MUNICH (Allemagne), 17 février (Xinhua) -- Au moment où les chefs d'Etat, hauts responsables et experts discutent de questions politiques majeures à l'occasion de la Conférence de Munich sur la sécurité, il est d'une importance particulière de souligner le rôle du multilatéralisme dans la résolution des problèmes de sécurité.

Le monde est confronté à des défis de sécurité tels que les conflits géopolitiques et le terrorisme, qui, bien qu'il ait essuyé des défaites, reste loin d'être éliminé. Près de trente ans après la fin de la Guerre froide, le monde voit de nouveau surgir le spectre de la prolifération nucléaire.

Un éventail de nouveaux défis sécuritaires ont émergé. La cybersécurité est devenue un sujet brûlant, d'autant que le monde est interconnecté, ce qui le rend vulnérable aux menaces de cyberattaque. Le retrait de Washington de l'Accord de Paris pourrait entraver les efforts visant à relever le défi du changement climatique.

Comme l'a déclaré le président de la conférence de Munich, Wolfgang Ischinger, lors de son allocution d'ouverture vendredi, le monde se trouve au bord de conflits interétatiques. En même temps, le système international a été affecté par le retour du populisme et de l'unilatéralisme.

L'histoire a prouvé à maintes reprises que l'approche unilatérale animée par un esprit de jeu à somme nulle ne pouvait qu'exacerber les tensions et les hostilités en favorisant le déplacement de personnes et en créant des foyers propices au terrorisme et aux conflits.

Par ailleurs, certains pays occidentaux ont payé le prix de l'unilatéralisme et de l'intervention en subissant des attaques terroristes et les conséquences de l'afflux de réfugiés sur leur territoire.

Dans un monde étroitement interconnecté, nul n'est une île et aucun problème ne peut être résolu par un pays seul. Dans un monde où les intérêts sont étroitement liés, les conflits régionaux sont plus susceptibles de déborder sur les régions voisines et le monde dans son ensemble. Il n'y a qu'à prendre l'exemple de la guerre contre le terrorisme au Moyen-Orient et la crise des réfugiés en Europe qui a suivi.

Ainsi, l'unilatéralisme à courte vue est non seulement insoutenable, mais il menace aussi la sécurité du monde.

La sécurité internationale à long terme ne peut être obtenue en traitant uniquement les symptômes. Elle ne dépend plus seulement des domaines militaires ou politiques, mais aussi du développement et de l'environnement.

La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a souligné dans son discours d'ouverture de la Conférence que l'Europe avait restauré une paix à long terme après la Seconde Guerre mondiale non seulement grâce aux efforts de sécurité de l'OTAN, mais aussi grâce au développement.

De même, le développement est d'une grande importance au Moyen-Orient déchiré par la guerre, dans les Etats africains frappés par la misère, ainsi que dans les zones où des conflits pourraient éclater.

Seules la communication et la coopération multilatérales peuvent aboutir à une paix et à une stabilité prolongées, ainsi qu'au développement inclusif qui profite à tous les pays et à tous les groupes de population.

"Le multilatéralisme est aujourd'hui plus nécessaire que jamais", a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, aux participants à la conférence, les appelant à construire un multilatéralisme véritable et fort pour relever les défis actuels, dans un contexte où les menaces et les conflits sont de plus en plus associés.

La Chine défend toujours le multilatéralisme. Avec la montée de sa puissance, la Chine devient un acteur de plus en plus central sur la scène internationale. Elle n'est plus spectatrice, mais une participante active qui renforce les cadres multilatéraux existants tels que l'ONU et le G20.

La Conférence de Munich sur la sécurité est une excellente plateforme pour forger une approche multilatérale, mais nous devrions passer de la parole aux actes. Plus des solutions pratiques seront adoptées en faveur du multilatéralisme, plus le monde se rapprochera de la paix et de la stabilité.