BEIJING, 9 septembre (Xinhua) -- Des observateurs étrangers spécialisés dans la Chine ont salué le rôle plus actif et plus mature que le pays joue au sein du G20 en présidant avec succès un sommet qui a mis en avant l'innovation et la coopération en vue de stimuler la croissance de l'économie mondiale.
Le sommet du G20 s'est clôturé lundi dans la ville chinoise de Hangzhou (est) avec l'adoption d'une déclaration soulignant l'orientation et les objectifs de développement du groupe et avec le Consensus de Hangzhou sur la facilitation de la croissance économique mondiale par des mesures à long terme, globales, ouvertes, innovantes et inclusives.
APPEL A L'INNOVATION ET A LA COOPERATION
La Chine a joué un "rôle essentiel" au sommet du G20, appelant les économies majeures du monde à promouvoir l'innovation et la coopération, a déclaré Gustavo Girado, directeur du cabinet-conseil portègne Asia & Argentina, dans un récent entretien à l'agence Xinhua.
L'accueil par la Chine de cette réunion a permis de recentrer le groupe vers ces deux facteurs, qui pourraient jouer un rôle clé dans la reprise de l'économie mondiale, a indiqué M. Girado.
Alors que le terrorisme et les actes de violence représentent une menace continue à la stabilité mondiale, la Chine "voulait reorienter l'ordre des intérêts vers les questions institutionnelles et économiques qui ont été à l'origine de la montée en puissance du groupe", a-t-il expliqué.
Assumant la présidence du G20 pour 2016, la Chine a donné le ton et établi le programme du groupe en définissant le thème de son récent sommet : "Vers une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et inclusive".
"Il est évident que les orientations générales que la Chine a proposées pour le programme de la réunion ont été inclues dans la déclaration finale du groupe, et c'est important", a déclaré Gustavo Girado, ajoutant que cela pourrait permettre d'élever la barre lors du prochain sommet du G20 que l'Allemagne accueillera l'an prochain à Hambourg.
Les membres du G20 "se sont mis d'accord sur les orientations pour coordonner (leurs) politiques et stimuler la croissance en encourageant l'innovation, qui est un sujet particulièrement important pour le président (chinois) Xi Jinping, qui a pris cette initiative", a fait remarquer l'économiste.
Une récession est le défi principal pour le développement de l'économie mondiale, a estimé M. Girado.
"Le ralentissement de l'économie de la Chine, qui traverse une période de réformes, est une question réelle", a noté M. Girado, ajoutant que le coeur de la question est que beaucoup de pays dépendent du dynamisme de l'économie chinoise.
Par conséquent, le monde prête une grande attention à la Chine et à ses projets de développement d'envergure, a-t-il ajouté.
"Les plans de développement régional hautement ambitieux, tels que l'initiative 'la Ceinture et la Route', soutenus par les financements d'entités multinationales telles que la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et la banque des pays BRICS, ont attiré l'attention du monde", a observé M. Girado.
Or, il a indiqué que le G20 était un bloc où coexistent des économies développées et émergentes qui divergent parfois à cause "d'importants et de forts intérêts rivaux".
"C'est sur ce point que la Chine joue un rôle essentiel et qu'elle semble avoir pris bonne note de cela. Aujourd'hui, ses intérêts sont liés plus que jamais aux progrès de ses partenaires, même les petits", a-t-il noté.
"La Chine a été fondamentale dans la promotion de la coopération pour stimuler l'innovation et dans l'encouragement d'initiatives individuelles et de programmes de coordination dans différents domaines, notamment le soutien envers un système commercial multilatéral", a-t-il ajouté.
PRISE EN COMPTE DES INTERETS DES PAYS EN DEVELOPPEMENT
En tant que premier pays en développement du monde, la Chine a invité un nombre record de pays émergents au sommet du G20, y compris l'Egypte, qui n'est pas membre du G20.
"C'est la première fois que l'Egypte (...) prend part à un tel grand événement considéré par les économistes comme étant 'le conseil d'administration de l'économie mondiale' (...) au moment où le gouvernement égyptien redouble d'efforts pour réformer son économie et fait face à un nombre de défis énormes", a observé mercredi le quotidien égyptien Al-Ahram.
Dans un autre article publié dans le même journal, Mohamed Fayez Farahat, chef du service des études asiatiques au Centre d'études politiques et stratégiques Al-Ahram, a estimé que la participation de l'Egypte au sommet du G20 "a des effets importants non seulement sur le poids croissant de l'Egypte au sein de la communauté internationale, mais aussi sur le développement du G20 lui-même".
L'auteur a aussi appelé à reconsidérer la structure du G20, notant que l'un des éléments fondamentaux de la création du bloc était d'assurer une représentation plus équitable des puissances et des marchés émergents dans la gestion de l'économie mondiale.
Mansour Abou el-Azam, un journaliste et écrivain égyptien, a quant à lui jugé que la Chine avait offert au monde un excellent modèle à travers l'organisation du sommet de Hangzhou, événement grâce auquel la Chine a montré sa capacité à jouer un rôle actif et mature dans les affaires mondiales.
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