NOUAKCHOTT, 20 décembre (Xinhua) -- Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président mauritanien (2008-2019), a affirmé que son retour au pays après sa sortie du pouvoir en août dernier, est motivé par ses craintes pour l'avenir politique de la Mauritanie, ont rapporté vendredi les médias locaux.
"Je suis retourné au pays parce que je crains pour son avenir politique et je continue à avoir cette appréhension qui n'a cessé de grandir ces derniers jours ", a déclaré l'ancien chef d'Etat mauritanien au cours d'une conférence organisée, jeudi soir, à son domicile.
Ould Abdel Aziz fait allusion aux rapports devenus "tendus" avec son successeur l'actuel président Mohamed Ould Ghazouani, au sujet de la gestion de l'Union pour la République (UPR), parti qu'il avait fondé lui-même.
Par rapport aux changements envisagés au sein de ce parti, l'ancien président a souligné que "s'il y a eu des faits conformes à la loi, à la morale ou aux valeurs, je suis prêt à les accepter, mais j'ai trouvé que tout est en contradiction avec les lois et notamment avec la constitution qui régit le pays".
"Mon intervention découle de ma conviction liée au fait que la personnification des choses constitue une menace pour l'ancrage de la démocratie dans le pays", a-t-il poursuivi.
"Comme vous le savez, nos lois, notamment la constitution, interdisent au président de la république d'être à la tête d'un parti et même d'appartenir à ses instances dirigeantes", a-t-il rappelé, faisant allusion à la volonté du chef d'Etat actuel d'être "la seule référence" de ce parti.
Par rapport à son avenir politique, Ould Abdel Aziz a précisé qu'il va continuer à "exercer la politique à travers ce parti qui connait cette crise pour laquelle nous souhaitons une solution dans un avenir proche".
"Notre but n'est pas le retour au pouvoir, mais plutôt d'apporter notre contribution à l'ancrage de la démocratie dans le pays et en préserver les acquis", a-t-il souligné, ajoutant que "s'agissant de mes rapports avec l'actuel président de la république, je préfère qu'ils restent dans le cadre des relations personnelles".
Mohamed Ould Abdel Aziz avait quitté le pays en août après avoir passé le pouvoir à son successeur le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.