France : cinq ans de prison dont deux ferme requis contre François Fillon dans l'affaire du PenelopeGate (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2020-03-11 à 09:26
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PARIS, 10 mars (Xinhua) -- Le Parquet national financier (PNF) a requis mardi cinq ans de prison dont deux ferme à l'encontre de l'ancien candidat Les Républicains (LR) à l'élection présidentielle française et ex-Premier ministre François Fillon jugé dans le cadre de l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope Fillon, elle aussi poursuivie par la justice.

Au terme de deux semaines d'audience devant le tribunal correctionnel de Paris, le procureur a livré mardi un réquisitoire implacable à l'encontre de François Fillon dans l'affaire dite du PenelopeGate qui avait provoqué un séisme politique sans précédent lors de la campagne présidentielle de 2017 et conduit à la défaite du candidat LR dès le premier tour d'une élection pourtant jugée imperdable par sa famille politique.

L'accusation a requis cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme, dix ans d'inéligibilité et 375.000 euros d'amende, ainsi que trois ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende contre son épouse Penelope Fillon. Contre le maire de Sablé-sur-Sarthe Marc Joulaud, ancien suppléant et fidèle de François Fillon à l'Assemblée, ont été requis deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.

La défense a annoncé qu'elle plaidera la relaxe mercredi.

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy (2007-2012) comparaît devant la justice pour "détournement de fonds publics par personne chargée d'une mission de service public", "complicité et recel de ce même délit", "complicité et recel d'abus de bien sociaux et déclaration mensongère à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)".

Les enquêteurs ont évalué à près d'un million d'euros les sommes perçues par Penelope Fillon, du début des années 1980 à 2013, pour des emplois supposément occupés à l'Assemblée nationale comme assistante parlementaire et à La Revue des deux mondes en qualité de "conseillère littéraire". L'information avait été révélée en janvier 2017 par Le Canard Enchaîné.

L'accusation a dénoncé mardi le "profond sentiment d'impunité" de l'ancien Premier ministre et le "cynisme d'un homme qui a fait de la probité une marque de fabrique" et qui "ne doit ses déboires politiques qu'à ses propres turpitudes", ont rapporté plusieurs médias nationaux. Elle a appelé à rendre "une décision à la hauteur de la légitime exemplarité attendue d'un prétendant à la magistrature suprême", ont-ils indiqué.

Elle a par ailleurs qualifié Mme Fillon de "victime en quelque sorte consentante des agissements de son mari".

"Attribuer un caractère professionnel à la moindre de ses activités, même les plus anodines comme rapporter du courrier ou discuter avec des gens en faisant ses courses relève de la mauvaise foi", a estimé le procureur alors que les accusés ont produit dès l'ouverture de l'enquête toutes sortes de documents dans l'espoir de démonter la réalité du travail de Penelope Fillon.

Le PNF a également demandé la condamnation de François Fillon pour l'omission intentionnelle d'un prêt de 50.000 euros dans sa déclaration à la HATVP.

Dans la foulée du PenelopeGate, François Fillon s'est retiré de la vie politique à l'issue de l'élection présidentielle de 2017.

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