CONAKRY, 7 septembre (Xinhua) -- "La tenue du sommet du G20 à Hangzhou pilotée par la Chine va permettre d'équilibrer les forces politiques et économiques et même sociales au niveau mondial", a estimé Amadou Tidiane Sow, inspecteur et analyste financier de la Banque centrale de la République de Guinée, dans une interview accordée à Xinhua.
M. Sow a rappelé que le G20 est un cénacle au sein duquel la politique économique et financière est coordonnée au niveau mondial entre pays développés et pays émergents.
Pour lui, le fait que la Chine préside ce sommet du G20 constitue un espoir pour les pays africains, car, dit-il, "la Chine est un exemple de développement réussi pour l'Afrique".
"Actuellement la Chine, c'est quand même la deuxième puissance économique mondiale après les Etats-Unis", a noté l'analyste financier, en jugeant que c'est pourquoi "aucun pays n'est condamné à rester dans le sous-développement".
Ce qui signifie, selon lui, que "la Chine est un modèle que les pays africains peuvent copier et adapter à leur situation nationale" dans la logique d'un développement harmonieux réussi.
M. Sow a affirmé que compte tenu des programmes de coopération sino-africains, notamment le programme "matières premières contre infrastructures", dont la construction de barrages hydroélectriques et l'exploitation minière, la présence de la Chine au sein du G20 va contrebalancer les forces face aux puissances traditionnelles en Afrique.
L'analyste a par ailleurs salué la ratification par la Chine et les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le changement climatique. "Ils représentent plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre", a rappelé M. Sow. Or, pour que cet accord entre en vigueur, il faut que 55 pays représentant au moins 55% des émissions de CO2 le ratifient.
De l'avis de l'économiste guinéen, en matière de développement durable, les pays africains doivent avoir le financement nécessaire afin que leur développement soit un modèle non polluant et respectueux des normes environnementales mondiales.
Interrogé sur les opportunités dont les pays africains pourraient bénéficier de la part des pays émergents regroupés au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), il juge qu'ils offrent une alternative en termes de développement et de financement.
A propos des enjeux du sommet du G20 en Chine, M. Sow rappelle que le G20 représente quelque 90% de l'économie mondiale et que l'Afrique doit rechercher ses financements auprès de ces pays-là.
"L'enjeu, c'est non seulement la levée des fonds pour le financement des pays africains, mais aussi la sauvegarde de l'environnement mondial, notamment les nombreuses forêts vierges qui existent en Afrique", a-t-il conclu.