COTONOU, 4 juillet (Xinhua) -- Le Parlement béninois a adopté mardi soir, à l'unanimité des députés, la proposition de loi portant code pastoral visant à régir le phénomène de la transhumance pastorale qui est à la base des conflits cycliques éleveurs-agriculteurs au Bénin, a appris mercredi Xinhua de source parlementaire.

Composée de 103 articles répartis en neuf titres, cette loi détermine les règles et les principes fondamentaux applicables en matière de pastoralisme aux fins d'en faire un outil de développement durable au Bénin.

Ainsi, à travers ces dispositions, le nouveau code pastoral prévoit des espaces pastoraux tels que la zone de pâturage, le couloir de passage, la piste de transhumance, les aires de repos, les zones d'attente, les centres de vaccination, les points d'abreuvement ou points d'eau ainsi que les ressources fourragères ou en eau.

A cet effet, le code fait obligation aux collectivités locales où se mènent les activités d'agriculture sédentaire de dégager une portion de terre sur chacun de leur territoire pour servir de campements pastoraux en vue de permettre aux éleveurs de vaquer en toute quiétude à leurs activités.

La même loi prévoit aussi la création d'une Agence nationale de gestion de la transhumance (Angt) qui sera chargée de mettre en œuvre la politique de l'Etat en matière de transhumance.

Interrogé par Xinhua, le président de la Commission du plan, de l'équipement et de la production du Parlement béninois, le député Jean-Michel Abimbola, a indiqué que l'élevage des ruminants au Bénin, surtout celui du gros bétail, est essentiellement transhumant avec environ 2.166.000 têtes de bovins et 878.000 ovins.

Cet élevage, a-t-il expliqué, est également caractérisé par un système alimentaire de type pastoral basé sur l'utilisation des parcours naturels ; "ce qui ne manque pas d'engendrer des conflits parce que les agriculteurs voient souvent leurs champs détruits par des troupeaux de bovins dans la zone méridionale du Bénin".