BEIJING, 26 février (Xinhua) -- Les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 devraient coordonner leurs politiques pour soutenir la reprise fragile de l'économie mondiale lors de leur rencontre vendredi et samedi à Shanghai.

Le marché attend un message de cette réunion après un début d'année difficile sur les marchés financiers de la planète.

"Les grandes économies du monde ont intérêt à renforcer leur coopération sur fond de faible reprise économique mondiale et de marchés financiers volatils", estime Gao Haihong de l'Institut d'économie et de politique du monde à l'Académie chinoise des sciences sociales.

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié mardi un rapport soulignant les risques croissants pesant sur la reprise économique mondiale, appelant à une action urgente et audacieuse pour soutenir la croissance.

Le FMI avait prévu en janvier dernier une croissance mondiale de 3,4% en 2016, mais il vient d'indiquer qu'il comptait ajuster ce chiffre à la baisse lors de l'annonce de ses prochaines prévisions attendues en avril.

La présidente de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen, sera sous les projecteurs, car les analystes estiment que les incertitudes sur la politique monétaire américaine ont été une cause principale des turbulences actuelles sur le marché financier mondial. Les experts disent que la Fed va subir des pressions pour ralentir le rythme des hausses envisagées de ses taux d'intérêt.

La Corée du Sud suivra de près tout indice concernant les décisions de la Fed cette année, note Han Jae-jin de l'Institut de recherche Hyundai.

Ramiro Alves da Silva, fonctionnaire au ministère brésilien des Finances, pense pour sa part que l'économie mondiale est exposée à des risques baissiers.

Son supérieur, le ministre Nelson Barbosa, devrait présenter à Shanghai les réformes que son gouvernement va mener en matière de fiscalité et de sécurité sociale au moment où le Brésil est englué dans une sévère récession.

"Cette année, le G20 se concentre sur l'adoption de réformes structurelles en vue de contribuer à la croissance économique dans les pays membres", a relevé le ministère des Finances. Pour M. Da Silva, le gouvernement brésilien espère que ce sommet va offrir l'occasion de discuter des moyens permettant d'aider les économies émergentes.

Le ministre chinois des Finances, Lou Jiwei, et le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, seront également au centre de l'attention. Alors que leur pays préside cette année le G20, le sommet de Shanghai sera destiné à discuter des réformes structurelles et du renforcement de la coopération économique et de la coordination des politiques.

La Chine intensifie également sa communication avec les marchés afin d'apaiser les inquiétudes sur ses perspectives économiques. Beijing estime que les craintes concernant l'économie chinoise sont infondées.

L'économie chinoise a certes connu un ralentissement relatif, car le pays mène une transformation économique, mais son taux de croissance, qui a été de 6,9% l'année dernière, est toujours parmi les plus élevés au monde.

Des experts russes ont pour leur part indiqué que leur pays était désireux de connaître les orientations des grandes économies telles que les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon et la Chine.

Pour Moscou, l'un des principaux sujets de discussion à Shanghai sera de savoir comment faire face aux impacts des facteurs externes, en particulier les changements dramatiques des prix des matières premières, disent-ils.

Cependant, les experts conviennent également du fait qu'il n'est pas facile pour ce groupe très diversifié de ministres et de gouverneurs de coordonner leurs politiques.

"Je pense que les décideurs politiques devraient se concentrer sur des mesures visant à soutenir la croissance", déclare M. Gao. "Ils devraient également rassurer les investisseurs sur le fait que la volatilité des marchés a été tellement spectaculaire que cela ne reflète pas exactement l'état de l'économie réelle", dit-il.

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