ADDIS-ABEBA, 3 février (Xinhua) -- Les pays africains ne peuvent se permettre d'ignorer le fardeau croissant que le manque de paix et de sécurité fait peser sur les femmes à travers le continent, a déclaré lundi Vera Songwe, secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA).
La secrétaire exécutive de la CEA a tenu ces propos lundi pendant une réunion de haut niveau sur le thème de l'égalité des sexes, qui se tenait à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, dans le cadre de la campagne continentale "Le Genre est mon agenda" (GIMAC).
"Chaque fois que les armes parlent en Afrique, ce sont les petites filles qui en souffrent et qui cessent d'aller à l'école. Les femmes meurent en grand nombre, et les abus sexuels liés aux conflits augmentent", a indiqué Mme Songwe lors de cette réunion consultative.
Elle a également souligné que les pays africains actuellement touchés par des conflits actifs, comme la Somalie, le Soudan du Sud et le Burundi, présentaient "des chiffres alarmants en termes de viols, d'esclavage sexuel, de prostitution forcée, de grossesse forcée, d'avortement forcé, de stérilisation forcée, de mariages forcés et de diverses autres formes de violences sexuelles".
"A travers tout le continent, le bruit assourdissant des armes à feu continue à étouffer la voix des femmes, les privant de dignité humaine dans des proportions sans précédent", a-t-elle déploré.
"Les femmes peuvent aider à améliorer la croissance économique de l'Afrique de façon exponentielle, et la croissance peut en retour aider les femmes africaines, ce qui contribuera ainsi à combler le fossé économique entre les sexes", a également indiqué la secrétaire exécutive de la CEA.
La situation actuelle des femmes à travers le continent "ne pourra pas s'améliorer avec des chiffres montrant par exemple que plus de 200 000 femmes ont été violées depuis la deuxième guerre du Congo. Nous devons faire taire les armes immédiatement", a-t-elle souligné.
L'adoption du mot d'ordre "Faire taire les armes : créer un environnement propice au développement de l'Afrique" comme thème annuel pour le continent africain, ainsi que la 33e session ordinaire de l'Assemblée de l'Union africaine (UA), qui doit se tenir sous peu, "attestent de l'engagement du continent en faveur de la paix et de la sécurité en tant qu'ingrédients essentiels du développement socio-économique", a indiqué Mme Songwe.