BISSAU, 27 février (Xinhua) -- Le président élu Umaro Sissoco Embalo est investi ce jeudi à Bissau comme président de la République par le premier vice-président du Parlement bissau-guinéens Nuno Gomes Na Biam.
Dans un bref discours, Umaro Sissoko Embalo a choisi la lutte contre la corruption, le trafic de drogue et le népotisme comme défis de sa présidence.
"Ma présidence luttera contre tous les maux qui affectent le pays", a déclaré M. Embalo, qui promet également de promouvoir "la réconciliation nationale".
Malgré l'absence du président de l'Assemblée nationale populaire de Guinée-Bissau Cipriano Cassama et sans autorisation de la Cour Suprême de Justice, la cérémonie a mobilisé les dirigeants de l'opposition qui ont soutenu M. Embalo au second tour des élections présidentielles.
Le président sortant José Mario Vaz a également participé à la cérémonie que le président du Parlement Cipriano Cassama considère comme "illégal et usurpation de compétence".
Dans un communiqué, le gouvernement dirigé par Aristides Gomes a déclaré que l'investiture du président de la République est de "la compétence exclusive du président du Parlement" et a appelé les forces de défense et de sécurité à assumer leurs rôles de "garant de l'ordre public".
Face à cette situation, le Premier ministre bissau-guinéen Aristides Gomes a rencontré ce jeudi avec urgence les représentants de la communauté internationale au pays, notamment ceux de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE), la Communauté des Pays de Langue portugaise (CPLP) et les Nations Unies (ONU) pour analyser la situation politique nationale, suite à l'investiture d'Umaro Sissoco Embalo en tant que président de la République qui a eu lieu contre la Constitution de la République.
"L'investiture d'Embalo est un coup d'Etat et révèle un affront à la Cour suprême de Justice et au Parlement", a déclaré le chef du gouvernement, Aristides Gomes, en réaction à l'acte d'investiture.
La Commission Nationale des élections (CNE) a déclaré Umaro Sissoko Embalo vainqueur du second tour des élections présidentielles avec 53,55% des voix, contre 46,45% de Domingos Simoes Pereira, un résultat que la Cour suprême de Justice a exigé "un nouveau dépouillement national des votes du second tour des élections présidentielles".