristes comme chez nous en Europe. Dans ce domaine, nous avons un intérêt commun et il faudrait trouver une façon efficace de collaborer. En Europe, après les attentats de Bruxelles, tous les Etats membres de l'UE ont compris qu'il était impératif de collaborer, sinon le terrorisme gagnera. C'est le message que j'ai envoyé aussi aux autorités chinoises, il faut que nous collaborions sur ce dossier.
Xinhua : Vous avez effectué une visite en Chine l'année dernière. Il paraît que vous vous intéressez beaucoup à l'usine Volvo de Chengdu. Quels endroits appréciez-vous personnellement ? Pourquoi ? Les entreprises belges sont-elles actives en Chine ?
Siegfried Bracke : On travaille déjà ensemble, par exemple, nos compagnies dans le domaine de la technologie vont en Chine, et à Chengdu, il y a aussi un site de production Volvo avec des Belges. Il y a une usine Volvo à Chengdu et une à Gand, ces deux sites sont différents sur le plan de l'automatisation et ils font des modèles différents, mais leur travail est complémentaire.
Xinhua : Avez-vous parlé de l'initiative "La Ceinture et la Route" pendant votre visite en Chine ?
Siegfried Bracke : Cette initiative concerne nos intérêts économiques mutuels, c'est une voie qui peut favoriser notre coopération dans le domaine économique.
Xinhua : Avez-vous prévu une autre visite en Chine ?
Siegfried Bracke : J'espère y retourner le plus tôt possible, car j'ai été impressionné par tout ce que j'y ai vu.
Xinhua : Dans la capitale chinoise vous avez rencontré plusieurs personnes. C'était intéressant ?
Siegfried Bracke : Au cours de ma visite à Beijing, j'ai eu une réunion intéressante avec des responsables d'un think-tank, ils sont lucides et ne pensent pas seulement au passé, mais aussi au futur de leur pays. Je vois qu'ils sont en train de traiter de manière efficace les problèmes de la Chine contemporaine, par exemple, la pollution dans les grandes villes. Dans cette stratégie environnementale chinoise, les nouvelles technologies peuvent certainement contribuer à diminuer le niveau de pollution.