DAKAR, 4 mai (Xinhua) -- La capitale sénégalaise Dakar connaît une frénésie culturelle avec le démarrage vendredi de la 13e édition de la Biennale de l'art africain contemporain (DAK'ART), a constaté Xinhua.

A l'ouverture de la manifestation au Grand Théâtre, construit par la Chine, dirigeants politiques, artistes et intellectuels venus des quatre coins du monde ont donné un avant-goût de cet événement culturel qui durera un mois.

Comme pour les précédentes éditions, le président sénégalais Macky Sall a procédé au lancement de la DAK'ART, événement dédié à la créativité du continent africain et dont le thème de cette année est "L'heure rouge", une expression tirée de la pièce "Et les chiens se taisaient" d'Aimé Césaire.

M. Sall a promis au monde culturel qu'il se ferait l'avocat de la Biennale de l'art africain contemporain de Dakar auprès de l'Union africaine (UA) pour inciter les organisations communes à participer "au financement de la culture africaine et de la biennale".

Selon le président Sall, la "biennale est un levier important" pour renforcer l'écosystème des arts visuels.

"Notre défi majeur est de valoriser nos ressources créatives. Situons-nous donc dans le temps de l'action en apportant des réponses innovantes aux exigences liées entre autres au financement de la culture", a-t-il proposé.

Dans son discours, le président du comité d'orientation, Baïdy Agne, a préconisé le "respect dans toute sa rigueur de la loi du 1%", qui exige d'affecter ce pourcentage à l'art dans toutes les constructions publiques au Sénégal.

"L'heure rouge est perçue comme le moment de l'accomplissement, le moment de l'éveil. Une Afrique nouvelle, l'Afrique la réclame", a affirmé M. Agne en parlant du thème de la Biennale.

Au cours de cette manifestation, le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de l'art africain contemporain de Dakar a été décerné à la photographe franco-béninoise Laeila Adjovi.

Le Prix de la diversité, attribué par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et doté de 15.000 euros (environ 9,8 millions de francs CFA), a été remis à l'artiste marocaine Souad Lahlou.

Le Prix spécial de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, doté de cinq millions de francs CFA, a pour sa part récompensé l'Ivoirien Franc Fannie Aboubacar.

Le Prix du ministère sénégalais de la Culture a été décerné au Nigérian Tejuoso Olanrewague pour son œuvre "Oldies and goodies".

Le Premier ministre sénégalais, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a présidé le vernissage de l'exposition internationale intitulée "Une nouvelle humanité" dans les locaux de l'ancien palais de Justice de Dakar, qui réunit les œuvres de 75 artistes venus de 33 pays.

Par ailleurs, plusieurs galeries, institutions, écoles et maisons abritent des expositions à Dakar et dans les régions dans le cadre du volet "off" de la biennale.

La Tunisie et le Rwanda sont les pays invités d'honneur de cette édition 2018.