NIAMEY, 30 avril (Xinhua) -- Le gouvernement nigérien a adopté lundi en conseil des ministres un projet de loi portant sur un nouveau code électoral, en prélude aux élections locales de l'an prochain et aux élections législatives et présidentielle de 2021, a-t-on appris mardi de source officielle.
Suite aux critiques persistantes de l'opposition visant l'ancien code, le Premier ministre Brigi Rafini avait décidé de créer un comité ad hoc incluant toutes les sensibilités politiques "avec pour mission de passer en revue l'ensemble dudit code dans le but de parvenir à un consensus", a rappelé le gouvernement dans un communiqué.
Ses travaux ont débouché sur un rapport "d'où il ressort un très large consensus concernant la plupart des points ayant fait l'objet de débats", a-t-il précisé en ajoutant que le projet de loi présenté était le fruit des propositions d'amendement de ce comité, "telles qu'approuvées par le Conseil national de dialogue politique (CNDP)".
Pour rappel, l'opposition avait boycotté la session du CNDP convoquée par M. Rafini pour examiner le rapport du comité ad hoc, exigeant "l'organisation d'un dialogue inclusif en présence des témoins nationaux et internationaux, la mise en place d'un dispositif de suivi des décisions du dialogue avec l'accompagnement des partenaires, l'adoption d'un code électoral consensuel et la réhabilitation du CNDP comme organe d'échange et de consensus".
Parmi les articles du code électoral controversés figure notamment l'article 8, qui rend inéligible toute personne condamnée à au moins un an de prison, ce qui disqualifie d'office l'opposant Hama Amadou, principal adversaire politique du président Mahamadou Issoufou, condamné par contumace à un an de prison pour une affaire des "bébés importés".
Pour l'opposition, la non validation de ces points "ne garantit donc désormais plus un déroulement démocratique des prochains scrutins".