YAOUNDE, 1er février (Xinhua) -- Un soldat déserteur camerounais a tué deux femmes lors d'une fusillade meurtrière survenue jeudi matin à Mora, dans la région de l'Extrême-Nord, où il avait été déployé dans le cadre d'une coalition avec le Nigeria, le Tchad et le Niger pour lutter contre la secte Boko Haram, selon des témoins et des sources de sécurité.

Les victimes étaient des civiles déplacées en raison des violences commises par Boko Haram dans cette partie du Cameroun et exerçaient des activités de petit commerce à N'Djamena, un quartier de la ville de Mora, a rapporté un témoin à Xinhua. "L'une des deux femmes était enceinte", a-t-il précisé.

L'auteur de la fusillade est un caporal connu pour avoir déserté les rangs de l'armée camerounaise au sein de laquelle il avait été déployé à Sanda Wadjiri, autre localité de la région de l'Extrême-Nord. Une procédure judiciaire doit s'ouvrir pour cette affaire le 16 février, a indiqué une source sécuritaire.

Armé d'une Kalachnikov et de six boîtes de chargeurs de munitions, le soldat a semé la panique en tirant une rafale de coups de feu sur les murs de son propre domicile à Mora, aux environs de 2h heure locale (1h GMT), sans faire de victimes, selon la source communautaire. "On a découvert douze impacts de balles dans son domicile", a-t-elle précisé.

Hors de contrôle, le soldat a ensuite poursuivi sa fusillade pendant plus de deux heures dans le quartier, allant de maison en maison et réclamant de l'argent à ses interlocuteurs.

Le bilan de la fusillade fait aussi état de quatre blessés, également des femmes. Ce bilan aurait été plus lourd sans l'intervention de quelques habitants courageux qui ont réussi à désarmer le soldat meurtrier, lui-même grièvement blessé, informe cette source.

La ville de Mora est frontalière du Nigeria et abrite la base du secteur numéro un de la Force mixte multinationale (FMM), une coalition militaire composée du Cameroun, du Nigeria, du Tchad et du Niger sous l'égide de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) pour la lutte contre Boko Haram.

Cible des attaques menées par la secte islamiste nigériane sur le sol camerounais depuis 2014, cette ville a été le théâtre de nombreux attentats à la bombe.

Selon les estimations officielles, plus de 2.000 civils et membres des forces de défense et de sécurité camerounais ont été tués lors de ces attaques terroristes aujourd'hui en baisse. Fin