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Washington a besoin de réinitialiser ses relations avec le monde (COMMENTAIRE)

Publié le 2016-11-11 à 21:43 | french.xinhuanet.com

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Une semaine d'actualités en images (du 31 octobre au 6 novembre 2016)

Donald Trump, nouveau président élu des Etats-Unis (PORTRAIT)

BEIJING, 11 novembre (Xinhua) -- Les 16 dernières années de la politique étrangère des Etats-Unis semblent avoir fait au monde plus de mal que de bien. Il est désormais temps pour Donald Trump, qui entrera en janvier prochain à la Maison Blanche, de commencer à envisager une réinitialisation des relations de son pays avec le reste du monde.

Au terme d'une campagne électorale extrêmement négative et tendue, M. Trump s'est emparé de la présidence des Etats-Unis au moment où le monde est à la croisée des chemins.

L'économie de la planète est au bord d'une récession globale, tandis que les critiques du libre-échange et de la mondialisation atteignent des niveaux sans pareil et que le Moyen-Orient est toujours plongé dans le chaos.

La vigueur économique et la stabilité géopolitique de l'Asie-Pacifique sont menacées. Tous ces signaux portent la marque de Washington et de ses décennies de politique étrangère égoïste.

La présidence de George W. Bush a été marquée par l'unilatéralisme et les frappes préventives. L'invasion délibérée de l'Irak sans cause probable et la guerre qui a tué plus d'un demi million d'Irakiens sont un exemple classique du comportement abusif auquel peut se livrer une superpuissance.

Barack Obama a voulu réorienter les ressources militaires et diplomatiques américaines du Moyen-Orient vers l'Asie-Pacifique. Mais cette retraite hâtive et fâcheuse d'Irak a ouvert un espace dans lequel le terrorisme s'est engouffré. L'avènement de l'Etat islamique est la conséquence d'une piètre politique.

En Syrie, l'administration Obama s'est entêtée à soutenir un changement de régime en permettant la survie des oppositions armées dans une guerre civile qui a vu des millions de Syriens fuir dans la région et vers l'Europe.

La politique du "pivot" vers l'Asie initiée par M. Obama a troublé les eaux de l'Asie-Pacifique. L'interventionnisme de Washington dans les nombreux différends maritimes de la région n'avait qu'un objectif simple : maintenir la désunion au sein des pays riverains et conserver intacte son hégémonie dans la région.

Mais la mise en oeuvre de cette doctrine a aggravé la suspicion réciproque entre Washington et Beijing, risquant potentiellement de déstabiliser toute la région.

Lors de sa campagne électorale, M. Trump a proposé toute une série d'idées économiques et politiques spectaculaires pour gérer les affaires du monde. Même si son approche "L'Amérique d'abord" peut encore évoluer, son approche isolationniste et anti-libre-échangiste ne va certainement pas faire du bien à la communauté internationale en ces heures critiques.

En tant que président, il devrait plutôt tout faire pour relancer une croissance du commerce mondial à la traîne au lieu de vouloir s'y opposer. En tant qu'homme d'affaires accompli, il n'est pas étranger aux bénéfices que peuvent apporter des échanges commerciaux robustes à son pays et au monde entier.

Mais il faudra considérer le commerce pour ce qu'il est, un vrai coup de pouce à la croissance mondiale, et non une arme géopolitique. L'impopularité et la disparition presque certaine du Partenariat transpacifique (TPP) ne signifient pas la mort du libre-échangisme, mais bien la nécessité de conclure des accords commerciaux plus inclusifs, tant au niveau local que mondial.

Au Moyen-Orient, les Etats-Unis devraient agir comme une puissance responsable, pas comme un mêle-tout opportuniste. Mettre fin au bain de sang qui n'a que trop duré en Syrie et à la menace terroriste doivent être au coeur de son programme moyen-oriental. C'est comme ça que la crise des réfugiés pourra être résolue de façon permanente.

Une administration Trump a aussi besoin de repenser l'Asie-Pacifique, la région économique la plus active au monde, avec pour objectif ultime le maintien de la tranquillité et de la vitalité.

A ces fins, menacer de qualifier à nouveau la Chine de manipulateur de devises et vouloir imputer les déficits commerciaux américains à la Chine seraient de bien piètres choix politiques pour la future administration, car l'ascension pacifique de la Chine signifie pour les Etats-Unis et pour le monde davantage d'opportunités et non pas quelque chose qu'il faille rééquilibrer.

A environ deux mois de son installation à la Maison Blanche, Donald Trump doit comprendre que faire ce qui est juste, même si cela peut paraître impopulaire, est plus important que de s'en tenir aux promesses électorales nocives.

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NEW YORK, 9 novembre (Xinhua) -- Le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, a battu son adversaire démocrate Hillary Clinton au scrutin présidentiel de mardi, devenant ainsi le 45e président des Etats-Unis.

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