BEIJING, 19 mars (Xinhua) -- L'Allemagne, la France et l'Italie ont décidé d'adhérer à la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII) siégeant à Beijing, en Chine. Cette décision courageuse et pourtant rationnelle a révélé l'attractivité et l'influence de la BAII, étant donné la difficulté pour les principaux membres de l'UE de parvenir à un consensus sur les questions liées à la Chine au sein de leur bloc, où ils se contentent de temporiser.
Dans une communauté internationale interdépendante, la coopération gagnant-gagnant est le mot d'ordre actuel, plus que les réalisations individuelles. La BAII n'est en aucun cas un jeu à somme nulle. Elle ne sert la soif d'hégémonie ou de domination de personne. A l'inverse, il s'agit d'une plate-forme réciproque, efficace et inclusive où les Etats membres peuvent rechercher la coopération mutuellement bénéfique.
La BAII est un complément utile et dans une certaine mesure indispensable aux organismes de prêt internationaux tels que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque asiaque de développement (BAD), dont l'efficacité et les capacités sont insuffisantes. En toute franchise, le FMI et la BAD ne peuvent pas répondre parfaitement aux besoins énormes et toujours croissants des investissements dans les infrastructures en Asie. Dans ce contexte, la fondation de la BAII pourrait les aider à mieux faire face à la hausse de la demande et à créer une concurrence cruellement nécessaire dans le système de prêt monopolisé par Washington.
En rejoignant la BAII, l'Allemagne, la France et l'Italie se sont assurés des parts dans les investissements en plein essor en Asie. Alors que de plus en plus de pays occidentaux envisagent de rejoindre l'organisme de prêt dirigé par la Chine, les Etats-Unis se sentiront toujours plus isolés s'ils continuent à s'y opposer.
Accuser la BAII de manquer de transparence tout en restant à l'écart de celle-ci ne défend pas la morale de Washington, car le meilleur moyen de guérir ce défaut autoproclamé serait de travailler au sein du nouvel organe financier asiatique, plutôt que de se contenter de critiquer de l'extérieur.
Washington paraît d'autant plus hypocrite que le président américain Barack Obama avait accusé la Chine d'opportunisme dans une interview accordée au New York Times en août dernier, dans laquelle le chef d'Etat accusait la Chine de ne pas assumer plus d'obligations internationales. Or, lorsque la Chine prend des mesures dans ce sens comme elle le fait avec la BAII, Washington cherche à la boycotter.
La BAII a clairement démontré la volonté de la Chine de partager ses opportunités de développement avec le monde entier. La BAII est ouverte à toutes les parties intéressées, y compris aux Etats-Unis.