RABAT, 4 octobre (Xinhua) -- La Chambre marocaine des salles de cinéma (CMSC) tire la sonnette d'alarme. Le marché du cinéma au pays se réduit comme peau de chagrin et les solutions proposées par l'Etat sont insuffisantes, voire inefficaces, s'alarment les exploitants.
"Les 27 salles encore ouvertes dans diverses régions du royaume sont au bord de la faillite et se dirigent vers la fermeture", a alerté la CMSC à l'occasion de la tenue de son assemblée générale ordinaire, estimant que la "situation tragique" de ces salles "les pousse à rejoindre le lot de plus de 250 salles ayant fermé définitivement".
Selon les données du Centre cinématographique marocain (CCM), les recettes des 27 cinémas ont dépassé 72 millions de dirhams (environ 7,6 millions de dollars) alors que le record des recettes a été enregistré en 1988 à plus de 144 millions de dirhams générés par 245 salles de cinéma.
Les professionnels réclament une baisse de la TVA, aujourd'hui de 20%, et la mise en œuvre des dispositions législatives pour lutter contre le phénomène de piratage. Ils demandent d'accélérer le "sauvetage" de ces salles qui souffrent de plusieurs maux, dont "la faible affluence, le piratage et le manque de support matériel et logistique".
Il y a eu de nombreuses tentatives du gouvernement pour sauver ces salles, notamment la modernisation des équipements avec les dernières technologies numériques, à l'heure où les recettes n'ont pas dépassé 41 millions de dirhams les huit premiers mois de l'année.
Certains exploitants citent parmi les raisons de la désertion du public la détérioration de l'état des salles, le problème de piratage, la qualité des films marocains ou encore le manque de communication. Pour eux, la solution passe par un système de soutien sous plusieurs volets : la numérisation, la modernisation et la création de salles.
