Par SHANG Xu et LIANG Nini
SHANGHAI, 21 septembre (Xinhua) -- Depuis son ouverture en juin 2013, l'usine de la société chinoise Hisense à Atlantis en Afrique du Sud a non seulement aidé ce pays à créer 500 emplois directs et 2.000 emplois indirects, mais produit également chaque année 560.000 téléviseurs et 450.000 réfrigérateurs, devenant ainsi une marque très connue localement et même sur le reste du continent.
Ce succès semble confirmer qu'une coopération en matière de capacités de production constitue un moyen efficace de développement commun pour la Chine et l'Afrique, deux pays qui font face à des défis tels que la réduction de la pauvreté, a analysé Lu Qingcheng, vice-président du Fonds de développement Chine-Afrique (FDCA), lors d'une conférence sur la réduction de la pauvreté et pour le développement organisée mardi à Shanghai dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA).
Selon les chiffres publiés par le FDCA, depuis sa création il y a neuf ans jusqu'à la fin juin 2016, le fonds a promis de lancer 87 projets dans 36 pays africains, avec des promesses d'investissement de 3,5 milliards de dollars et un projet en cours de 2,5 milliards de dollars. De plus, les investissements du FDCA en Afrique ont aidé à créer plus d'un million d'emplois sur le continent.
En 2006, le gouvernement chinois a proposé la mise en place d'un nouveau type de partenariat stratégique avec l'Afrique, caractérisé par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération économique ainsi que les échanges culturels.
Depuis, ces échanges et cette coopération ont atteint une ampleur et une profondeur sans précédent, la Chine jouant un rôle plus important dans le développement économique du continent.
En décembre 2015, alors que le président chinois Xi Jinping et les dirigeants africains étaient réunis à Johannesburg (Afrique du Sud) pour le 2e sommet du FCSA, Beijing a publié un document intitulé "La politique de la Chine à l'égard de l'Afrique", le second du genre depuis 2006.
Ce dernier met l'accent sur la coopération en matière de capacités de production dans les relations économiques et commerciales sino-africaines, de sorte qu'elle puisse donner une base solide à l'Afrique sur le chemin de son indépendance économique et d'un développement autonome et durable.
"La coopération en matière de capacités de production joue un rôle très important dans le partenariat entre l'Afrique et la Chine. C'est un moyen efficace de promouvoir le développement et de réduire la pauvreté en Afrique", a déclaré Treasure Maphanga, directrice du département du commerce et de l'industrie de la Commission de l'Union africaine, lors d'une interview accordée à Xinhua en marge de la conférence de Shanghai.
Celle-ci "se concentre sur la coopération en matière de capacités de production entre l'Afrique et la Chine", a noté Mme Maphanga, qui a ajouté qu'elle offrait l'opportunité de revoir les mécanismes de promotion ainsi que le statut et les facteurs essentiels de cette coopération qui pourraient contribuer à établir un partenariat mutuellement bénéfique.
"Bien que l'on n'ait pas de chiffres précis, la coopération en matière de capacités de production entre l'Afrique et la Chine s'est développée depuis le sommet du FCSA à Johannesburg. J'en suis convaincue. Et c'est pourquoi nous sommes ici pour mieux comprendre les progrès que nous avons faits et comment nous pouvons faire mieux pour approfondir cette coopération", a-t-elle poursuivi.
Au cours de ces trente dernières années, la Chine a démontré sa capacité à définir sa propre voie de développement en battant des records de croissance économique. "Le succès de la Chine est instructif et nous, les Africains, devrons apprendre de l'expérience de la Chine et partager également nos propres expériences entre nous et avec la Chine afin de parvenir à un développement commun", a-t-elle dit.
La représentante de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) à la conférence de Shanghai, Léa-Elisabeth Crozon-Cazin Sickout, a dit partager le point de vue de Mme Maphanga, en indiquant que la CEEAC et la Chine avaient déjà signé un protocole d'accord pour renforcer leur coopération en vue d'obtenir des résultats mutuellement bénéfiques.
Cette experte en promotion du commerce et du secteur privé a souligné qu'avec une coopération en matière de capacités de production avec la Chine, les pays d'Afrique centrale pourraient profiter de l'expérience, du savoir-faire et des technologies chinoises. Les échanges commerciaux entre la CEEAC la Chine ont vraiment progressé depuis le sommet de Johannesburg et il existe une très belle perspective de coopération entre les deux parties à l'avenir, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le ministre mauricien de l'Intégration sociale et de l'Autonomisation économique, Pradeep Roopun, également présent à la conférence de Shanghai, a fait part de sa pleine confiance dans le développement de la coopération sino-africaine, affirmant que "le moment est venu pour que la Chine exporte son expertise, sa connaissance, son savoir-faire et sa technologie en Afrique".