Par Chen Junxia et Martina Fuchs
VADUZ (LIECHTENSTEIN), 4 juin (Xinhua) -- Le prince héréditaire Alois du Liechtenstein a confié dans une interview exclusive récemment accordée à Xinhua qu'il espérait renforcer davantage les relations entre la principauté et la Chine.
"Nous avons pu renforcer les liens entre nos deux pays, en particulier au cours des 10, 15 dernières années", a-t-il souligné au château de Vaduz, la résidence principale de la famille princière habituellement fermée au public.
"Maintenant, pour le moment, c'est un peu difficile en raison de la situation pandémique, mais je suis convaincu que la situation s'améliorera bientôt et que nous pourrons approfondir davantage notre relation au cours des prochaines années".
La principauté du Liechtenstein, doublement enclavée, est le sixième plus petit pays du monde avec une population d'environ 38.000 habitants et se situe au cœur des Alpes entre la Suisse et l'Autriche. Elle a célébré son 300e anniversaire en 2019. Sa langue officielle est l'allemand et sa devise est le franc suisse.
La maison princière du Liechtenstein fait partie des plus anciennes familles nobles du monde. Le prince Alois est le fils aîné du prince souverain Hans-Adam II et de la princesse Marie. En vertu de la loi de la maison de la famille princière, il est destiné à succéder à son père sur le trône. Il exerce les fonctions de régent de la principauté depuis le 15 août 2004.
PROMOTION DES RELATIONS BILATERALES
La Chine et le Liechtenstein ont célébré l'an dernier le 70e anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques entre eux.
Le président chinois Xi Jinping a indiqué que bien que la Chine et le Liechtenstein soient très éloignés et aient des histoires et des cultures, des tailles et des niveaux de développement différents, la distance et les différences n'ont pas empêché la coopération et les échanges amicaux entre les deux pays.
Le prince Alois, qui s'est déjà rendu lui-même en Chine, a affirmé que le président Xi pourrait jouer un rôle important dans la promotion des relations bilatérales avec le Liechtenstein.
"Nous avons constaté un fort développement de notre relation après la participation du Liechtenstein à l'Exposition universelle (World Expo 2010) à Shanghai (...) Nous avons constaté par la suite un fort développement de cette relation, donc je suis convaincu qu'il peut jouer un rôle important pour développer encore davantage à l'avenir", a-t-il souligné.
Interrogé sur l'appel du président Xi au multilatéralisme pour lutter contre la pandémie de nouveau coronavirus, le prince Alois a noté qu'"en tant que très petit pays orienté vers l'exportation, le Liechtenstein comprend l'importance de la relation nationale, du multilatéralisme. Nous devons également nous attaquer à des problèmes comme la pandémie, comme le changement climatique, ensemble au niveau international. Nous essaierons de faire de notre mieux à cet égard".
"Le défi est toujours d'amener la communauté internationale à faire des pas pertinents dans cette direction et nous essayons d'être aussi utiles que possible, en particulier auprès d'organisations internationales comme l'ONU, comme l'AELE, pour aider la communauté internationale à faire des pas dans cette direction", a constaté le régent.
Avec la Norvège, l'Islande et la Suisse, le Liechtenstein fait partie de l'Association européenne de libre-échange (AELE) qui regroupe des pays appartenant au marché unique européen sans faire partie de l'Union européenne.
UN CENTRE D'AFFAIRES CLE
L'économie du Liechtenstein est axée sur les secteurs de l'industrie, de la fabrication et des services.
Interrogé sur les perspectives de commerce et d'investissement avec la Chine, le prince Alois a insisté: "Le Liechtenstein a une économie très largement diversifiée et très tournée vers l'exportation. Nous avons des entreprises dans tous les types de secteurs de l'industrie manufacturière, mais aussi dans le secteur des services, en particulier le secteur des services financiers".
"Je vois le principal coup de pouce à l'avenir, comme par le passé, avec nos grandes entreprises actives à l'international et pour elles, la Chine est certainement un marché intéressant".
Le Liechtenstein, avec ses châteaux médiévaux, ses paysages alpins et ses villages pittoresques, est également connu comme une plaque tournante financière. La première banque de la principauté a été fondée en 1861 et depuis lors, le secteur financier s'est développé pour devenir une partie importante de l'économie nationale. Aujourd'hui, elle emploie environ 16% de la main-d'œuvre du pays.
"Le commerce entre la Chine et le Liechtenstein est également inclus dans l'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine. Donc, c'est quelque chose qui dépend particulièrement de la Suisse et de la Chine pour réaliser de nouvelles améliorations à cet accord de libre-échange qui profiteraient également au Liechtenstein", a souligné le prince Alois.
"En plus de cela, dans les domaines qui ne sont pas inclus dans cet accord de libre-échange, par exemple du côté des services, mais aussi en ce qui concerne un accord de double imposition, là-bas, il pourrait être logique que nous essayions également de travailler à de nouvelles améliorations pour continuer à faciliter le commerce entre nos deux pays", a-t-il ajouté.
COOPERATION SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, LE TOURISME
Le prince Alois a également déclaré qu'il envisageait une plus grande coopération avec la Chine dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
"Nous avons à la fois en Chine et au Liechtenstein des entreprises qui proposent des produits qui peuvent aider à lutter contre le changement climatique. Je pense que nous pouvons travailler sur la coopération de ce côté-là, en s'offrant mutuellement ces produits", a-t-il souligné. "Ensuite, nous pouvons également essayer de travailler ensemble au niveau international, notamment à l'ONU, pour avoir de bonnes initiatives en matière de changement climatique".
Interrogé sur ses perspectives concernant le tourisme, le fils d'Hans-Adam II s'est dit optimiste quant au fait que les flux touristiques en provenance de Chine allaient augmenter à nouveau.
"La situation pandémique risque de rendre la tâche encore difficile au cours des deux, trois prochaines années. Nous devons donc voir comment cela va évoluer, mais je suis confiant à plus long terme que nous verrons une bonne reprise". Fin
