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Maurice : le Nouvel An chinois célébré sous le signe de l'hommage aux aînés (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com   2018-02-11 22:20:05      

PORT-LOUIS, 11 janvier (Xinhua) -- Les célébrations marquant le Nouvel An chinois ont débuté samedi au Centre culturel chinois à Bell Village, à Port-Louis, par l'inauguration d'une exposition et un spectacle portant sur la "piété filiale" de la culture chinoise.

Lancé officiellement par la présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim, l'ambassadeur de Chine à Maurice, Sun Gongyi, et d'autres personnalités, cet événement constitue le début de la Semaine chinoise qui s'insère dans le cadre des célébrations marquant le 50e anniversaire de l'Indépendance de Maurice.

Ce cinquantenaire prend une tournure spéciale cette année, avec des festivités chinoises montrant la place spéciale de ce pays à Maurice. Mme Gurib-Fakim a rappelé que cette année marquait aussi les 30 ans de l'ouverture du Centre culturel chinois, le premier à être créé hors de Chine, soulignant que le Nouvel An chinois revêtait une importance pour tous les Mauriciens.

"L'atmosphère chaleureuse de la fête règne non seulement dans les familles mauriciennes d'origine chinoise, mais aussi dans tout le pays, car c'est un jour férié chez nous en reconnaissance vis-à-vis de nos frères et sœurs de la communauté sino-mauricienne. C'est un moment privilégié pour rendre hommage aux aînés", a-t-elle félicité, ajoutant que même si la Chine se positionnait désormais comme la deuxième puissance économique mondiale avec l'ambition de faire encore mieux, "elle a su préserver, avec raison, jalousement sa culture et sa tradition millénaire".

L'ambassadeur de Chine a renchéri en expliquant la place de la piété filiale dans la tradition chinoise. "Pour les Chinois, les anniversaires des membres âgés de la famille sont une occasion importante pour les jeunes de faire preuve de respect, de tendresse et d'affection envers les aînés. Il s'agit là d'une des valeurs les plus importantes. La pitié filiale est ancrée dans les racines de la civilisation chinoise. Au cours de la longue évolution de l'histoire, cette valeur se trouve toujours au cœur de la morale et la culture chinoise et ne cesse de s'enrichir et de se renouveler", a déclaré M. Sun.

"Aujourd'hui, elle a pris une dimension spirituelle pour poursuivre la consistance harmonieuse entre l'homme et son entourage. Une telle idée convient justement à l'atmosphère de fête pendant le Nouvel An chinois durant lequel règnent le bonheur des retrouvailles familiales et les prières pour la paix et une meilleure vie commune pour la nouvelle année".

L'exposition montre comment depuis l'antiquité, dans la société chinoise, le devoir filial est suivi avec soin par la noblesse et le peuple, établissant un exemple moral à suivre. Dans la dynastie Yuan, l'érudit Guo a sélectionné vingt-quatre histoires relatives au devoir filial, histoires datant depuis l'époque de la Chine ancienne jusqu'à la dynastie Song, pour compiler un livre intitulé "Les vingt-quatre exemples de la piété filiale". Cet ouvrage a été l'inspiration pour un immense travail de poésie, d'écrits, de peintures, et a été reproduit à plusieurs reprises, en faisant partie intégrante de la culture traditionnelle et influençant profondément les enseignements moraux chinois.

L'exposition explique aussi que les Chinois ont toujours mis l'accent sur le respect des personnes sages et dignes, donc la célébration de l'anniversaire pour les personnes âgées est justement une réflexion de l'importance de cette vertu dans la famille et la société chinoise. L'union, l'harmonie et la prospérité familiales démontrent parfaitement la valeur de la piété filiale chinoise.

C'est justement cette partie de la tradition que les responsables du Centre culturel chinois ont voulu présenter au public en organisant une cérémonie à l'occasion de l'anniversaire d'une personne qui célébrait justement ses 60 ans ce samedi, à savoir Eddy Yeung, directeur d'une des plus grandes compagnies de textile à Maurice, CIEL Textiles, et figure très connue de Maurice.

A cette occasion, ce ne sont pas les membres de sa famille qui sont montées sur scène, mais des personnes fréquentant le Centre culturel chinois.

Alex Lam, un comptable d'origine chinoise qui incarnait le rôle du "fils aîné", a déclare qu'il connaît bien cette cérémonie même si elle n'a pas cette ampleur à Maurice. "Je suis très content de pouvoir partager ma culture avec les Mauriciens d'autres origines. C'est important dans l'île Maurice du XXIe siècle. Nous sommes un pays multiculturel et une nation arc-en-ciel et ce genre d'activité montre comment nous pouvons partager et apprendre de l'autre", a-t-il déclaré à Xinhua.

Cette notion de partage a également été relevée par Frédéric Grangé, qui a interprété le rôle du "gendre" de M. Yeung. Il apprend le wushu au Centre culturel chinois et aime bien le théâtre. "Cette représentation m'a donné l'occasion de monter sur scène, même si c'est un petit rôle. Je trouve que cette cérémonie est un grand signe de respect envers les aînés. A Maurice, les différentes cultures sont attachées aux parents et grands-parents et je me suis senti très à l'aise pour faire ce rôle. On devrait encourager les autres cultures à en faire de même pour montrer des facettes peu connues de leurs cultures", a-t-il souhaité.

Huseina Hosenally, une collégienne de 18 ans qui fréquente souvent le centre depuis quelques mois pour apprendre le wushu et le mandarin, ne pense pas que cette démonstration de piété filiale soit aussi forte dans les autres cultures à Maurice. "A Maurice, toutes les cultures montrent du respect envers les aînés, mais on ne trouvera jamais une cérémonie qui accorde autant d'importance aux aînés. Les Mauriciens d'origine chinoise ont beaucoup plus d'attaches à leur culture".

C'est peut-être pour cela qu'elle s'est inscrite au centre. "Je m'intéresse à la culture chinoise, car c'est une culture d'avenir. Le wushu est un art martial qui va aider mon développement personnel, mais le mandarin va me permettre d'avoir de meilleures possibilités de trouver un emploi, car j'étudie au collège le tourisme et le voyage. Je suis très contente d'avoir été choisie pour participer à la représentation d'aujourd'hui, car c'est différent de ce qu'on trouve d'habitude".

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Maurice : le Nouvel An chinois célébré sous le signe de l'hommage aux aînés (REPORTAGE)

Publié le 2018-02-11 à 22:20 | french.xinhuanet.com

PORT-LOUIS, 11 janvier (Xinhua) -- Les célébrations marquant le Nouvel An chinois ont débuté samedi au Centre culturel chinois à Bell Village, à Port-Louis, par l'inauguration d'une exposition et un spectacle portant sur la "piété filiale" de la culture chinoise.

Lancé officiellement par la présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim, l'ambassadeur de Chine à Maurice, Sun Gongyi, et d'autres personnalités, cet événement constitue le début de la Semaine chinoise qui s'insère dans le cadre des célébrations marquant le 50e anniversaire de l'Indépendance de Maurice.

Ce cinquantenaire prend une tournure spéciale cette année, avec des festivités chinoises montrant la place spéciale de ce pays à Maurice. Mme Gurib-Fakim a rappelé que cette année marquait aussi les 30 ans de l'ouverture du Centre culturel chinois, le premier à être créé hors de Chine, soulignant que le Nouvel An chinois revêtait une importance pour tous les Mauriciens.

"L'atmosphère chaleureuse de la fête règne non seulement dans les familles mauriciennes d'origine chinoise, mais aussi dans tout le pays, car c'est un jour férié chez nous en reconnaissance vis-à-vis de nos frères et sœurs de la communauté sino-mauricienne. C'est un moment privilégié pour rendre hommage aux aînés", a-t-elle félicité, ajoutant que même si la Chine se positionnait désormais comme la deuxième puissance économique mondiale avec l'ambition de faire encore mieux, "elle a su préserver, avec raison, jalousement sa culture et sa tradition millénaire".

L'ambassadeur de Chine a renchéri en expliquant la place de la piété filiale dans la tradition chinoise. "Pour les Chinois, les anniversaires des membres âgés de la famille sont une occasion importante pour les jeunes de faire preuve de respect, de tendresse et d'affection envers les aînés. Il s'agit là d'une des valeurs les plus importantes. La pitié filiale est ancrée dans les racines de la civilisation chinoise. Au cours de la longue évolution de l'histoire, cette valeur se trouve toujours au cœur de la morale et la culture chinoise et ne cesse de s'enrichir et de se renouveler", a déclaré M. Sun.

"Aujourd'hui, elle a pris une dimension spirituelle pour poursuivre la consistance harmonieuse entre l'homme et son entourage. Une telle idée convient justement à l'atmosphère de fête pendant le Nouvel An chinois durant lequel règnent le bonheur des retrouvailles familiales et les prières pour la paix et une meilleure vie commune pour la nouvelle année".

L'exposition montre comment depuis l'antiquité, dans la société chinoise, le devoir filial est suivi avec soin par la noblesse et le peuple, établissant un exemple moral à suivre. Dans la dynastie Yuan, l'érudit Guo a sélectionné vingt-quatre histoires relatives au devoir filial, histoires datant depuis l'époque de la Chine ancienne jusqu'à la dynastie Song, pour compiler un livre intitulé "Les vingt-quatre exemples de la piété filiale". Cet ouvrage a été l'inspiration pour un immense travail de poésie, d'écrits, de peintures, et a été reproduit à plusieurs reprises, en faisant partie intégrante de la culture traditionnelle et influençant profondément les enseignements moraux chinois.

L'exposition explique aussi que les Chinois ont toujours mis l'accent sur le respect des personnes sages et dignes, donc la célébration de l'anniversaire pour les personnes âgées est justement une réflexion de l'importance de cette vertu dans la famille et la société chinoise. L'union, l'harmonie et la prospérité familiales démontrent parfaitement la valeur de la piété filiale chinoise.

C'est justement cette partie de la tradition que les responsables du Centre culturel chinois ont voulu présenter au public en organisant une cérémonie à l'occasion de l'anniversaire d'une personne qui célébrait justement ses 60 ans ce samedi, à savoir Eddy Yeung, directeur d'une des plus grandes compagnies de textile à Maurice, CIEL Textiles, et figure très connue de Maurice.

A cette occasion, ce ne sont pas les membres de sa famille qui sont montées sur scène, mais des personnes fréquentant le Centre culturel chinois.

Alex Lam, un comptable d'origine chinoise qui incarnait le rôle du "fils aîné", a déclare qu'il connaît bien cette cérémonie même si elle n'a pas cette ampleur à Maurice. "Je suis très content de pouvoir partager ma culture avec les Mauriciens d'autres origines. C'est important dans l'île Maurice du XXIe siècle. Nous sommes un pays multiculturel et une nation arc-en-ciel et ce genre d'activité montre comment nous pouvons partager et apprendre de l'autre", a-t-il déclaré à Xinhua.

Cette notion de partage a également été relevée par Frédéric Grangé, qui a interprété le rôle du "gendre" de M. Yeung. Il apprend le wushu au Centre culturel chinois et aime bien le théâtre. "Cette représentation m'a donné l'occasion de monter sur scène, même si c'est un petit rôle. Je trouve que cette cérémonie est un grand signe de respect envers les aînés. A Maurice, les différentes cultures sont attachées aux parents et grands-parents et je me suis senti très à l'aise pour faire ce rôle. On devrait encourager les autres cultures à en faire de même pour montrer des facettes peu connues de leurs cultures", a-t-il souhaité.

Huseina Hosenally, une collégienne de 18 ans qui fréquente souvent le centre depuis quelques mois pour apprendre le wushu et le mandarin, ne pense pas que cette démonstration de piété filiale soit aussi forte dans les autres cultures à Maurice. "A Maurice, toutes les cultures montrent du respect envers les aînés, mais on ne trouvera jamais une cérémonie qui accorde autant d'importance aux aînés. Les Mauriciens d'origine chinoise ont beaucoup plus d'attaches à leur culture".

C'est peut-être pour cela qu'elle s'est inscrite au centre. "Je m'intéresse à la culture chinoise, car c'est une culture d'avenir. Le wushu est un art martial qui va aider mon développement personnel, mais le mandarin va me permettre d'avoir de meilleures possibilités de trouver un emploi, car j'étudie au collège le tourisme et le voyage. Je suis très contente d'avoir été choisie pour participer à la représentation d'aujourd'hui, car c'est différent de ce qu'on trouve d'habitude".

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