(Xinhua/Yao Qilin)
SEOUL, 10 mai (Xinhua) -- Le progressiste Moon Jae-in est devenu mardi soir le 19e président de la Corée du Sud, devançant largement ses rivaux à l'occasion d'un scrutin présidentiel anticipé. Partisan du dialogue avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il succède à la conservatrice Park Geun-hye, destituée en raison d'un retentissant scandale de corruption.
Cet ancien avocat spécialisé dans les droits de l'Homme avait été battu par Mme Park lors du scrutin de 2012 et avait été emprisonné dans les années 1970 pour s'être opposé au régime du père de cette dernière, Park Chung-hee.
Sur le plan diplomatique, on s'attend à ce que M. Moon renoue avec la "politique du rayon de soleil" envers la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Cette politique, menée notamment dans les années 2000 par son mentor, l'ancien président Roh Moo-hyun, avait permis un rapprochement Nord-Sud et garanti une certaine paix et prospérité dans la région.
Partisan d'une relation plus équilibrée avec les Etats-Unis et la Chine, il a toutefois indiqué que l'alliance entre Séoul et Washington demeurait primordiale pour se défendre des menaces venues du Nord.
Né le 24 janvier 1953 dans la province de Gyeongsang du Sud (sud-est), Moon, dont le père avait fui la RPDC, a fait des études de droit à l'Université de Kyunghee à Séoul. Militant estudiantin dans les années 1970, il a été emprisonné pour avoir manifesté contre le régime Park. Forcé de s'enrôler dans l'armée, il servira dans les forces spéciales.
A partir des années 80, Moon, devenu avocat spécialisé dans les droits de l'Homme, travaillera souvent avec le futur président Roh, dont il deviendra le secrétaire général après l'élection de ce dernier en 2003, puis conseiller aux affaires civiles.
Elu député en avril 2012, il sera battu à la fin de la même année par Mme Park à l'élection présidentielle.
Sur le plan domestique, M. Moon a promis de réformer les "chaebol", ces grands conglomérats qui dominent la vie économique du pays depuis des décennies, de lutter contre les inégalités, d'étendre la couverture sociale et de créer des emplois pour les jeunes, particulièrement frappés par le chômage.