(Xinhua/Pang Xinglei)
BEIJING, 5 mars (Xinhua) -- La Chine a fixé son objectif de croissance du PIB à environ 6,5% pour 2017, contre une fourchette de 6,5% à 7% en 2016, a indiqué dimanche le Premier ministre chinois Li Keqiang.
"[La Chine recherchera] de meilleurs résultats dans son travail économique actuel", selon un rapport présenté,dimanche à Beijing, par M. Li Keqiang lors de l'ouverture de la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale (APN), l'organe législatif suprême du pays.
Cet objectif étroitement suivi, inférieur à la croissance de 6,7% rapportée l'année dernière, est le plus bas depuis celui de 6% fixé en 1992.
Selon le rapport, l'objectif est conforme à la fois aux principes et aux réalités économiques et aidera à stabiliser les attentes du marché et à faciliter les ajustements structurels du pays.
Il contribuera également à atteindre l'objectif d'achever la construction d'une société modérément prospère à tous les égards.
"L'une des raisons importantes de souligner la nécessité de maintenir une croissance stable est d'assurer l'emploi et d'améliorer les conditions de vie de la population", affirme le rapport.
L'objectif de cette année pour la création d'emplois dans les zones urbaines est de plus de onze millions, soit un million de plus qu'en 2016, illustrant l'importance accrue que la Chine accorde à l'emploi.
"Compte tenu du caractère favorable des facteurs économiques fondamentaux et de leur capacité à créer des emplois, cet objectif est réalisable avec un travail assidu", indique le rapport.
Jia Kang, conseiller politique national et économiste à l'Académie chinoise de la nouvelle économie du côté de l'offre, estime que la Chine a fixé un "objectif raisonnable" pour sa croissance économique.
La croissance annuelle chinoise a ralenti pendant six années consécutives, après avoir connu une croissance de plus de 10% en 2010.
"Avec des signes de plus en plus encourageants concernant une amélioration économique, l'économie pourrait atteindre son niveau le plus bas aux alentours de l'objectif de cette année", indique M. Jia.
La croissance chinoise de 6,7% enregistrée l'année dernière a dépassé celle de la plupart des autres économies, représentant plus de 30% de la croissance mondiale, fait remarquer le rapport.
L'indice des prix à la consommation a augmenté de 2% en 2016. Les profits industriels ont progressé de 8,5%, contre une baisse de 2,3% l'année précédente. La consommation énergétique par unité de PIB a quant à elle diminué de 5%, selon le rapport.
"Tant la qualité que l'efficacité de la performance économique se sont améliorées de manière remarquable l'année dernière", a indiqué M. Li.
Dans un contexte de croissance économique mondiale morose, d'une mondialisation en recul et d'un protectionnisme en hausse, M. Li a souligné que la Chine bénéficiait d'un grand nombre de conditions favorables à un développement économique durable.
La Chine a une base matérielle solide, d'abondantes ressources humaines, un marché énorme et un système complet d'industries. Elle réalise également des progrès scientifiques et techniques plus rapides et dispose d'une gamme complète d'infrastructures, a indiqué le Premier ministre.
"La Chine possède également de nombreux outils innovateurs et options politiques pour mettre en oeuvre la régulation macro-économique", a-t-il affirmé.
En 2017, la Chine continuera à mettre en oeuvre une politique budgétaire proactive et une politique monétaire prudente pour maintenir l'économie dans une fourchette appropriée, selon le rapport.
Alors que le ratio du déficit sur le PIB reste inchangé par rapport à l'année dernière, le déficit budgétaire du gouvernement est fixé à 2.380 milliards de yuans, soit une hausse annuelle de 200 milliards de yuans.
Le gouvernement appliquera une gamme complète d'instruments de politique monétaire, maintiendra la stabilité fondamentale des liquidités, gardera les taux d'intérêt du marché à un niveau approprié et améliorera le mécanisme de transmission de la politique monétaire.
Des efforts seront en outre déployés pour encourager un flux plus important de ressources financières vers l'économie réelle, en particulier dans le soutien à l'agriculture, aux régions rurales et aux agriculteurs, ainsi qu'aux petites et micro-entreprises, indique le rapport.