Cameroun : patrimoine architectural et innovations technologiques au menu d'un salon du bâtiment
Publié le 2018-05-10 à 10:07 | french.xinhuanet.com
YAOUNDE, 9 mai (Xinhua) -- Une centaine d'exposants de nationalités camerounaise et tunisienne prennent part à un salon du bâtiment et des métiers connexes qui s'est ouvert pour cinq jours mercredi à Yaoundé, mettant l'accent sur la promotion du patrimoine architectural, les innovations technologiques et le respect des normes de construction dans ce secteur en plein essor au Cameroun.
"Vous voyez bien que tout le pays est en chantier. On construit des bâtiments, on construit des infrastructures. Il faut naturellement que les nouvelles technologies de construction des nouveaux matériaux soient exposées, soient bien connues, et c'est tout l'intérêt de ce salon Afribat Cameroun 2018", souligne Maïgari Bello Bouba, le ministre d'Etat en charge du Tourisme et des Loisirs.
Pendant cinq jours, jusqu'au 12 mai, le salon Afribat Cameroun 2018, organisé pour la première fois par la Chambre de commerce, d'industrie, des mines et de l'artisanat du Cameroun en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie de Sfax, en Tunisie, se positionne comme un diffuseur de savoir-faire et d'innovations en matière de BTP, de l'habitat et de la construction.
Outre un salon d'exposition qui réunit près d'une centaine d'opérateurs en provenance des deux pays, des conférences-débats sont au programme, avec la participation d'experts venus d'Algérie, d'Afrique du Sud, de France, d'Allemagne, de Pologne et de Grèce, sur différents thèmes de réflexion visant à examiner des solutions à apporter à certaines contraintes relevées dans le secteur, comme les difficultés d'accès des PME aux financements.
Les questions de normalisation, de logement social ou encore de développement urbain dans un contexte d'urbanisation galopante animent également les discussions. Des rencontres professionnelles permettent également aux participants de manifester leur volonté de nouer des partenariats d'affaires pour le développement de leurs entreprises.
Comme l'a souligné le ministre d'Etat en charge du Tourisme et des Loisirs à l'ouverture de ce salon, au nom du gouvernement, le Cameroun vit aujourd'hui au rythme d'une série de grands chantiers d'infrastructures telles que des autoroutes, des barrages hydroélectriques, des ports, des ponts, des routes, des logements sociaux pour permettre d'impulser son décollage économique.
Ces projets, présentés comme d'importantes opportunités pour les entreprises spécialisées, sont la preuve que le secteur du BTP, de l'habitat et de la construction se distingue aujourd'hui par un essor important dans le pays d'Afrique centrale, a estimé Christophe Eken, le président de la Chambre de commerce, d'industrie, des mines et de l'artisanat du Cameroun.
Avec une contribution de 10% au PIB et des dizaines de milliers d'emplois, c'est le secteur économique le plus dynamique en termes d'investissements, a précisé l'homme d'affaires.
Présent au salon, l'Ordre national des architectes du Cameroun (ONAC) déplore cependant la place marginale réservée à ses adhérents dans cette dynamique de croissance, autant de la part des citoyens ordinaires que des pouvoirs publics.
"Il y a environ 300 professionnels qui sont autorisés à exercer la profession au Cameroun. Ça fait un architecte pour 100.000 habitants pour un pays de plus de 22 millions d'habitants. Si 1% des 100.000 habitants pouvait venir vers un architecte, ça ferait 1.000 clients. Mais, les Camerounais vont pas assez vers les architectes", a expliqué à Xinhua Dieudonné Kpolom Bilong, membre de la corporation.
"Les pouvoirs publics également devraient pouvoir consulter directement les architectes à travers leur ordre, étant donné que les architectes sont encore appelés aujourd'hui à faire des bâtiments publics à travers des appels à manifestation d'intérêt", a-t-il ajouté.