KABOUL, 14 avril (Xinhua) -- La conférence historique de Bandung qui a réuni en 1955 des nations asiatiques et africaines en Indonésie demeure crédible dans le contexte du nouvel ordre mondial, a déclaré Rangin Dadfar Spanta, homme politique d'expérience et ancien ministre afghan des Affaires étrangères, dans une entrevue récente accordée à Xinhua.
En 1955, des représentants de 29 nations d'Asie et d'Afrique se sont rassemblés à Bandung, en Indonésie, pour discuter d'indépendance, de paix et de prospérité économique. La conférence a adopté un communiqué final contenant 10 principes prônant le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de toutes les nations et la reconnaissance de l'égalité entre toutes les races et entre toutes les nations. L'Afghanistan était également invité à la conférence.
Les principes de base de l'esprit de Bandung sont la solidarité, l'amitié et la coopération.
Dans une entrevue exclusive accordée à Xinhua plus tôt ce mois-ci, l'ancien ministre afghan des Affaires étrangères et ancien conseiller présidentiel à la sécurité nationale a indiqué que les principes en 10 points de la Conférence de Bandung mettaient l'accent sur la non-ingérence, le respect de l'intégrité territoriale et de l'indépendance des pays et le respect de la Charte des Nations unies.
"Tous ces principes demeurent importants pour la co-existence de nos pays et peuples dans le monde, surtout pour les pays asiatiques".
"Je crois qu'aujourd'hui, nous avons besoin d'une voix unifiée pour ces pays, et la République populaire de Chine, selon moi, devrait jouer un rôle de premier plan à cet égard", a observé l'homme politique chevronné.
Rangin Dadfar Spanta a également décrit la Chine comme étant une bonne amie de l'Afghanistan et l'a appelée à jouer un rôle plus actif dans la paix et la stabilité de la région et du monde entier.
"La Chine est la deuxième puissance économique et a le potentiel d'investir dans les ressources naturelles d'Afghanistan, et la Chine peut également améliorer la connectivité de l'Afghanistan avec les pays de la région", a estimé M. Spanta.
Au sujet des liens sino-afghans, l'ancien chef de la diplomatie afghane a indiqué que "les relations bilatérales sont exceptionnelles et les autres pays peuvent apprendre de nos relations basées sur le respect mutuel, la coopération, le bon voisinage, l'absence de conflits et le soutien mutuel dans les dossiers nationaux et internationaux".
"Nous sommes très fiers d'avoir la Chine comme voisin, et comme bon voisin", a ajouté M. Spanta, qui a été le conseiller à la sécurité nationale de l'ancien président afghan Hamid Karzaï.
Notant qu'il y a encore un écart entre la coopération économique potentielle et réelle entre les deux pays, le diplomate vétéran a mentionné que la Chine a un grand potentiel et des capacités d'investissement alors que l'Afghanistan est riche en ressources naturelles.
A propos du rôle de la Chine sur la scène internationale, l'ancien ministre afghan des Affaires étrangères a indiqué qu'"en tant que nation de premier plan et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine doit jouer un rôle actif pour assurer la résolution pacifique de conflits et disputes dans le monde, par exemple dans la résolution du conflit au Moyen Orient et des différends entre l'Iran et les puissances occidentales".
"A mon avis, par-dessus tout, la Chine peut jouer un rôle d'unification des nations asiatiques pour qu'elles élaborent une politique de défense collective afin de résoudre nos problèmes domestique. L'Asie est notre continent et la Chine doit jouer un rôle actif de rapprochement des pays", a-t-il déclaré.
Saluant la politique étrangère de la Chine, M. Spanta a rappelé que la Chine a une "tradition de non-ingérence" et de relations de bon voisinage, surtout avec l'Afghanistan et que "nous n'avons jamais eu de conflits dans l'histoire".
Au sujet de la construction de l'initiative chinoise de la Ceinture économique de la route de la soie, M. Spanta a affirmé que "Maintenant, la revitalisation de cette route historique a une pertinence symbolique pour nous et pour la mettre en pratique aujourd'hui, il faut utiliser l'Afghanistan comme point de contact entre la Chine à l'est, le golfe Persique à l'ouest et les pays d'Asie centrale, les Etats membres de la SAARC dont le Pakistan et l'Inde".
Il a souligné que la revitalisation de la route de la soie constituerait d'un côté un processus de réalisation de l'intégrité et de coopération régionales et d'un autre, donnerait la chance aux pays de la région de jouer un rôle actif dans le processus de mondialisation et de croissance et de développement économiques.