Cameroun : Paul Biya annonce sa candidature à la présidentielle
Publié le 2018-07-13 à 23:13 | french.xinhuanet.com
YAOUNDE, 13 juillet (Xinhua) -- Le président camerounais, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, cherchera un nouveau mandat lors du scrutin présidentiel prévu le 7 octobre, a-t-il annoncé dans une déclaration publiée sur son compte Twitter vendredi, mettant un terme au suspense longtemps entretenu autour de cette candidature demandée par de multiples appels de ses partisans.
Dans son annonce de candidature publiée vendredi matin à 10H locale (9H GMT) et aussitôt relayée abondamment par la télévision et la radio d'Etat réunies au sein d'un organisme commun, Cameroon Radio Television (CRTV), le chef de l'Etat invite son peuple à relever ensemble le défi d'"un Cameroun uni", propos visant à dénoncer une menace de sécession ayant viré à une lutte violente armée en cours dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, depuis 2016.
En dépit du long silence du dirigeant sur ses intentions, cette décision visant à briguer un nouveau bail à la présidence ne surprend guère, tant de nombreux indices se laissaient dévoiler auparavant, notamment les multiples appels explicites en faveur de cette candidate qui affluaient depuis plusieurs de la part des militants de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
La fièvre avait aussi gagné des formations alliées au pouvoir, comme l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) de l'ex-Premier ministre et actuel ministre d'Etat en charge du Tourisme et des Loisirs, Maïgari Bello Bouba, ou encore le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary.
M. Biya, âgé de 86 ans, avait accédé à la magistrature suprême au Cameroun le 6 novembre 1982, à la suite de la démission d'Ahmadou Ahidjo, le premier président du pays d'Afrique centrale depuis son accession à l'indépendance le 1er janvier 1960. Depuis lors, il s'est maintenu à cette fonction sans discontinuer.
Dans ce pays, l'élection présidentielle a lieu à un tour. En 1992, emmené par son parti créé sept ans auparavant à Bamenda (Nord-Ouest) pour tourner la page de l'Union nationale camerounaise (UNC), l'ancien parti unique de son prédécesseur, M. Biya l'emporte sur le fil lors d'un scrutin l'ayant opposé pour la première fois à d'autres candidats (plus d'une dizaine), victoire revendiquée par John Fru Ndi, le leader du Social Democratic Front (SDF), son principal rival.
Il sera par suite réélu sans inquiétude en 1997, 2004 puis 2011.
La prochaine élection présidentielle a été fixée au 7 octobre. Comme prévu par la loi, les postulants ont jusqu'au 19 juillet, depuis l'annonce du calendrier électoral par décret présidentiel lundi soir, pour déposer leurs dossiers de candidature auprès d'Elections Cameroon (ELECAM), l'organe chargé de l'organisation, la gestion et la supervision des élections au Cameroun.
C'est le processus à suivre par le chef de l'Etat pour sa candidature annoncée à son peuple par le biais d'un réseau social vendredi.
Avant lui, de nombreuses autres déclarations de candidature avaient été enregistrées, certaines depuis longtemps comme celles de l'ex-bâtonnier de l'ordre des avocats du Cameroun Akere Muna et du jeune analyste politique Cabral Libih survenues en 2016, suivies en 2017 de celles de Joshua Osih, le candidat du SDF, et de l'ex-ministre délégué à la Justice Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).