Tunisie : l'approche des demi-mesures gonfle la facture énergétique du pays (PAPIER GENERAL)

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-03-06 à 03:52
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TUNIS, 5 mars (Xinhua) -- Malgré des tarifs de consommation majorés à la hauteur de 50% en 2018, l'Etat tunisien poursuivra sa contribution à 25% du coût de la consommation d'électricité des industriels, a annoncé mardi le président directeur-général de la société tunisienne d'électricité et de gaz (Steg), Moncef Harrabi.

Dans une déclaration de presse en marge d'une journée d'étude à Tunis sur la facture énergétique des entreprises industrielles, le chef de la Steg, principal fournisseur étatique d'électricité en Tunisie, a fait savoir que la hausse du prix du baril de pétrole d'un dollar américain coûte à la Steg des frais de l'ordre de 50 millions de dinars tunisiens (16,3 millions de dollars).

"Pire encore, a-t-il mis en garde, une dépréciation de 100 millimes (0,1 dinar) alourdit encore cette facture de la Steg d'une enveloppe supplémentaire de 200 millions de dinars (65,9 millions de dollars)".

D'après lui, la compagnie vend de l'électricité à bas prix par rapport à d'autres pays voisins comme le Maroc et la Mauritanie, tandis que le coût de sa production d'électricité se veut assez proche de celle enregistré dans des pays avancés tels que le Japon et la France.

M. Harrabi a tenu à insister que "la Steg ne pouvait pas se permettre ces charges supplémentaires, compte tenu en particulier de la situation financière difficile dans laquelle elle se trouve, notamment en raison du fort taux de détournement d'électricité et de la valeur élevée des dettes arriérées des clients".

Il est à noter que ces dettes s'élèvent à 1,45 milliard de dinars (environ 470 millions de dollars), dont 50% sont liées aux clients et aux industriels et 50%, aux institutions et à l'administration.

Le débat a gagné de l'intensité, a pu constater un journaliste de Xinhua, en évoquant la question d'une éventuelle hausse, prochainement, des prix des hydrocarbures après l'année 2018 marquée par trois hausses successives, par le gouvernement, qui s'argumente par un mécanisme baptisé "mécanisme de régularisation périodique des prix des hydrocarbures".

Le ministre tunisien de l'Industrie et des Petites et moyennes entreprises, Slim Feriani, a indiqué que la question de hausses de prix du carburant "n'est qu'une rumeur".

"Le gouvernement a alloué des ressources de 2,8 milliards de dinars (900 millions de dollars) dans son budget de 2019 pour soutenir l'énergie, contre 2,7 milliards de dinars (800 millions de dollars) en 2018", a révélé le ministre tunisien.

Aux côté du gouvernement et de la Steg, la centrale patronale Union tunisienne de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), troisième "actionneur" dans ce dossier, a pourtant manifesté son mécontentent quant à la majoration des prix de la consommation électrique pour les industriels "opérant dans des secteurs économiques qui souffrent déjà de nombreuses difficultés".

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