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Tchad: une dynamique inclusive pour le développement durable (PAPIER GENERAL)

French.xinhuanet.com   2018-05-10 13:47:47      

N'DJAMENA, 9 mai (Xinhua) -- Pays enclavé au cœur du Sahel en proie à de nombreux défis, le Tchad a lancé mercredi une dynamique inclusive pour le développement durable.

Vaste zone géographique de trois millions de kilomètres carrés, le Sahel est l'une des régions les plus vulnérables au monde. Selon Ramada Abderahim Ndiaye, conseillère chargée des Affaires économiques au ministère tchadien de l'Aménagement du territoire, du Développement de l'habitat et de l'Urbanisme, les principales causes de cette vulnérabilité sont liées à la rudesse des conditions climatiques (huit à neuf mois de saison sèche), la pauvreté récurrente, l'insuffisance des services sociaux de base, la faiblesse des capacités institutionnelles, les lacunes en matière de gouvernance politique et économique, et le déficit en matière de sécurité des biens et des personnes.

On y observe également un retard du développement humain, une persistance de l'insécurité alimentaire et un impact très limité des projets et interventions de développement depuis quarante ans, relève Mme Ndiaye. Or, l'ensemble de ces facteurs ont pour conséquences l'exacerbation des conflits inter- et intra-communautaires, l'extrémisme religieux, l'extrême violence, le terrorisme et les mouvements migratoires incontrôlés (exode rural, immigration illégale, déplacements de populations de réfugiés, etc).

"Le Tchad, qui se trouve au cœur de cet espace sahélien, est un acteur clé de cette bande sahélienne. Il est aussi un pays d'opportunités capable de servir de modèle de développement pour tout cet espace", estime-t-elle.

Le Tchad dispose de 39 millions d'hectares d'une diversité agro-écologique favorisant une pluralité de cultures, dont 13,3 millions d'hectares défrichés propres à l'agriculture, 5,6 millions d'hectares irrigables comprenant 330.000 hectares situés à proximité de cours d'eau, 19,2 milliards de mètres cubes par an de réserves renouvelables en eaux souterraines, ainsi que plus de 21 millions d'hectares de forêts naturelles. Le cheptel tchadien comprend plus de 113 millions de têtes de bétail, selon les résultats définitifs du recensement général de l'élevage présentés la semaine dernière. La population (estimée à 13 millions d'habitants) est constituée à 50% d'actifs ruraux jeunes de moins de 25 ans.

Fort de ces opportunités, le gouvernement tchadien a adopté, en juillet 2017, la "Vision 2030, le Tchad que nous voulons", articulée autour de quatre axes, à savoir : la promotion d'une culture de paix, des valeurs citoyennes et de la cohésion nationale; le renforcement de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit; le développement d'une économie diversifiée et compétitive; et l'amélioration de la qualité de vie de la population tchadienne.

La première phase de cette vision a été traduite en un Plan national de développement (PND) sur la période 2017-2021. Une table ronde qui a mobilisé de nombreux partenaires techniques et financiers ainsi que des acteurs privés nationaux et internationaux a été organisée en septembre 2017 à Paris, en vue du financement de ce Plan. A l'occasion de cette table ronde, les intentions globales de financements et d'investissements au Tchad ont été évaluées à environ 20 milliards de dollars américains.

Ce mercredi, le gouvernement tchadien a également lancé une dynamique inclusive en faveur du développement durable. L'objectif global assigné au Programme d'appui au développement local et à la finance inclusive (PADLFIT), élaboré avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), "est de contribuer à la lutte contre la pauvreté et à l'insertion socio-économique des populations par la promotion du développement local et d'un secteur financier inclusif", a indiqué Issa Doubragne, ministre tchadien de l'Economie et de la Planification du développement. Spécifiquement, il s'agit d'appuyer la promotion du développement local à travers l'amélioration de l'accès aux énergies propres et aux services socio-économiques de base aux collectivités locales, entreprises et populations, de développer les filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques et les microentreprises créatrices de valeurs et d'emplois, et de promouvoir l'inclusion financière et la protection sociale des populations.

Concrètement, le PADLFIT prévoit de réaliser des projets dans chaque région du pays et en fonction de l'environnement naturel, social, institutionnel et économique, explique All-Yom Djérambété, économiste et directeur général de la microfinance au ministère tchadien de la Formation professionnelle et des petits métiers. Il s'agira de stations hydrauliques (forages, châteaux d'eau, abreuvoirs), de systèmes d'aménagement et d'irrigation de terres agricoles, de marchés ruraux comprenant des magasins de stockage, des boutiques, des chambres froides et des installations de transformation, d'aires de stationnement, de centres culturels et sportifs, et de centres régionaux de métiers, tels que des incubateurs d'entreprises.

A ces infrastructures s'ajoutent un ensemble de services énergétiques de haute capacité permettant d'améliorer l'accès à l'eau, à l'éducation, aux soins de santé et à l'assainissement ainsi qu'un fonds d'appui institutionnel et un fonds de refinancement et de garantie, entre autres.

Le coût global du PADLFIT, qui s'étendra sur douze ans, est de 612 millions de dollars, dont 69% à financer par le Programme et 31% par les acteurs socioéconomiques à travers des contrats de partenariat public-privé.

Quatre régions du pays sont retenues pour la première phase du projet : le Lac (du nom du Lac Tchad, à l'ouest), le Borkou (au nord, à la frontière de la Libye), le Sila (à l'est) et le Logone oriental (au sud). La seconde phase concernera toutes les régions du pays.

Pour son démarrage, le PNUD, dans son rôle de partenaire au développement et pour l'atteinte des objectifs de développement durable, a été chargé par le gouvernement tchadien d'assurer la coordination, la mobilisation des ressources nécessaires et la réalisation des principales phases pilotes sur la période 2017-2021. A partir de 2022, le gouvernement tchadien devra s'approprier et gérer le programme pour tendre vers son autonomisation complète en 2026.

"Le PADLFIT est un catalyseur du PND et pour la promotion des investissements directs étrangers au Tchad. Il offre également plusieurs opportunités d'intégration pour lesquelles j'invite le secteur privé international à investir dans le cadre des partenariats public-privé", souligne le ministre de l'Economie.

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Tchad: une dynamique inclusive pour le développement durable (PAPIER GENERAL)

Publié le 2018-05-10 à 13:47 | french.xinhuanet.com

N'DJAMENA, 9 mai (Xinhua) -- Pays enclavé au cœur du Sahel en proie à de nombreux défis, le Tchad a lancé mercredi une dynamique inclusive pour le développement durable.

Vaste zone géographique de trois millions de kilomètres carrés, le Sahel est l'une des régions les plus vulnérables au monde. Selon Ramada Abderahim Ndiaye, conseillère chargée des Affaires économiques au ministère tchadien de l'Aménagement du territoire, du Développement de l'habitat et de l'Urbanisme, les principales causes de cette vulnérabilité sont liées à la rudesse des conditions climatiques (huit à neuf mois de saison sèche), la pauvreté récurrente, l'insuffisance des services sociaux de base, la faiblesse des capacités institutionnelles, les lacunes en matière de gouvernance politique et économique, et le déficit en matière de sécurité des biens et des personnes.

On y observe également un retard du développement humain, une persistance de l'insécurité alimentaire et un impact très limité des projets et interventions de développement depuis quarante ans, relève Mme Ndiaye. Or, l'ensemble de ces facteurs ont pour conséquences l'exacerbation des conflits inter- et intra-communautaires, l'extrémisme religieux, l'extrême violence, le terrorisme et les mouvements migratoires incontrôlés (exode rural, immigration illégale, déplacements de populations de réfugiés, etc).

"Le Tchad, qui se trouve au cœur de cet espace sahélien, est un acteur clé de cette bande sahélienne. Il est aussi un pays d'opportunités capable de servir de modèle de développement pour tout cet espace", estime-t-elle.

Le Tchad dispose de 39 millions d'hectares d'une diversité agro-écologique favorisant une pluralité de cultures, dont 13,3 millions d'hectares défrichés propres à l'agriculture, 5,6 millions d'hectares irrigables comprenant 330.000 hectares situés à proximité de cours d'eau, 19,2 milliards de mètres cubes par an de réserves renouvelables en eaux souterraines, ainsi que plus de 21 millions d'hectares de forêts naturelles. Le cheptel tchadien comprend plus de 113 millions de têtes de bétail, selon les résultats définitifs du recensement général de l'élevage présentés la semaine dernière. La population (estimée à 13 millions d'habitants) est constituée à 50% d'actifs ruraux jeunes de moins de 25 ans.

Fort de ces opportunités, le gouvernement tchadien a adopté, en juillet 2017, la "Vision 2030, le Tchad que nous voulons", articulée autour de quatre axes, à savoir : la promotion d'une culture de paix, des valeurs citoyennes et de la cohésion nationale; le renforcement de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit; le développement d'une économie diversifiée et compétitive; et l'amélioration de la qualité de vie de la population tchadienne.

La première phase de cette vision a été traduite en un Plan national de développement (PND) sur la période 2017-2021. Une table ronde qui a mobilisé de nombreux partenaires techniques et financiers ainsi que des acteurs privés nationaux et internationaux a été organisée en septembre 2017 à Paris, en vue du financement de ce Plan. A l'occasion de cette table ronde, les intentions globales de financements et d'investissements au Tchad ont été évaluées à environ 20 milliards de dollars américains.

Ce mercredi, le gouvernement tchadien a également lancé une dynamique inclusive en faveur du développement durable. L'objectif global assigné au Programme d'appui au développement local et à la finance inclusive (PADLFIT), élaboré avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), "est de contribuer à la lutte contre la pauvreté et à l'insertion socio-économique des populations par la promotion du développement local et d'un secteur financier inclusif", a indiqué Issa Doubragne, ministre tchadien de l'Economie et de la Planification du développement. Spécifiquement, il s'agit d'appuyer la promotion du développement local à travers l'amélioration de l'accès aux énergies propres et aux services socio-économiques de base aux collectivités locales, entreprises et populations, de développer les filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques et les microentreprises créatrices de valeurs et d'emplois, et de promouvoir l'inclusion financière et la protection sociale des populations.

Concrètement, le PADLFIT prévoit de réaliser des projets dans chaque région du pays et en fonction de l'environnement naturel, social, institutionnel et économique, explique All-Yom Djérambété, économiste et directeur général de la microfinance au ministère tchadien de la Formation professionnelle et des petits métiers. Il s'agira de stations hydrauliques (forages, châteaux d'eau, abreuvoirs), de systèmes d'aménagement et d'irrigation de terres agricoles, de marchés ruraux comprenant des magasins de stockage, des boutiques, des chambres froides et des installations de transformation, d'aires de stationnement, de centres culturels et sportifs, et de centres régionaux de métiers, tels que des incubateurs d'entreprises.

A ces infrastructures s'ajoutent un ensemble de services énergétiques de haute capacité permettant d'améliorer l'accès à l'eau, à l'éducation, aux soins de santé et à l'assainissement ainsi qu'un fonds d'appui institutionnel et un fonds de refinancement et de garantie, entre autres.

Le coût global du PADLFIT, qui s'étendra sur douze ans, est de 612 millions de dollars, dont 69% à financer par le Programme et 31% par les acteurs socioéconomiques à travers des contrats de partenariat public-privé.

Quatre régions du pays sont retenues pour la première phase du projet : le Lac (du nom du Lac Tchad, à l'ouest), le Borkou (au nord, à la frontière de la Libye), le Sila (à l'est) et le Logone oriental (au sud). La seconde phase concernera toutes les régions du pays.

Pour son démarrage, le PNUD, dans son rôle de partenaire au développement et pour l'atteinte des objectifs de développement durable, a été chargé par le gouvernement tchadien d'assurer la coordination, la mobilisation des ressources nécessaires et la réalisation des principales phases pilotes sur la période 2017-2021. A partir de 2022, le gouvernement tchadien devra s'approprier et gérer le programme pour tendre vers son autonomisation complète en 2026.

"Le PADLFIT est un catalyseur du PND et pour la promotion des investissements directs étrangers au Tchad. Il offre également plusieurs opportunités d'intégration pour lesquelles j'invite le secteur privé international à investir dans le cadre des partenariats public-privé", souligne le ministre de l'Economie.

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