France : recrudescence des violences urbaines en banlieue parisienne (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-11-06 à 06:05
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PARIS, 5 novembre (Xinhua) -- Des actes de violences qui se manifestent par des dégradations de mobiliers urbains et des attaques à coup de cocktails Molotov, des barres de fer ou des mortiers contre les pompiers et forces de police se sont multipliés ces derniers mois en banlieue parisienne.

Le dernier acte de violence en date, est l'incendie d'un chapiteau de cirque samedi dernier à Chanteloup-les-Vignes en Yvelines, suite à un affrontement violent entre de jeunes encagoulés et les policiers.

Selon le préfet du département, Jean-Jacques Brot, les policiers et les pompiers qui ont essuyé, des tirs de mortiers, des jets de projectiles et de cocktails Molotov sont tombés dans un "guet-apens" alors qu'ils étaient venus éteindre des poubelles en flamme.

Le même mode opératoire a été utilisé à Mantes-la-Jolie qui a également été le théâtre de violents heurts entre jeunes des quartiers et les forces de l'ordre le 24 octobre dernier, qui ont fait deux blessés et plusieurs dégâts matériels.

Les mêmes cas de violences urbaines ont eu lieu en mi-octobre à Trappes et Sartrouville où les policiers en patrouilles ont été pris à partie par des bandes de jeunes. Cette recrudescence des violences en banlieue parisienne est liée au trafic de stupéfiant, ont estimé les autorités, mobilisées depuis les dernières violences de Chanteloup-les-Vignes.

"Nous sommes parfaitement conscients que lorsque nous bousculons le trafic des stupéfiants, cela crée des tensions, des déstabilisations", a réagi lundi le Premier ministre Edouard Phillipe tout en qualifiant ces violences d'actes de "petites bandes d'imbéciles".

Ce mardi, une délégation du gouvernement composée du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet et du ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, s'est rendue à Chanteloup-les-villes pour remercier les forces de police et rassurer les habitants.

Tout comme Edouard Philippe, M. Castaner a lié ces violences urbaines au trafic de stupéfiant menacé par la politique de reconquête républicaine qui a pour but de lutter contre la délinquance et les trafics dans les quartiers.

"Ceux qui pensent nous freiner en commettant ces violences se trompent. Nous continuerons avec détermination, pour que ces trafiquants qui considèrent qu'ils sont ici chez eux se rendent compte que ce n'est pas le cas", a déclaré mardi M. Castaner à Chanteloup-les-Vignes. Selon le ministre de l'intérieur, le nombre de réseaux de trafiquant démantelé depuis le début de l'année dans le département des Yvelines a augmenté de 50%.

La presse fait état de 205 réseaux de trafic de stupéfiant démantelés depuis janvier 2019, en Yvelines contre 145 toute l'année 2018. Cette lutte permanente contre le trafic de drogue en banlieue expliquerait les violences contre les forces de police selon plusieurs spécialistes.

Pour Jean-Michel Schlosser, spécialiste des questions de sécurité et de la sociologie de la violence, l'on est passé il y a quelques années dans les banlieues de violences "revendicatives" à violence "exutoire". Et la violence exutoire est "une forme de violence de la désespérance pour des raisons sociales, économiques et de reconnaissance. Aujourd'hui on est dans une violence comme raison de vivre", a expliqué sur BFMTV, M. Schlosser faisant allusion au trafic de drogue.

Deux personnes ont été interpellées suite à l'ouverture d'une information judiciaire après les violences de Chanteloup-les-Vignes. Selon la ministre de la Justice, ces incendies en bande organisée constituent des faits de nature criminelle auxquelles s'ajoutent des délits d'embuscade dont les policiers et pompiers ont été victimes.

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