Le gouvernement tunisien ne prendra pas le risque de signer l'ALECA dans sa version actuelle, selon un responsable du gouvernement

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-06-16 à 00:06
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TUNIS, 15 juin (Xinhua) -- Un responsable tunisien a indiqué samedi que le projet d'accord de libre-échange présenté dans sa version actuelle par l'Union européenne (UE) ne sera pas accepté par le gouvernement tunisien.

"Telle qu'elle est présentée aujourd'hui, par l'UE à la Tunisie, l'offre actuelle de l'accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) ne sera signée par aucun gouvernement tunisien", a souligné Afif Chelbi, président du conseil d'analyses économiques, relevant de la présidence du gouvernement tunisien.

S'adressant aux journalistes samedi, à l'issue d'une rencontre sur cet accord tuniso-européen, le responsable tunisien a insisté sur le fait que "les négociations de l'ALECA doivent suivre les mêmes principes directeurs que ceux de l'accord d'association de 1995, avec l'UE, à savoir l'adoption d'une démarche progressive, la différenciation par secteurs et par produits et l'instauration de mesures de sauvegarde et d'exclusion du champ de l'accord de certains produits".

D'après les chiffres de M. Chelbi, ledit accord d'association a permis à la Tunisie de gagner 200 000 emplois, depuis l'année 1995 jusqu'à présent, "puisque le secteur industriel est passé de 400 000 à 600 000 emplois (...) d'autant plus que les exportations de la Tunisie vers l'UE sont passées de 3 milliards d'euros à 10 milliards d'euros actuellement, et ce, grâce aux mesures de sauvegarde et d'exclusion de certains produits, prises à cette époque", a expliqué M. Chelbi.

Ce dernier pense que "l'ALECA est plus difficile que l'accord d'association, les négociations doivent être menées dans l'intérêt de la Tunisie et tenir compte des spécificités des secteurs inscrits dans l'accord (agriculture et services), admettant que la Tunisie a besoin du marché européen".

Actuellement, les exportations tunisiennes vers le marché européen enregistrent une certaine stagnation à 10 milliards d'euros au moment où, à titre d'exemple, celles du Maroc sont passées de 7 milliards d'euros à 16 milliards d'euros.

"Si la Tunisie réussit sa transition aussi bien politique qu'économique, elle devrait au bout de 5 ans, doubler ses exportations, améliorer son taux de change et atteindre ses équilibres financiers, sinon le pays devrait faire face à un sort similaire au scénario de la Grèce", a indiqué M. Chelbi.

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