Le ralliement des Européens à la BAII, nouveau point de départ du développement du lien Chine-UE (COMMENTAIRE)

Publié le 2015-03-19 à 21:50 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 19 mars (Xinhua) -- Avec le Royaume-Uni qui a choisi la semaine dernière de devenir membre de la BAII et la décision de la France, de l'Allemagne et de l'Italie d'en faire autant, les quatre plus grandes économies de l'Union européenne (UE) se trouveront au fondement de l'initiative de 100 milliards de dollars proposée par la Chine.

Malgré les préoccupations du gouvernement américain concernant "les standards de gouvernance et de prêt" de la nouvelle institution financière multilatérale, les Européens ne veulent pas s'arrêter là. Le Luxembourg a également soumis sa candidature le lendemain, a confié le ministre luxembourgeois des Finances Pierre Gramegna à Xinhua mercredi.

Selon des sources bien informées, la Suisse déposera probablement sa demande d'intégration la semaine prochaine.

L'arrivée des nouvelles recrues a été chaleureusement accueillie par la Chine, pays initiateur d'une ceinture économique de la Route de la soie et la Route maritime de la soie du XXIe siècle, dont la BAII fait partie.

"La BAII est une organisation multilatérale ouverte et participative. Nous accueillons les pays intéressés à la rejoindre", a indiqué Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Cette participation pourrait leur permettre d'influencer la manière selon laquelle la BAII opère, ce qui va aider à modeler les investissements dans les infrastructures à travers l'Asie et à s'assurer que la nouvelle banque inclut les hauts principes de gouvernance et de transparence dans les décisions relatives à l'investissement, a estimé Kay Swinburne, membre du Parlement européen (PE) et porte-parole pour les affaires économiques et monétaires des Conservateurs et Réformistes européens (CRE), le troisième plus grand groupe du PE.

L'intégration des pays européens à la BAII indique non seulement que l'organisation a un futur prometteur, mais démontre également que l'idée d'un bénéfice mutuel et d'une coopération gagnant-gagnant préconisée par la Chine a été acceptée par l'Europe.

Aux yeux d'observateurs, cela représente un nouveau point de départ du développement du lien Chine-UE, alors que cette année marque le 40e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, notamment en terme de contribution à la croissance de l'économie mondiale.

Au fil du temps, l'interdépendance entre la Chine et l'UE, deux économies qui représentent un tiers du poids économique mondial, ne cesse de s'accroître. Depuis dix ans, l'UE est le premier partenaire commercial de la Chine et la Chine est le deuxième partenaire commercial de l'UE.

S'efforçant de construire un partenariat caractérisé par la paix, la croissance, la réforme et la civilisation, les deux partenaires œuvrent à porter le volume du commerce bilatéral à 100 milliards de dollars d'ici 2020.

Néanmoins, l'objectif quantitatif ne suffit pas pour décrire le gigantesque potentiel dont jouissent les deux partenaires. Lors de sa visite en Europe en avril dernier, le président chinois Xi Jinping a appelé à faire de la Chine et de l'UE le "double moteur" de la croissance économique mondiale en construisant un grand marché eurasiatique, où le personnel, les entreprises, les capitaux et les techniques circuleraient librement et se mettraient en valeur.

Une fois mise en service, la BAII fournira des soutiens financiers aux projets d'infrastructures asiatiques. Elle promouvra les investissements dans différents domaines, à savoir les transports, l'énergie, les télécommunications, l'agriculture et l'urbanisation, a précisé le ministère britannique des Finances.

"Le manque d'investissements dans l'infrastructure constitue un défi mondial. En Asie comme en Europe, il y a des besoins importants pour l'investissement. Les investissements dans l'infrastructure en Asie sont vivement encouragés et constituent également une opportunité d'affaires pour les entreprises européennes", a déclaré Mina Andreeva, porte-parole de la Commission européenne.

La décision de pays européens repose sur un jugement judicieux sur l'avenir de l'Asie, continent hautement solvable et en pleine croissance. Selon le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), d'ici 2025, 60% des projets de travaux de construction de la planète se dérouleront en Asie, qui aura besoin d'investissements à hauteur de 5.300 milliards de dollars.

"Inciter les nations européennes à rejoindre la BAII en tant que membres fondateurs, c'est démontrer la relation grandissante et symbiotique qui unit l'Europe à l'Asie", a déclaré Mme Swinburne.

Dans son article intitulé "Faisons le pari de la nouvelle Route de la soie", l'ex-Premier ministre français Dominique De Villepin appelle les Français à saisir "ce fil entre Est et Ouest", dans une période où "la mondialisation change de forme et de centre de gravité".

"Il s'agit de combler le vide humain, politique et économique, qui sépare les deux pôles de prospérité du Vieux Monde, Europe et Asie orientale (...), à travers de nombreux projets d'infrastructures, portuaires, ferroviaires, autoroutières, mais aussi financières et de communication", a écrit M. De Villepin, lors de la description de la Ceinture et la Route, dont la mise en œuvre nécessite la contribution de la Chine et de l'UE.

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