Guinée : la coopération énergétique sino-guinéenne bénéficie à la vie quotidienne des populations (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-04-25 à 13:51
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CONAKRY, 25 avril (Xinhua) -- "Sans électricité, nous ne pouvons ni travailler ni nourrir nos familles", a confié récemment à Xinhua Afforè Camara, âgée d'une cinquantaine d'années, mère de plusieurs enfants et vendeuse au port de pêche artisanale de Boulbinet, à Conakry.

Afforè Camara vend des fruits de mer, dont du poisson frais afin de subvenir aux besoins de sa famille qui ne compte que sur elle pour vivre. "Si nous n'avons pas l'électricité ici, nous ne pouvons pas conserver nos poissons", a-t-elle dit, avant d'ajouter qu'avant la construction du barrage hydroélectrique de Kaléta, rendue possible grâce à la coopération chinoise, les vendeuses de poisson utilisaient de la glace achetée à des frigoristes pour conserver la fraîcheur de leurs produits jusqu'à la vente sur les différents marchés de Conakry.

Elle a confirmé que la fourniture en courant électrique s'est beaucoup améliorée depuis l'entrée en service du barrage Kaléta contruit par la Chine.

Ce témoignage illustre bien l'appréciation des autorités et des citoyens guinéens quant à la coopération énergétique sino-guinéenne qui, de nos jours, a un impact sensible et direct sur la vie de la population du pays. Conakry a été considérée il y a près de dix ans comme la capitale "la plus obscure d'Afrique de l'Ouest".

A la tête d'une équipe de soudeurs professionnels, Mohamed Bangoura est le chef de l'atelier de construction métallique de la société nationale des chemins de fer guinéenne. Au sein de cet atelier, plus d'une quarantaine d'ouvriers travaillent sept jours sur sept pour gagner leur vie et pouvoir nourrir leurs familles.

"Pour nous, l'énergie est indispensable : nous avons des fours, des machines, des postes de soudure, une section de froid et même une forge électrique", a souligné M. Bangoura.

Pour lui, la coopération énergétique sino-guinéenne qui a permis la construction des barrages de Kaléta et de Souapiti (en construction) a grandement soulagé les hommes exerçant de petits métiers, qui ont quitté le statut de chômeur pour celui de travailleur pouvant gagner sa vie plus ou moins aisément, jour après jour.

"Ces travailleurs ne sont pas des employés de la fonction publique. Chacun vient ici tôt le matin, attendre les petits travaux pour gagner un peu d'argent", a révélé le chef de l'atelier de soudure. Pour lui, s'il n'y avait pas d'énergie, tous ces jeunes seraient aujourd'hui au chômage et leurs familles se seraient réduites à la mendicité pour survivre.

"Avant, on pouvait rester deux trois jours, voire davantage sans avoir de courant électrique dans notre atelier", a déclaré M. Bangoura.

Lors d'une interview accordé à Xinhua, un responsable chinois de la société China International Water & Electric Corp (CWE) qui a réalisé sur contrat le barrage hydroélectrique de Kaléta, a fait savoir que l'ouvrage a une capacité de 234,6 mégawatts.

Compte tenu de l'importance de cette infrastructure de production énergétique, le responsable chinois de la société CWE s'est réjoui de la marque de reconnaissance des autorités guinéennes qu'a constitué l'impression de l'image du barrage de Kaléta sur les nouveaux billets de 20 mille francs guinéens (GNF), actuellement en circulation.

Pour un coût total de 446,2 millions de dollars, le projet avait été financé par Eximbank de Chine à 75% avec un crédit à taux préférentiel et par le gouvernement guinéen à hauteur de 25%.

Quant au projet de barrage hydroélectrique de Souapiti, dont les travaux ont été lancés en avril 2016 pour un délai d'exécution de 58 mois, le responsable de la société CWE a souligné qu'avec une capacité de 450 mégawatts, ce barrage sera capable de produire le double de celui de Kaléta.

Selon lui, dans le cadre de ces deux projets importants pour la Guinée, plus de 5.000 emplois ont été créés en faveurs des jeunes guinéens.

Pour sa part, Bah Ibrahima, jeune universitaire rencontré au département du génie électrique à l'Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a estimé que l'énergie électrique est primordiale pour le développement de la Guinée. Car, dit-il, avec l'énergie électrique, le développement du monde s'est accéléré à un rythme jamais connu.

Il a souligné que la coopération entre la Chine et la Guinée dans le domaine énergétique peut être cruciale pour le développement agricole, en apportant des techniques nouvelles susceptibles d'optimiser les rendements et d'augmenter les revenus dans ce secteur qui occupe plus de 80% de la population guinéenne.

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