NEW YORK, 23 juin (Xinhua) -- Le nouveau round du dialogue stratégique et économique annuel entre les États-Unis et la Chine (S&ED), qui doit débuter mardi à Washington, devrait être bénéfique pour les relations bilatérales au moins à trois égards, estiment des experts des relations sino-américaines.
Cet événement de deux jours, le septième du genre organisé depuis 2009, comportera des échanges complets et approfondis entre des délégations de haut niveau des deux parties, dirigées respectivement par le vice-Premier ministre chinois Wang Yang et par le conseiller d'Etat Yang Jiechi pour la Chine, et par le secrétaire d'Etat John Kerry et le secrétaire au Trésor Jacob Lew, pour les Etats-Unis.
Le dialogue S&ED est une plateforme "large" susceptible de couvrir "des questions stratégiques, des sujets capitaux comme le traité d'investissement bilatéral, ainsi que de nombreux domaines techniques", déclare à Xinhua le professeur de sciences politiques à l'université de Chicago, Dali Yang.
"Il est essentiel de reconnaître que les Etats-Unis et la Chine, en tant que deux plus grandes économies au monde, ont des intérêts communs importants les incitant à travailler ensemble sur de nombreuses questions malgré quelques divergences", ajoute M. Yang, un expert bien connu de la politique et de l'économie de la Chine.
D'après Avery Goldstein, directeur du Centre d'étude de la Chine contemporaine à l'université de Pennsylvanie, l'une de ces questions pourrait être les changements climatiques.
Après la rencontre entre le président américain Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping l'année dernière à Beijing, "les Américains et les Chinois ont annoncé qu'ils travailleraient ensemble pour la prochaine grande conférence internationale sur les changements climatiques", rappelle le professeur de politique et de relations internationales.
"Je pense que c'est un domaine dans lequel nous pouvons nous attendre à voir une coopération", affirme-t-il à Xinhua, indiquant qu'il anticipait "de nouveaux progrès dans les déclarations de soutien des Etats-Unis et de la Chine en faveur de certaines initiatives climatiques".
Une autre grande question pourrait concerner le traité d'investissement bilatéral entre les deux pays, estime le professeur Goldstein.
"Si les discussions progressent suffisamment pour qu'une annonce puisse être faite en septembre, ce serait un domaine dans lequel je pense que les deux pays aimeraient voir des progrès", déclare le professeur, ajoutant que "cela ne sera pas excessivement facile".
Aux yeux de nombreux analystes politiques et diplomatiques, le dialogue de cette année est d'autant plus important que le président Xi fera sa première visite aux Etats-Unis en septembre.
Le professeurs Yang estime que le dialogue "donnera le ton pour la prochaine visite du président Xi". Selon David Dollar, chercheur principal du L. Thornton Chian Center (Brookings Institution), basé à Washington, le dialogue de cette année n'aboutirait pas de "résultats concrets". Mais il peut "mettre la table pour une bonne visite de Xi, qui serait en soi une réalisation importante", dit-il dans l'aperçu collectif sur le dialogue, publié sur le site internet de Brookings.
Selon les experts, outre le renforcement de la coopération et la préparation de la visite du président Xi, le dialogue S&ED offre également une occasion aux deux parties pour discuter des problèmes dans leurs relations et parvenir à une meilleure compréhension des préoccupations l'une de l'autre.
Le professeur Yang estime que les deux parties pourraient aborder, pendant le dialogue de deux jours, les sujets les plus controversés, tels que la mer de Chine méridionale et la sécurité informatique.
Pour le professeur Goldstein, il n'y aurait pas de progrès sur le plan stratégique, mais "il est important qu'il y aura beaucoup de discussions sur les problèmes récents entre les Etats-Unis et la Chine".
Sur certaines questions économiques comme la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), l'initiative " Une ceinture, une Route" ainsi que les efforts des Etats-Unis pour le Partenariat Trans-Pacifique, les deux parties doivent également "clarifier l'une à l'autre ce que sont exactement leurs intentions " et "il est bon pour eux d'avoir "des conversations directes", ajoute le professeur.
Il estime que la situation "n'est pas alarmante" bien que les préoccupations augmentent aux Etats-Unis face à la montée de la Chine.
En fait, c'est un moment où les deux pays tentent vraiment de " comprendre plus précisément les intentions de l'autre", et ils " doivent apprendre à gérer leurs relations", dit-il.