Paris et Madrid veulent sanctionner les pays européens qui refusent d'accueillir les migrants (SYNTHÈSE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2018-06-24 à 03:20
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PARIS, 23 juin (Xinhua) -- A la veille d'un mini-sommet européen sur la question des migrants, le président français Emmanuel Macron a rencontré, samedi, le nouveau Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, à l'Elysée. Paris et Madrid veulent sanctionner les pays européens qui refusent d'accueillir les migrants et proposent des "centres fermés sur le sol européen".

Ces annonces interviennent alors que le Lifeline, un navire d'ONG avec à son bord 239 migrants, attend une solution diplomatique dans les eaux internationales.

La France et l'Espagne proposent la mise en place de "centres fermés sur le sol européen dès le débarquement" des migrants, a déclaré, samedi, le président Emmanuel Macron, prônant une "solution différente et complémentaire" à une crise qui divise profondément l'Union européenne (UE).

Le chef de l'Etat français et le Premier ministre espagnol veulent par ailleurs sanctionner les pays européens qui refusent d'accueillir les migrants.

"Une fois débarqués sur le sol européen, nous sommes favorables à mettre en place des centres fermés conformément au HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés), avec des moyens européens qui permettent (...) une solidarité financière immédiate, une instruction rapide des dossiers, une solidarité européenne pour que chaque pays prenne de manière organisée les personnes qui ont droit à l'asile", a plaidé le président français lors d'une conférence de presse conjointe avec le nouveau Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

Cette rencontre a eu lieu à la veille d'un sommet restreint prévu ce dimanche à Paris en vue de préparer le sommet européen qui se tiendra à Bruxelles les 28 et 29 juin prochains.

Cette proposition est une "solution différente et complémentaire" pour dénouer la crise actuelle qui divise les pays européens, a ajouté le chef de l'Etat Français. Paris, Berlin et Madrid veulent ainsi - "européaniser" la gestion des migrants, pour l'accueil, l'examen des dossiers ou leur "reconduite" dans leur pays d'origine, a expliqué un peu plus tôt un porte-parole de l'Élysée.

"On ne peut avoir des pays qui bénéficient massivement de la solidarité de l'UE et qui revendiquent massivement leur égoïsme national quand il s'agit de sujets migratoires", a dit Emmanuel Macron en présence du chef de gouvernement Espagnol.

Le sommet européen des 28 et 29 juin sera largement consacré à l'immigration. Il s'annonce "difficile", notamment en raison du "boycott" du mini-sommet ce dimanche par des pays d'Europe centrale, avait déclaré un peu plus tôt, sur la radio Europe 1, le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux.

"Cependant, sur les propositions qu'a faites le président de la République française quant à une autorité migratoire européenne et sur le renforcement de l'agence Frontex (...), la chancelière allemande Angela Merkel a bougé il y a 15 jours", a soutenu le porte-parole.

"Ce sera évidemment au menu des discussions du week-end et du conseil européen, qui sera difficile la semaine prochaine, il ne faut pas mentir à nos concitoyens", a encore précisé M. Griveaux.

La consultation franco-espagnole, samedi, à Paris s'est déroulée alors qu'un nouveau drame maritime est en train de se jouer en Méditerranée. Le Lifeline, un navire avec à son bord plus de 200 migrants, attend une solution diplomatique dans les eaux internationales car les autorités italiennes lui interdisent d'accoster dans un port du pays.

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a menacé de mettre sous séquestre le navire s'il accostait. Il accuse les ONG qui opèrent en Méditerranée de "favoriser le trafic de migrants" et "d'avoir agi en contravention du droit international en prenant à son bord les migrants alors que les garde-côte libyens étaient en train d'intervenir".

"Je veux en finir avec le business du trafic et la mafia", a ajouté sur Facebook Matteo Salvini.

Les ONG quant à elles demandent des ports de débarquement sûrs. "L'Union européenne devra placer l'impératif de préservation et de protection de la vie des personnes en détresse avant toute autre considération politique", a de son côté déclaré l'ONG européenne SOS Méditerranée dans un communiqué.

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