Un viticulteur français au château "Silver Heights" au Ningxia

Publié le 2017-10-19 à 21:35 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 19 octobre (Xinhua ) -- En 2000, Gao Yuan, une jeune fille originaire de la Région autonome Hui du Ningxia (nord-ouest de la Chine) est partie pour la France suivre une formation de 10 mois au Lycée viticole d'Orange, dans le sud de la France, à la demande de son père qui souhaitait qu'elle produise un jour son propre vin sur ses terres natales, en Chine.

Gao Yuan, a continué ses études à Bordeaux et a fait un stage au château Calon Ségur. C'est là qu'elle a fait la connaissance de Thierry Courtade, qui est devenu plus tard son mari.

En 2007, elle a regagné la Chine pour créer son propre château avec son père. Ce dernier avait ce projet en tête depuis des années. En 2012, son mari Thierry a à son tour quitté la France pour venir s'installer au Ningxia et rejoindre sa femme et leur fille Emma. Depuis, il est viticulteur au château "Silver Heights".

"Silver Heights" se trouve au pied des Montagnes Helan, à quelques kilomètres de Yinchuan, capitale de la Région autonome Hui du Ningxia. En pénétrant sur le domaine, on aperçoit d'abord, au loin, dressé au milieu des vignes, un atelier peint en rouge. Une dizaine d'ouvriers y sont occupés à coller les étiquettes sur les bouteilles.

Thierry Courtade, vêtu d'un maillot bleu portant le numéro 5, accompagne un groupe d'étrangers pour une dégustation de rosé dans un pavillon situé en haut d'une petite colline. C'est un petit bâtiment fait de planches de bois et de tôle ondulée. Au premier étage, autour d'un verre de rosé du château, débute l'interview.

"J'ai terminé ce pavillon il n'y a pas longtemps. Il est juste en face des montagnes Helan. La terrasse au rez-de-chaussée est destinée à la dégustation du vin, ce qui permet d'admirer en même temps le paysage", explique Thierry Courtade.

"Je travaille et je vis sur place, et je m'occupe de presque tout. On a quatre ouvriers en permanence. On embauche des saisonniers dans les villages aux alentours", poursuit-il, montrant quelques petites maisons basses peintes en jaune clair à côté de son atelier rouge.

"Silver Heights" est une petite propriété familiale qui cherche à produire un vin de qualité, pas en grande quantité comme d'autres grands producteurs", précise Thierry Courtade.

Dans cette propriété, il s'occupe de quelques petites centaines de tonneaux, alors qu'il en gérait deux mille en France. "C'est vraiment un travail beaucoup moins dur par rapport à la France , mais comme il fait extrêmement froid ici en hiver, on est obligé de recouvrir les vignes de terre contre le gel. Et en ce sens, il y a pas mal de choses à faire quand même", ajoute Thierry Courtade. En France, il n'avait pas à faire ça, car le climat est beaucoup plus doux et tempéré grâce à l'océan.

Les autorités régionales du Ningxia s'efforcent de faire de l'est des montagnes Helan le futur Bordeaux de l'Orient. Cet objectif ambitieux exige évidemment un vin de grande qualité. Pour ce projet, le viticulteur français a ses opinions: "c'est vrai que la terre, le sable ainsi que l'ensoleillement dans les montagnes de Helan sont quasi identiques aux conditions du bordelais. Pourtant, comme il manque l'effet de la brume océanique ici au Ningxia, le goût des raisins est relativement différent. On a encore pas mal d'efforts à faire si on veut parvenir globalement à la même qualité qu'un bordeaux". "Mais on va progresser," assure-t-il, serrant le point.

Il est clair que la viticulture est un secteur nouveau au Ningxia. Il est apparu il y a moins de 20 ans, et il se développe à une vitesse phénoménale, les Chinois étant très doués pour créer et s'adapter rapidement à la nouveauté. La preuve, de plus en plus de vins produits au Ningxia ont décroché des prix internationaux ces dernières années lors de salons.

Cette reconnaissance de la communauté internationale constitue une victoire pour la culture vinicole chinoise, indique Thierry Courtade.

L'essor du secteur viti-vinicole en Chine est un signe aussi du changement de mentalité et de façon de vivre des consommateurs, assure-t-il, s'estimant ravi de pouvoir apporter un peu de technique française et de contribuer au développement de la région longeant la 'Ceinture et la Route'".

Pourtant la Chine ne doit pas totalement imiter la France. Elle bénéficie elle aussi d'un bon climat, d'un bon sol et d'un bon ensoleillement. Elle doit exploiter ses propres vins à la chinoise, estime-t-il.

Le "Summit" de "Silver Heights" a décroché trois années d'affilée le titre de "Meilleur vin chinois". Ceci est dû aux efforts conjugués de Thierry Courtade et de son épouse Gao Yuan, elle-même viticultrice. Bien sûr Thierry Courtade, a apporté avec lui une tradition familiale vieille de trois générations, mise au service de la fabrication à "Silver Heights".

La fin de l'interview se déroule dehors, face aux montagnes et aux reliefs qui percent à travers les nuages, sous un ciel bleu. A la différence de beaucoup d'autres domaines viticoles avec leurs grands bâtiments de différents styles, Silver Heights est un écrin au milieu de la nature.

Regardant les montagnes, le viticulteur français déclare sa flamme à cette région, au Ningxia et aux Monts Helan, assurant qu'il souhaite y passer le reste de sa vie. "Je me sens bien ici", confie-t-il. "Même ma fille me dit que je ne suis pas un Français", ajoute-t-il en riant.

Thierry Courtade a reçu le Prix d'Amitié accordé par les autorités de Liupanshan, au sud-ouest du Ningxia, en récompense de sa contribution au développement de la viticulture locale.

(contact du rédacteur : xinhuafr@xinhua.org)

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Un viticulteur français au château "Silver Heights" au Ningxia

Publié le 2017-10-19 à 21:35 | french.xinhuanet.com

BEIJING, 19 octobre (Xinhua ) -- En 2000, Gao Yuan, une jeune fille originaire de la Région autonome Hui du Ningxia (nord-ouest de la Chine) est partie pour la France suivre une formation de 10 mois au Lycée viticole d'Orange, dans le sud de la France, à la demande de son père qui souhaitait qu'elle produise un jour son propre vin sur ses terres natales, en Chine.

Gao Yuan, a continué ses études à Bordeaux et a fait un stage au château Calon Ségur. C'est là qu'elle a fait la connaissance de Thierry Courtade, qui est devenu plus tard son mari.

En 2007, elle a regagné la Chine pour créer son propre château avec son père. Ce dernier avait ce projet en tête depuis des années. En 2012, son mari Thierry a à son tour quitté la France pour venir s'installer au Ningxia et rejoindre sa femme et leur fille Emma. Depuis, il est viticulteur au château "Silver Heights".

"Silver Heights" se trouve au pied des Montagnes Helan, à quelques kilomètres de Yinchuan, capitale de la Région autonome Hui du Ningxia. En pénétrant sur le domaine, on aperçoit d'abord, au loin, dressé au milieu des vignes, un atelier peint en rouge. Une dizaine d'ouvriers y sont occupés à coller les étiquettes sur les bouteilles.

Thierry Courtade, vêtu d'un maillot bleu portant le numéro 5, accompagne un groupe d'étrangers pour une dégustation de rosé dans un pavillon situé en haut d'une petite colline. C'est un petit bâtiment fait de planches de bois et de tôle ondulée. Au premier étage, autour d'un verre de rosé du château, débute l'interview.

"J'ai terminé ce pavillon il n'y a pas longtemps. Il est juste en face des montagnes Helan. La terrasse au rez-de-chaussée est destinée à la dégustation du vin, ce qui permet d'admirer en même temps le paysage", explique Thierry Courtade.

"Je travaille et je vis sur place, et je m'occupe de presque tout. On a quatre ouvriers en permanence. On embauche des saisonniers dans les villages aux alentours", poursuit-il, montrant quelques petites maisons basses peintes en jaune clair à côté de son atelier rouge.

"Silver Heights" est une petite propriété familiale qui cherche à produire un vin de qualité, pas en grande quantité comme d'autres grands producteurs", précise Thierry Courtade.

Dans cette propriété, il s'occupe de quelques petites centaines de tonneaux, alors qu'il en gérait deux mille en France. "C'est vraiment un travail beaucoup moins dur par rapport à la France , mais comme il fait extrêmement froid ici en hiver, on est obligé de recouvrir les vignes de terre contre le gel. Et en ce sens, il y a pas mal de choses à faire quand même", ajoute Thierry Courtade. En France, il n'avait pas à faire ça, car le climat est beaucoup plus doux et tempéré grâce à l'océan.

Les autorités régionales du Ningxia s'efforcent de faire de l'est des montagnes Helan le futur Bordeaux de l'Orient. Cet objectif ambitieux exige évidemment un vin de grande qualité. Pour ce projet, le viticulteur français a ses opinions: "c'est vrai que la terre, le sable ainsi que l'ensoleillement dans les montagnes de Helan sont quasi identiques aux conditions du bordelais. Pourtant, comme il manque l'effet de la brume océanique ici au Ningxia, le goût des raisins est relativement différent. On a encore pas mal d'efforts à faire si on veut parvenir globalement à la même qualité qu'un bordeaux". "Mais on va progresser," assure-t-il, serrant le point.

Il est clair que la viticulture est un secteur nouveau au Ningxia. Il est apparu il y a moins de 20 ans, et il se développe à une vitesse phénoménale, les Chinois étant très doués pour créer et s'adapter rapidement à la nouveauté. La preuve, de plus en plus de vins produits au Ningxia ont décroché des prix internationaux ces dernières années lors de salons.

Cette reconnaissance de la communauté internationale constitue une victoire pour la culture vinicole chinoise, indique Thierry Courtade.

L'essor du secteur viti-vinicole en Chine est un signe aussi du changement de mentalité et de façon de vivre des consommateurs, assure-t-il, s'estimant ravi de pouvoir apporter un peu de technique française et de contribuer au développement de la région longeant la 'Ceinture et la Route'".

Pourtant la Chine ne doit pas totalement imiter la France. Elle bénéficie elle aussi d'un bon climat, d'un bon sol et d'un bon ensoleillement. Elle doit exploiter ses propres vins à la chinoise, estime-t-il.

Le "Summit" de "Silver Heights" a décroché trois années d'affilée le titre de "Meilleur vin chinois". Ceci est dû aux efforts conjugués de Thierry Courtade et de son épouse Gao Yuan, elle-même viticultrice. Bien sûr Thierry Courtade, a apporté avec lui une tradition familiale vieille de trois générations, mise au service de la fabrication à "Silver Heights".

La fin de l'interview se déroule dehors, face aux montagnes et aux reliefs qui percent à travers les nuages, sous un ciel bleu. A la différence de beaucoup d'autres domaines viticoles avec leurs grands bâtiments de différents styles, Silver Heights est un écrin au milieu de la nature.

Regardant les montagnes, le viticulteur français déclare sa flamme à cette région, au Ningxia et aux Monts Helan, assurant qu'il souhaite y passer le reste de sa vie. "Je me sens bien ici", confie-t-il. "Même ma fille me dit que je ne suis pas un Français", ajoute-t-il en riant.

Thierry Courtade a reçu le Prix d'Amitié accordé par les autorités de Liupanshan, au sud-ouest du Ningxia, en récompense de sa contribution au développement de la viticulture locale.

(contact du rédacteur : xinhuafr@xinhua.org)

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