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Evolution des célébrations de la fête du Printemps dans un village chinois

Publié le 2018-02-20 à 15:20 | french.xinhuanet.com

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Décès de la chanteuse des Cranberries, Dolores O'Riordan, à Londres

BEIJING, 20 février (Xinhua) -- Le Nouvel An chinois, la plus importante fête pour les personnes d'origine chinoise, est célébré depuis des milliers d'années. Cependant, grâce à un développement miraculeux ces dernières décennies, la manière de célébrer cette fête a connu une importante évolution, notamment dans les régions rurales.

MOINS DE FEUX D'ARTIFICE

Baiming, dans le district de Taihu de la province orientale de l'Anhui, est un village typique du centre et de l'est de la Chine. Pour les villageois, l'utilisation de pétards et de feux d'artifice est une tradition pour célébrer cette fête.

Selon la tradition, les pétards et les feux d'artifice symbolisent la prospérité. Plus les pétards sont nombreux, plus la prospérité pour l'année à venir sera grande. Dans le passé, les gens rivalisaient dans l'achat de pétards et de feux d'artifice. Malgré des revenus modestes, chaque famille consacrait en moyenne plus de 1.000 yuans (environ 150 dollars) pour ces achats.

"C'était vraiment un fardeau pour nous", reconnaît le villageois He Lijun. "Tout le monde rivalisait pour brûler de l'argent juste pour sauver la face".

La situation a changé ces dernières années. Soucieux de la pollution de l'air pendant la fête, les gens sont encouragés à ne pas tirer de feux d'artifice. Les paysans sont aussi plus conscients de la nécessité de protéger l'environnement.

"Nous comprenons que les feux d'artifice n'apporteront pas la prospérité. Ce qui peut changer notre vie, c'est la politique du gouvernement et le travail", indique M. He.

L'avis de M. He est largement partagé par les autres villageois. Cette année, ils n'ont acheté qu'une quantité symbolique de pétards. "Les pétards ne font qu'engendrer du bruit et de la pollution. De nos jours, on souhaite passer la fête d'une façon plus raisonnable", conclut-il.

PASSER LA FETE AU CINEMA

Dans le passé, le cinéma était hors de portée des paysans, en raison de prix trop élevés et d'un manque de salles dans les régions rurales.

Avec l'augmentation du pouvoir d'achat, les Chinois dépensent davantage dans la culture, et de plus en plus de cinémas s'installent dans les petites villes et les bourgs. Voir un film au cinéma avec la famille est devenu une nouvelle façon de passer la fête dans certaines régions.

Durant les deux premiers jours de la nouvelle année lunaire, le cinéma du lac Huating, à Taihu, était plein de clients venus des quatre coins du district.

Chen Yanxia, âgée de 25 ans, a accompagné ses parents au cinéma pour voir le film "Monster Hunt 2". Ses parents, des paysans sexagénaires ayant eu peu l'occasion de voir de grands écrans, étaient heureux de passer la fête d'une manière différente.

Mlle Chen travaille à Shanghai, à environ 500 km à l'est de son village natal, et rentre chez ses parents pour les retrouvailles familiales. Comme les autres personnes venant des grandes villes, elle aime amener sa famille au cinéma, et pendant les vacances de la fête du Printemps, le marché du cinéma dans les petites villes chinoises a connu un boom.

Selon les chiffres officiels, le box-office du 16 février, fête du Printemps, a atteint 1,317 milliard de yuans (environ 200 millions de dollars), battant le record mondial établi le 18 décembre 2015 en Amérique du Nord (137 millions de dollars).

ALLER EN VILLE POUR REJOINDRE LES ENFANTS

Les retrouvailles familiales constituent l'essence de la fête du Printemps. Dans la société agricole, les Chinois doivent rentrer chez eux pour passer le réveillon du Nouvel An lunaire en famille, peu importe la distance.

Bien que la plupart des gens rentrent dans leur village natal pour passer la fête du Printemps, de plus en plus de parents font le trajet inverse, allant en ville pour rejoindre leurs enfants.

Deux jours avant la fête du Printemps, Hong Jinsheng, un paysan de 65 ans issu du village de Baiming, s'empressait d'emballer de la viande séchée et d'autres spécialités. Il devait les amener le lendemain à Hefei, capitale de l'Anhui, pour passer le Nouvel An avec la famille de son fils.

L'année dernière, son fils a acheté un logement à Hefei et y a emménagé. Selon la tradition locale, il ne faut pas laisser un logement neuf vide pour la première fête du Printemps. Par conséquent, M. Hong a décidé d'aller en ville avec sa femme pour retrouver leur fils.

"Rentrer dans le village, c'est mieux, mais si la situation ne le permet pas, on trouve une autre solution", note M. Hong. "Le plus important est que toute la famille soit ensemble".

En raison de la politique de l'enfant unique, de nombreux paysans n'ont qu'un seul enfant. Si leurs enfants ne peuvent rentrer pour les retrouvailles, par exemple s'ils travaillent pendant les vacances, ils abandonnent l'ancienne tradition et se rendent en ville.

La tradition évolue avec la modernité. Les régions rurales chinoises connaîtront un plus grand changement, car le pays a mis en oeuvre une stratégie de revitalisation rurale.

Selon la feuille de route, d'ici 2035, la Chine devrait réaliser une modernisation fondamentale de l'agriculture et des régions rurales. A l'horizon 2050, les régions rurales devraient être revitalisées dans tous les domaines et avoir pour caractéristiques une agriculture puissante, des paysages pittoresques et des paysans aisés.

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