BRUXELLES, 24 juin (Xinhua) -- La chancelière allemande Angela Merkel a tenu un discours prudent au cours du sommet sur les migrations qui s'est ouvert dimanche à Bruxelles, affirmant qu'elle était favorable à des accords bilatéraux ou trilatéraux entre Etats membres de l'Union européenne (UE) pour mettre fin à la crise des migrants.
Elle a tenu ces propos à son arrivée au sommet, affirmant qu'aucune solution impliquant les 28 Etats membres n'était en vue pour le moment sur la question des migrations.
Les dirigeants présents au sommet devraient discuter en priorité de la sécurisation des frontières extérieures, ainsi que de la manière de gérer la deuxième vague de migrants dirigée vers l'UE, a-t-elle indiqué.
Ce sommet informel, convoqué par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, devrait permettre de poser les bases du prochain sommet officiel qui se tiendra les 28 et 29 juin, et qui portera essentiellement sur la réforme du Régime d'asile européen commun (RAEC).
Le sommet informel, qui vise à "trouver des solutions européennes à la question des migrants et du droit d'asile", est une table ronde où auront lieu des discussions ouvertes, et à l'issue de laquelle il n'y aura ni déclaration définitive ni conférence de presse.
Le parti de Mme Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), est en ce moment engagé dans un bras de fer avec son parti frère, l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), depuis que Horst Seehofer, leader de la CSU et ministre de l'Intérieur, a proposé un plan visant à fermer les frontières allemandes aux demandeurs d'asile déjà enregistrés dans un autre Etat de l'UE.
Mme Merkel ne dispose plus que de deux semaines pour trouver une alternative européenne à la proposition de la CSU. Si celle-ci était adoptée, elle provoquerait sans doute un effet domino, qui mettrait en danger la libre circulation des personnes à l'intérieur de l'espace Schengen.
En dépit des intenses querelles politiques qui entourent la question des migrations, les arrivées de migrants et de réfugiés en Europe sont en constante diminution depuis trois ans.
Selon les données fournies par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 52 240 migrants ou réfugiés sont cette année entrés en Europe à la date du 20 juin, contre 186 768 sur la même période en 2017, et 390 432 en 2016.
Le nombre de migrants morts ou portés disparus pendant leur traversée de la Méditerranée a également nettement diminué. Cette année, 934 migrants sont morts ou portés disparus, un chiffre qui s'élevait à 3 116 à la même date en 2017, et à 5 143 en 2016.
Après le pic de l'année 2015, qui a vu plus d'1 million d'immigrants clandestins affluer vers l'Europe par différentes routes, l'UE a passé en mars 2016 un accord avec la Turquie pour rapatrier les migrants dans leur pays d'origine contre paiement, et a encouragé la garde côtière libyenne à sévir contre le trafic de migrants.