RCA : une experte de l'ONU met en garde contre les discours de haine visant à manipuler la population
Publié le 2018-07-05 à 09:40 | french.xinhuanet.com
GENEVE, 4 juillet (Xinhua) -- Le Conseil des droits de l'Homme a été saisi, mercredi à Genève, d'un compte rendu oral de Marie-Thérèse Keita Bocoum, l'Experte indépendante sur la situation des droits de l'Homme en République centrafricaine (RCA), selon un communiqué publié mercredi par l'ONU sur son site.
L'exposé de l'experte fut consacré à l'assistance technique et au renforcement des capacités dans le domaine des droits de l'Homme en RCA.
Malgré des progrès dans les réformes institutionnelles depuis le début de l'année, la situation sécuritaire et politique s'est fortement détériorée en Centrafrique, a déclaré Mme Keita Bocoum. Selon elle, cette situation affecte gravement la population, dont le sentiment d'insécurité et la perte de confiance dans les acteurs de la protection s'accroissent.
Mme Keita Bocoum a également souligné que la situation humanitaire connaît la même détérioration, avec un nombre croissant d'attaques contre les travailleurs humanitaires et leurs équipements et contre les Casques bleus. L'Etat a certes fait des efforts pour protéger la population, en déployant l'administration et les forces de sécurité nationales dans quelques régions, mais il reste fragilisé par les abus continus des groupes armés. Par ailleurs, les lieux de culte sont également attaqués, comme le montre l'assassinat de l'abbé Firmin Gbagoua par des hommes armés dans la localité de Bambari.
"Toutes les victimes que j'ai rencontrées m'ont partagé leur traumatisme renouvelé depuis les événements à Bangui en avril et mai", a-t-elle ajouté tout en rappelant "la régression de la situation à Bambari" et les témoignages "des victimes à Bangassou qui réclament des activités économiques et sociales de base, la sécurité et la liberté de mouvement".
L'Experte indépendante onusienne s'est de nouveau dit préoccupée par les "nombreux discours de haine et d'incitation à la violence visant à manipuler la population". "Sur ce point, j'exprime ma satisfaction au gouvernement assisté par la MINUSCA pour l'adoption du Plan national de prévention de l'incitation à la haine et à la violence", a-t-elle précisé.
Devant le Conseil des droits de l'Homme, l'Experte indépendante onusienne a insisté sur les aspects régionaux du conflit en RCA et la nécessité d'engager l'ensemble des Etats d'Afrique centrale et les organisations régionales pour la stabilisation du pays et le développement régional.