Niger : Ras-le-bol des populations face aux longues coupures d'eau et d'électricité (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-05-10 à 01:17
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NIAMEY, 9 mai (Xinhua) -- La capitale nigérienne, Niamey, ainsi que plusieurs autres agglomérations du pays, vivent depuis quelques semaines une situation inédite de longue pénurie d'eau et d'électricité, en ce mois de jeûne de ramadan, période de forte consommation d'électricité, a constaté Xinhua.

Cette situation est d'autant plus pénible que les coupures sont récurrentes et longues, la nuit comme le jour, et intervient à une période de fortes températures avec une moyenne de 44 à 46 degrés, dans le pays.

A Niamey, en plus des délestages très prononcés privant pendant longtemps une bonne partie de la ville de l'énergie électrique, l'eau potable a cessé de couler dans les robinets depuis plusieurs jours. Les quartiers périphériques sont les plus affectés, a-t-on constaté.

Face à cette situation devenue de plus en plus insupportable, la population très exaspérée, exprime son ras-le-bol.

"Les coupures nous rendent la vie difficile, surtout pendant le mois de ramadan", s'exprime une habitante du quartier Talladjé, qui dit avoir "passé quatre jours sans le courant électrique, sans aucune goûte d'eau dans le robinet".

"Pas d'eau, pas d'électricité, j'en ai ras-le-bol, c'est inhumain en ce mois béni du ramadan", renchérit un autre habitant, très en colère.

Pour Boubacar, enseignant, "en dépit de tous ces investissements colossaux dans le secteur, et de toutes les promesses des autorités, nous continuons à souffrir des coupures intempestives d'électricité, à quand la solution définitive à cette situation ?".

En effet, malgré les importantes potentialités énergétiques dont le regorge le pays (uranium, charbon minéral, énergie solaire et hydroélectricité avec le fleuve Niger), le taux d'accès à l'électricité y était de 12,22% en 2017, avec une forte dépendance vis-à-vis de l'extérieur, selon les statistiques officielles.

Toute la production nationale comprenant les achats auprès de la Société nigérienne de Charbon (Sonichar) et l'énergie produite dans les centrales de la Nigelec (Société nigérienne d'Electricité) ainsi que la contribution de la centrale diesel Goroubanda, près de Niamey, depuis 2017, était estimée, en 2017 à 364 gigawatts en production nationale, pour une consommation nationale qui grimpe à 1244 gigawatts, selon la ministre nigérienne de l'Energie Amina Moumouni.

Dans l'optique de fournir aux nigériens de l'électricité dans des conditions fiables et à un prix abordable dans le respect de l'environnement, a dit Amina Moumouni, il est envisagé la construction prochaine de plusieurs centrales solaires photovoltaïques et hybrides autour de la capitale et à l'intérieur du pays.

A cela s'ajoute la construction du gigantesque barrage hydroélectrique de Kandadji (ouest du pays), sur le fleuve Niger, dont les travaux confiés à l'entreprise chinoise China Gezhouba Group Company (CGGC), ont été définitivement relancés fin mars dernier par le président nigérien Mahamadou Issoufou.

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